Interpellations dans l'affaire de la fusillade de Vitrolles

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Interpellations dans l'affaire de la fusillade de Vitrolles

Mis à jour le 15/04/2012 à 22:37 | publié le 15/04/2012 à 22:22


Des policiers de la BAC portent le cercueil de leur collègue Eric Lalès lors de ses obsèques en présence du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, mi-décembre 2011

Sept personnes appartenant à la communauté des gens du voyage ont été arrêtées dimanche près de Marseille. L'auteur du tir, qui a mortellement blessé fin novembre à Vitrolles le policier Eric Lalès, serait parmi les suspects.

L'opération a mobilisé une centaine de policiers. Sept personnes ont été interpellées dimanche près de Marseille dans le cadre de l'enquête sur la fusillade de Vitrolles où un policier avait été mortellement blessé en novembre dernier. Les suspects appartiennent à la communauté des gens du voyage installée aux abords de l'étang de Berre dans les Bouches-du-Rhône. Leur garde à vue va durer 96 heures. L'auteur des coups de feu fatals au lieutenant Eric Lalès serait parmi eux, affirme une source policière, qui n'excluent pas que ces arrestations permettent de «clore définitivement» l'investigation.

Initialement, des sources proches de l'enquête avaient évoqué une douzaine d'arrestations mais ce chiffre correspondait en fait aux cibles des enquêteurs. Tous les suspects n'ont pas encore été appréhendés. La procureure de la République d'Aix-en-Provence, Dominique Moyal, a d'ailleurs évoqué «d'autres interpellations dans les jours à venir concernant» des proches des personnes arrêtées dimanche. Deux véhicules, et non un comme il avait été indiqué jusqu'à présent, seraient impliqués dans les cambriolages ayant entraîné la course-poursuite au cours de laquelle Eric Lalès a été touché.

Des armes de guerre pour voler des surgelés

Dans la nuit du 27 au 28 novembre, le lieutenant de 37 ans de la brigade anti-criminalité (BAC) du commissariat d'Aix-en-Provence avait été atteint à la tête et à l'épaule par un tir de kalachnikov après une course-poursuite avec les auteurs d'une série de cambriolages dans des entrepôts de la région marseillaise. Onze impacts avaient été relevés sur le véhicule de la BAC, pour 25 munitions tirées. Très grièvement blessé, le fonctionnaire, père de deux enfants, était décédé le 8 décembre, peu après que le président Nicolas Sarkozy se fut rendu à son chevet.

Un des agresseurs, dont la famille vit dans un camp de gens du voyage sédentarisés dans les quartiers Nord de Marseille, avait été involontairement tué par un complice lors de la fusillade. Les autres membres du «gang à la disqueuse» avaient réussi à prendre la fuite. Un suspect présumé, recherché pour une autre affaire, avait été arrêté fin décembre.

L'affaire de Vitrolles avait envenimé le débat, récurrent à Marseille, sur les moyens des forces de l'ordre, des centaines de policiers manifestant silencieusement sous les fenêtres de la préfecture, choqués que l'on puisse utiliser des armes de guerre pour un simple vol de surgelés. Les autorités s'étaient engagées à équiper les BAC de fusils à pompe, livrés depuis. Le syndicat de policiers Alliance a salué les arrestations de dimanche, fruits «de six mois de minutieuses et fastidieuses investigations».