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Mélenchon à la veille de son «insurrection civique»
A la veille de sa démonstration de force, place de la Bastille, à Paris, Jean-Luc Mélenchon est considéré comme voulant «vraiment changer les choses» par deux tiers des Français, selon un sondage Ifop pour Sud Ouest. La mobilisation de ce dimanche qui doit marquer le début de «l'insurrection civique», pour le candidat du Front de Gauche.
Publié le 17.03.2012, 12h26 | Mise à jour : 14h57 Le 28 janvier 2012, Montreuil (Seine-Saint-Denis France), au congrès de France Nature Environnement (FNE).
Voilà un sondage qui devrait satisfaire Jean-Luc Mélenchon à la veille de sa démonstration de force, dimanche, place de la Bastille, à Paris. Pour deux tiers des sondés, le candidat du Front de Gauche à la présidentielle «veut vraiment changer les choses», selon une enquête Ifop réalisée pour Sud Ouest Dimanche. Les personnes interrogées considèrent par ailleurs que Jean-Luc Mélenchon «comprend les problèmes des gens» (58 %), mais peut aussi être qualifié de «sectaire» (53 %) (voir encadré).
Le candidat, qui continue de grimper dans les intentions de vote avec de 9 à 11%, entend faire de sa grande marche parisienne pour une VIe République «sociale, laïque et écologique», dimanche à la Bastille, une véritable démonstration de force à l'instar du meeting du Bourget de François Hollande ou de celui de Villepinte pour Nicolas Sarkozy.
Date anniversaire de la CommuneAppelés à venir en tenue de travail avec pancartes de revendications, 30 000 sympathisants sont attendus en début d'après-midi place de la Nation pour aller «reprendre la Bastille» et écouter le discours du candidat du FG prévu vers 17 heures devant l'Opéra. La date du 18 mars n'a pas été choisie au hasard. Premier dimanche après le dépôt final des signatures au Conseil constitutionnel pour pouvoir concourir à l'Elysée, c'est aussi à l'anniversaire du début du soulèvement de la Commune de Paris, en 1871. Ce dimanche doit marquer le début de «l'insurrection civique», estime-t-il.
La journée en chiffres- 80 000 euros, coût de la journée : «10 fois moins que le Bourget» de François Hollande, se félicite-t-on
- 30 000 sympathisants attendus
- 200 cars et 8 trains spéciaux mobilisés
- 120 tonnes de matériel seront livrés sur place à l'aube, dont :
- 5 000 ballons rouges
- 10 000 affiches
- 500 000 autocollants «Vite la VIe République»
- 200 000 autocollants «Prenez le pouvoir!»
- 200 journalistes accrédités
- 900 bénévoles
Cette grande manifestation parisienne est l'occasion pour le FG de populariser sa «VIe République sociale, laïque et écologique» alors que Jean-Luc Mélenchon s'imagine en «dernier président de la Ve», poussé par des sondages en hausse qui lui donnent des ailes. L'eurodéputé voit dans cette campagne «la continuation politique de la bataille de 2005» avec la victoire du non au référendum européen.
La «mélenchonisation» de la campagne
Avec des intentions de vote deux fois plus élevées qu'à l'automne, l'ex-sénateur PS croit à une «mélenchonisation» de la campagne, se disant «triomphant» après les propositions de François Hollande de taxer à 75% les très riches et de Nicolas Sarkozy sur les exilés fiscaux. Partisan de la «planification écologique», il compte aussi grapiller encore une partie de l'électorat écologiste déçu par Eva Joly, en proposant notamment «d'introduire dans la Constitution à la place de la "règle d'or"», une «règle verte».
«On peut créer l'événement politique au soir du 22 avril», pense Olivier Dartigolles (PCF). D'autant que «ça ne sent pas l'enthousiasme autour de François Hollande», juge Clémentine Autain selon qui l'objectif est désormais d'«être devant François Bayrou», toujours quatrième des sondages.
Voulue comme «le printemps de la VIe République» face à «l'hiver de la Ve» incarné par Nicolas Sarkozy à Villepinte, cette journée se veut en tout cas festive. Au programme notamment, concerts dans des camions de La Chanson du dimanche ou du controversé Ridan sur la scène principale. Parmi les milliers de participants, des ouvriers venus de Fralib, Pétroplus, M-Real ou ArcelorMittal et des sympathisants venus de Grèce, Belgique, Venezuela ou Palestine. Le syndicat Solidaires sera aussi présent à un point fixe le long du cortège.
Mélenchon «veut vraiment changer les choses» pour 66 % des Français
A la question de savoir si jean-Luc Mélenchon «veut vraiment changer les choses», 66% des sondés ont répondu par l'affirmative, un chiffre montant à 90% parmi les sympathisants de son parti et à 79% chez ceux du PS. Une majorité en ce sens se dégage également à droite, avec 50% chez les proches de l'UMP et 56% côté FN.
De même, 58% des personnes interrogées trouvent qu'il «comprend les problèmes des gens comme eux», «ce qui montre à quel point une large part de la population lui attribue les vertus de sincérité, mais aussi de volontarisme et de détermination», estime l'Ifop. Cette opinion culmine chez les ouvriers (69%), mais n'est partagée que par 32% des sympathisants de l'UMP, contre 49% chez ceux du FN.
Par ailleurs, 53% des sondés le jugent «sectaire», dans une fourchette allant de 42% chez les proches de son parti à 59% côté UMP. «La dimension protestataire et contestataire portée par Jean-Luc Mélenchon rencontre un certain écho» dans l'électorat FN, relève l'Ifop.
Sondage réalisé par téléphone le 15 et 16 mars 2012 auprès d'un «échantillon de 1 005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus»