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| Décès du Pr Ridouh, un éminent psychiatre | |
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Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
| Sujet: Décès du Pr Ridouh, un éminent psychiatre Lun 26 Mar - 5:50 | |
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C’était un éminent psychiatre algérien :
Le professeur Ridouh n’est plus
le 24.03.12 | 10h00
| © D. R. C’est un homme charmant qui a fait du social toute sa vie. Il a toujours été très près de ses patients et de ses élèves. Je le considère comme un père», témoigne l’un de ses fidèles amis, le psychothérapeute Lahrech.
Le célèbre psychiatre algérien, le professeur Bachir Ridouh, n’est plus. Il est mort hier après-midi à 14h, aux urgences du CHU de Blida, à l’âge de 70 ans suite à un malaise cardiaque. Responsable du service de psychiatrie légale au CHU Frantz Fanon de Blida depuis plusieurs décennies, médecin légiste, criminologue, il est surtout connu pour avoir expertisé la personnalité de Lembarek Boumaârafi, l’assassin du président Boudiaf. A travers son expertise, il révéla que cet assassinat était un acte isolé, ce qui n’était pas du goût de plusieurs opposants à l’époque. Il a même écrit un livre, intitulé La Dynamique Boudiaf, la mécanique Boumaârafi, publié aux éditions RSM, à travers lequel feu Ridouh faisait une analyse psychiatrique de l’auteur du crime. Durant les années 2000, il a organisé plusieurs rencontres internationales de haut niveau dédiées, notamment, à «L’expertise psychiatrique», «Le témoignage de l’enfant au tribunal», «La toxicomanie et sida, «Toxicomanie : maladie ou déviance ?»… Des revues périodiques de référence ont été aussi éditées par ses services. Il y a un mois, il avait participé à un congrès national sur la santé mentale des enfants et des jeunes, où il avait présenté un état des lieux de ce sujet. En constatant la montée inquiétante du phénomène du suicide, le professeur Ridouh a lancé, à maintes reprises et dans l’urgence, l’idée de créer un observatoire d’épidémiologie chargé de suivre de plus près le phénomène et fournir des statistiques, cela afin de mieux le cerner et le combattre. Aujourd’hui, le suicide ne cesse de prendre de l’ampleur, notamment au sein de la population juvénile, sans pour autant que cet observatoire n’ait été créé. «La disparition subite du professeur Ridouh, un des piliers de la psychiatrie en Algérie, constitue une grande perte pour la santé mentale dans notre pays. C’est lui qui avait créé en 1996, le premier centre de cure de désintoxication à l’échelle nationale au niveau de l’hôpital Frantz Fanon de Blida. Il considérait le toxicomane comme une personne qui souffrait psychiquement et qui avait de ce fait, besoin de soins médicaux et de thérapie psychologique et non pas comme une personne à emprisonner», témoigne Abdelkader Lazereg, psychologue clinicien ayant fait ses débuts aux côtés de Ridouh. Avec son équipe de psychiatres et de psychologues-cliniciens, il a réussi à sauver des milliers de jeunes de l’emprise de la drogue. Le défunt était très proche de ses malades avec lesquels il avait installé une véritable relation familiale. Le professeur Ridouh était un homme apprécié et respecté par tous ceux qui l’ont approché. Sa silhouette hantera pour longtemps les allées de l’hôpital Frantz Fanon. Le défunt sera enterré aujourd’hui au cimetière de Beni Messous (Alger) après la prière du dohr. ________________________________________________________________________________________________________________________________________ Report du colloque international de psychiatrieSuite au décès du professeur Bachir Ridouh, les 12es Journées internationales de psychiatrie, prévues ce samedi 24 mars à l’hôpital psychiatrique Fernane Hanafi de Oued Aïssi, sont reportées à une date ultérieure. C’est ce que nous indiqué le professeur Abbas Ziri, directeur du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Le défunt professeur Ridouh devait présider cette rencontre. _________________________________________________________________________________________________________________________________________ Ahcène Tahraoui, Mohamed Benzerga © El Watan
Dernière édition par Jamel le Lun 2 Avr - 8:19, édité 1 fois | |
| | | Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: Décès du Pr Ridouh, un éminent psychiatre Lun 26 Mar - 5:53 | |
| Actualité
Dimanche, 25 Mars 2012 10:00
Il y a presque 13 ans, le Pr Ridouh confiait
“J’ai beaucoup de peine que certains doutent de ma sincérité”
Par : Nabila SAIDOUN
Je me souviens encore comme si cela datait d’hier. C’était pourtant il y a presque 13 ans lorsque j’ai rencontré, pour la première fois, le professeur Ridouh pour aborder avec lui l’assassinat de Boudiaf et évoquer l’après-Boumaârafi. À son domicile à Blida, sis à l’intérieur même de l’hôpital Frantz-Fanon, le psychiatre émérite abordait la question avec beaucoup d’émotion. C’était lui qui avait expertisé Boumaârafi, l’assassin de Boudiaf et estimé que cet assassinat relevait de l’acte isolé.
“Difficile de trouver les mots qu’il faut, alors il faut bien les choisir”, me disait-il alors. Il a fallu prendre le temps nécessaire pour lui soutirer quelques déclarations, “décousues” pour la plupart, que nous avons ensuite tenté de présenter sous forme d’entretien. Quoi de plus normal alors que le sujet était grave et le contexte non moins. C’était le 29 juin 1999 et le journal Liberté rendait hommage, alors à Boudiaf. C’était le 7e anniversaire de son assassinat qui intervenait deux mois après l’accession de Abdelaziz Bouteflika au pouvoir. “Il a hérité d’un cadeau empoisonné”, m’avait alors certifié le professeur Ridouh et de s’expliquer longuement au cours de l’entretien. La rencontre avec le psychiatre fut marquante. J’ai dû prendre congé après de longues heures de discussion et une pile de livres qu’il m’avait offerts, choisis dans l’immense bibliothèque qui ornait son salon. “C’est ce que je possède de plus précieux dans la vie”, me confia-t-il en regardant tendrement ces livres et de lancer une phrase surprenante alors que nous avions clos le chapitre “l’après-Boumaârafi”. “J’ai beaucoup de peine que certaines personnes doutent de ma sincérité concernant les conclusions de mon analyse sur Boumaârafi”, lança-t-il presque en chuchotant comme s’il parlait à lui-même. Lazhar Mokhnachi, photographe du journal Liberté, durant de longues années qui, lui aussi, n’est plus de ce monde, et qui m’accompagnait à Blida, n’a pas manqué d’immortaliser ces instants par une série de clichés dont le professeur avait réclamé des copies. “Venez donc parler aussi des vivants. Faites un reportage sur l’hôpital, sur les malades. Ils ont autant besoin de l’attention de chacun de nous”, a-t-il insisté à la fin de l’entretien, fidèle à son combat de toujours… ses patients… la psychiatrie. Un homme passionné par son travail auquel il a voué une vie. Ridouh est l’auteur de plusieurs ouvrages mais on retiendra surtout celui intitulé La dynamique Boudiaf, la mécanique Boumaârafi. Il était responsable du service de psychiatrie légale au CHU Frantz-Fanon de Blida depuis plusieurs décennies, médecin légiste, criminologue. Il marquera par sa participation active de nombreuses rencontres importantes sur la psychiatrie abordant des maux avec effets directs sur la société dont le sida, la toxicomanie mais surtout le suicide jusqu’à plaider pour la création d’un observatoire. Il s’intéressait aussi énormément à la santé mentale des enfants et des jeunes en général. C’était d’ailleurs à une rencontre sur la question qu’il intervenait récemment, il y a à peine un mois… Un grand homme, un éminent psychiatre s’en va. Qu’il repose en paix ! | |
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