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À Nantes, Nicolas Sarkozy réunit la famille UMP
Mis à jour le 28/03/2012 à 00:13 | publié le 27/03/2012 à 22:12 Nicolas Sarkozy, lors de son meeting de Nantes.
Copé, Borloo, Dati, Boutin, Hortefeux et même Bernadette Chirac étaient du voyage.
«Il sera réélu, il sera réélu», tel est l'oracle de Bernadette Chirac, qui accompagne Nicolas Sarkozy dans les rues de Guérande, en Loire-Atlantique. «Je suis une militante du sarkozysme», ajoute l'épouse de Jacques Chirac, devenue un infatigable agent électoral du président-candidat. Un peu plus loin dans les rues de la vieille ville fortifiée, Rachida Dati s'égaye devant les badauds qui photographient de tous côtés, Christine Boutin, aussi, relais important en ces terres chrétiennes-démocrates. Et Jean-Louis Borloo, que Nicolas Sarkozy a voulu hier encore mettre en valeur en présentant comme une proposition phare l'une des idées du président du Parti radical.
Assimilation plutôt qu'intégrationMais, avant le discours, le chef de l'État sortant n'a pas résisté aux délices de se réjouir des sondages qui sont meilleurs: «On a commencé à 62-38, ça fait jamais que 9 points de reprise», a-t-il glissé en sortant de chez un marchand de glaces, à propos de l'écart qui s'est aussi resserré dans les intentions de vote du second tour. «Depuis son entrée en campagne, il progresse. Il n'y a pas d'effet Montauban, il y a une hausse continue», plaide à son tour son ami Brice Hortefeux, qui l'accompagne aussi à Nantes. «Une campagne, ce n'est pas un café instantané, c'est une infusion», conclut-il. «Le fait que ça se resserre, malgré la hausse du bloc de gauche grâce à Mélenchon, montre que la dynamique Sarkozy est meilleure que celle de Hollande», ajoute aussi un conseiller.
Quant aux allégations concernant le financement de sa campagne de 2007 par Liliane Bettencourt, qui font la une du journal
Le Monde, le président sortant n'a pas voulu commenter sur le fond. Il s'est contenté de faire allusion au
Monde «qui fait campagne pour François Hollande». «S'ils font cela, c'est qu'ils doivent être inquiets», a-t-il dit.
ÉducationLe candidat a ensuite retrouvé, à Nantes, quelque huit mille sympathisants. Il a prononcé un discours conçu pour négocier la sortie du virage brutal causé par le choc de la tuerie de Toulouse, et rassembler «sur un spectre plus large», selon un conseiller. «C'est en se sentant protégée que la société française s'ouvrira davantage au monde», a résumé Nicolas Sarkozy. Il s'est donc dégagé du seul axe de la sécurité, en complétant ses propositions sur l'éducation, déjà dévoilées à Montpellier il y a trois semaines. Il les a présentées comme un élément de l'arsenal protecteur dont doit se doter la «République» pour parer au risque d'un éclatement de la société française. «Si le creuset républicain se remet à fabriquer de l'assimilation (…) alors, il y aura plus de respect et de compréhension.» Assimilation: le mot est choisi par différence avec celui, moins contraignant, d'intégration, et lui permet d'évoquer encore une fois le souvenir lointain «des hussards noirs de la République».
Mardi, il s'est donc fixé l'objectif crucial - qu'il avait sous-estimé jusque-là - de la bataille du primaire. «Plus tôt les problèmes sont repérés et traités, et plus il y a de chances que l'enfant n'accumule pas des retards qui, à la longue, deviennent irrattrapables», a expliqué le président-candidat. «Pour aider ces milliers d'enfants en difficulté qui, faute d'attention, deviennent des enfants en perdition, Jean-Louis Borloo propose de créer des “conseils de soutien” regroupant tous ceux qui peuvent venir au secours des écoliers en très grande difficulté et de leurs parents désemparés», a-t-il annoncé. Il a précisé que ces «conseils» seront dotés «d'une enveloppe de crédits qui leur permettra de financer l'intervention des spécialistes dont l'enfant aura besoin et que sa famille ne pourra pas prendre en charge». Il n'a pas précisé les conditions de financement de ce dispositif.
Mais il a appelé à ce que se soulève «la vague», qui permettra, espère-t-il, de renverser les pronostics qui le donnent invariablement battu depuis plus d'un an.