Marginal dans l'électorat : le vote juif pèse au plan politique

International

Mardi, 03 Avril 2012 10:00

Marginal dans l'électorat : le vote juif pèse au plan politique

Par : Djamel Bouatta


Dîner du Crif 2012

Le vote juif en France, bien que marginal en termes de voix, pèse lourdement au plan politique. Et pour se convaincre que ce n’est pas du tout un phantasme, il n’est qu’à revisiter les bousculades du 8 février au diner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

Le président-candidat Nicolas Sarkozy y a prononcé un discours après avoir reçu le matin même à l'Élysée Gilad Shalit, ce soldat israélien retenu en otage pendant cinq ans par Hamas à Gaza et libéré contre plus de mille prisonniers palestiniens. En outre, cette minuscule part de l’électorat français, selon des enquêtes effectuées durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, a basculé de la gauche socialiste vers la droite. Notamment sur l’UMP, dont le chef, Nicolas Sarkozy a ouvertement affiché sa posture pro-israélienne, dérogeant la règle de ses prédécesseurs plutôt respectueux de la politique arabe léguée par de Gaulle. Pour Sarkozy, le rapprochement avec Israël est si stratégique qu’il a délibérément tourné le dos à l’électorat de civilisation musulmane pourtant, lui, assez significatif en termes de voix car c’est une population estimée à plus de cinq millions. Selon des études, l’électorat juif s’est rapproché du Front national ! Le passage de témoin entre Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine a favorisé ce glissement hors norme, glissement encouragé par les efforts que la présidente du Front national déploie en direction des juifs qui manifestent un intérêt grandissant pour sa croisade contre les musulmans. Le feuilleton Merah est on ne peut plus explicite sur le climat islamophobique qui règne en France, son entretien par Marine Le Pen mais aussi par Nicolas Sarkozy que la première accuse, à juste raison, de chasser sur ses terres.

D. B.