Coupe Davis : Tsonga battu, la France éliminée

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Coupe Davis : Tsonga battu, la France éliminée

Publié le 08.04.2012, 14h38 | Mise à jour : 15h45


Monte Carlo, dimanche. La défaite de Tsonga face à Isner en quart de finale a scellé le sort de la France en Coupe Davis.

La France a été éliminée en quarts de finale de la Coupe Davis par les Etats-Unis, qui mènent 3-1 après la victoire de John Isner sur Jo-Wilfried Tsonga en quatre sets 6-3, 7-6 (7/4), 5-7, 6-3, dimanche à Monte Carlo.

Avec cette défaite, c'est une page du tennis français qui se tourne puisque c'était la dernière rencontre de Guy Forget, qui occupait le poste de capitaine depuis 1999 et dirigeait cette annnée sa quatorzième campagne. Sous son mandat, la France a disputé quatre finales pour une seule victoire, en 2001, et devra donc attendre au moins un an de plus pour conquérir le dixième Saladier d'argent de son histoire.

Cette année semblait pourtant propice car les Bleus étaient programmés à domicile face à pratiquement tous leurs rivaux et que des joueurs comme Rafael Nadal et Novak Djokovic - qui était dans les tribunes dimanche à Monte Carlo où il réside - ont décidé de faire une pause en Coupe Davis. Mais ils se sont pris les pieds dans le tapis face à une formidable équipe des Etats-Unis qui, après avoir déjà battu la Suisse de Roger Federer sur terre battue au premier tour, a renouvelé l'exploit en France.

Les frères Bryan imbattables, John Isner impeccable

Le Team USA a pu compter sur les frères Bryan en double et surtout sur un impeccable John Isner, N.11 mondial, qui a remporté ses deux simples - vendredi face à Gilles Simon et dimanche face à Tsonga - en ne lâchant qu'un seul set. Tsonga, qui n'avait perdu qu'un match à enjeu en Coupe Davis face à Nadal sur terre battue, a déçu pour la première fois dans l'épreuve.

Le Manceau, N.6 mondial, a été plus friable que son adversaire, pourtant moins bien classé et moins expérimenté. Ronchon et discutant souvent avec l'arbitre, il a longtemps affiché une attitude négative qui l'a fait sortir du match à plusieurs reprises dans les deux premiers sets. Isner, en revanche, ne s'est jamais déconcentré, même lorsqu'il a été poursuivi par une guêpe, chassée à coup de raquette.

Enfin combatif, Tsonga a réussi à arracher la troisième manche en prenant le service d'Isner pour la première fois dans une grosse ambiance. Mais l'Américain, impressionnant de bout en bout, ne s'est pas affolé et n'a jamais dévié de sa ligne pour envoyer son équipe en demi-finales, face à l'Espagne.

Les Etats-Unis rencontreront au tour suivant l'Espagne de Rafael Nadal, qui mène 3-1 face à l'Autriche.

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Tennis : triste fin de règne pour Forget

Publié le 09.04.2012, 08h54


MONTE-CARLO COUNTRY CLUB (ROQUEBrune-CAP-MARTIN), HIER. Mahut, Benneteau, Roux, Tsonga et Llodra (de gauche à droite) écoutent, émus, le discours prononcé par Forget à l’issue de la rencontre.

En larmes, la voix brisée par l’émotion, Guy Forget s’adresse au public du court des Princes. Quelques instants plus tôt, Jo-Wilfried Tsonga vient de déposer les armes devant un épatant Isner (6-3, 7-6 [7/4], 5-7, 6-3 en 3h21). La 14e et dernière campagne du capitaine tricolore, 47 ans, s’achève par une défaite sévère en quarts de finale face aux Etats-Unis, dans un mélange de tristesse et d’amertume.

« Ce n’est pas facile de trouver les mots, chevrotte celui qui a découvert l’épreuve comme joueur en 1984. J’ai vécu les plus beaux moments de ma vie et aujourd’hui, ce n’est pas la fin d’une aventure mais le début d’une autre… »

Il n’empêche. L’ancien n°4 mondial a signé un long bail avec les Bleus, ponctué d’un titre (2001 en Australie) et trois finales (1999 contre l’Australie, 2002 face à la Russie et 2010 en Serbie). Avec un long creux entre 2005 et 2009 (quatre défaites au 2e tour et une au 1er) où son poste n’a parfois tenu qu’à un cordage. « Ce n’est pas une page, c’est un bouquin qui se tourne », glisse Nicolas Escudé, capitaine de Fed Cup et joueur dans l’épopée 2001.

Le successeur de Yannick Noah sur le banc bleu-blanc-rouge va désormais troquer le short contre la double casquette de directeur du Tournoi de Bercy et membre du comité de pilotage de Roland-Garros. « C’est dur de le voir partir, ça fait bizarre », souffle Arnaud Di Pasquale, responsable du haut niveau masculin, qui a lui aussi servi sous les ordres de Forget. Un par un, ses coéquipiers défilent pour rendre hommage à leur boss. Forfait pour la rencontre, Monfils y va de son petit tweet. Chacun y va de son anecdote.

« J’ai découvert son fonctionnement cette semaine, lâche Mahut, appelé comme sparring-partner. Et j’ai alors compris pourquoi il était resté aussi longtemps ! »

Mais c’est bien connu : les histoires d’amour finissent mal et la bande à Jim Courier est venue priver Captain Guy d’une sortie par une porte un peu moins dérobée. Au point de se demander si le choix de recevoir les Américains sur terre était vraiment judicieux. « Je n’ai aucun regret sur la terre battue, balaie-t-il, car Jo (Tsonga) et Isner n’ont pas fait un match de Terriens. La problématique aurait été la même sur une autre surface. Remettre en cause ce choix, c’est faire fausse route. »

Dans l’autocritique de son double septennat, Forget ne changerait d’ailleurs pas grand-chose. « J’ai toujours cru bien faire sur le moment, se défend-il. La grosse lacune du sélectionneur, c’est de ne pas pouvoir influencer le jeu des joueurs, s’immiscer dans ce qu’ils font. Il y a des choses que j’ai pu accepter en tant que capitaine mais que je n’aurais jamais acceptées en tant que coach. Mais j’ai le sentiment de laisser cette équipe dans l’état dans lequel je l’ai trouvée après Yannick. Je pense avoir été un bon ambassadeur de l’équipe de France. »

On attend pourtant toujours que les Mousquetaires des temps modernes remplissent enfin un saladier. « Même si certains ne la trouvent pas performante, cette équipe a de la gueule, sourit Forget. Je ne suis pas inquiet pour son avenir… »