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À la Réunion, Hollande durcit le ton contre Sarkozy
Mis à jour le 02/04/2012 à 07:54 | publié le 01/04/2012 à 19:50
François Hollande, dimanche, à Saint-Joseph de la Réunion.
Le candidat socialiste a préparé le terrain avant la visite sur l'île du chef de l'État.
Il s'est trompé systématiquement. À croire qu'il l'a fait exprès. À Saint-Denis de la Réunion comme à Saint-Joseph, à chacun de ses petits ou grands meetings, François Hollande a annoncé l'arrivée de son adversaire: «J'ai su que vous alliez bientôt recevoir le candidat sortant. On me dit que c'est jeudi…»
En réalité, Nicolas Sarkozy doit arriver sur l'île mercredi. Le candidat socialiste, quant à lui, a passé le week-end là-bas: à Mayotte samedi, à la Réunion le soir et le dimanche. Il a préparé le terrain en attaquant avec virulence celui qu'il appelle «le grand prometteur». «Aidez-le à partir!» a-t-il lancé. Ou bien, autre formule: «Il me fait penser à ces écoliers à qui on avait attribué des ardoises magiques. Il a griffonné, brouillonné pendant cinq ans et il voudrait que rien ne soit inscrit», a-t-il ironisé. Depuis quelques jours, le candidat socialiste a décidé d'être plus dur dans ses attaques.
Un «président de proximité»Sur ces îles où la gauche est forte, l'idée de François Hollande est de marteler pendant 48 heures qu'il pourrait être un «président de proximité» alors que son adversaire serait «distant». À Mamoudzou, il a ironisé sur l'entretien que le président candidat a accordé à Mayotte Hebdo, un an après le processus de départementalisation: «Il a accordé une interview, j'ai fait un déplacement.»
Mais l'accueil est variable suivant les étapes de ce marathon qui comprend quatre meetings en deux jours et d'autres rencontres diverses. À Mayotte, les militants sont enthousiastes place de la République pour écouter François Hollande. À Saint-Denis de la Réunion, l'ambiance est plus mitigée. Malgré les 84 cars mobilisés, la salle est trop grande. Les militants communistes ne se sont pas déplacés. «Ils voulaient quelque chose à eux», explique-t-on dans la délégation.
C'est chose faite: à Saint-Louis, après avoir rendu hommage à la mémoire des esclaves, au cimetière de La Fosse, François Hollande s'adresse aux communistes réunionnais qui l'accueillent en musique. Il salue au passage l'ancien homme fort local, Paul Vergès… Le PCR a passé un accord pour soutenir le candidat socialiste dès le premier tour. En aparté, François Hollande concède que la géopolitique locale est compliquée: «Je prends la gauche réunionnaise telle qu'elle est… Chaque photo donnée suppose une autre photo. Je les connais!» sourit-il. À Saint-Joseph, finalement, l'ambiance est chaleureuse. «C'est le sud…», explique-t-on dans la délégation.
À Mayotte comme à la Réunion, François Hollande a martelé ses propositions pour l'outremer. Dans ces départements, le chômage est au plus haut. C'est donc sur l'emploi qu'il insiste en souhaitant que des concours de la fonction publique soient organisés à la Réunion même, pour faciliter les candidatures. En revanche, il n'a pas évoqué son idée de supprimer le mot «race» de la Constitution, qu'il avait lancée, en mars, lors d'un meeting sur l'outremer.