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 Yazid Sabeg : "Avec la rénovation urbaine, on refait du ghetto, mais en plus propre"

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Jamel
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Jamel


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Yazid Sabeg : "Avec la rénovation urbaine, on refait du ghetto, mais en plus propre" Empty
MessageSujet: Yazid Sabeg : "Avec la rénovation urbaine, on refait du ghetto, mais en plus propre"   Yazid Sabeg : "Avec la rénovation urbaine, on refait du ghetto, mais en plus propre" Icon_minitimeVen 16 Mar - 18:12

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Yazid Sabeg : "Avec la rénovation urbaine, on refait du ghetto, mais en plus propre"

Publié le16.03.12 | 15h08 • Mis à jour le 16.03.12 | 15h28


Yazid Sabeg : "Avec la rénovation urbaine, on refait du ghetto, mais en plus propre" 1398540_3_b4e3_pour-yazid-sabeg-ici-en-2009-nous-avons_78a2983b592d0b732e6a71fd0d5d12a4
Pour Yazid Sabeg, (ici en 2009), "nous avons commis une erreur en pensant la rénovation urbaine à l'échelle du quartier alors que c'est au niveau des intercommunalités, voire des départements, que le sujet doit être traité".

Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et à l'égalité des chances depuis décembre 2008, est président du comité d'évaluation et de suivi de l'Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU).

La question des banlieues peine à s'imposer dans la campagne présidentielle. Pourquoi ?


La plupart des candidats considèrent que l'électorat des quartiers de banlieue a une valeur politique faible. Ces populations sont plutôt résignées et attendent peu de la politique. Elles ne sont pas organisées pour revendiquer et pas vraiment représentées, car la diversité n'a intégré ni le Parlement ni les champs de représentation sociale. Le mouvement associatif qui revendique leur représentation n'a qu'un pouvoir protestataire et sa capacité d'influence est faible.

De plus, les banlieues sont perçues par l'opinion comme un problème insoluble qui a échappé au contrôle politique. On ne se rend pas compte, pourtant, que l'investissement que l'on ne consent pas aujourd'hui, notamment en faveur des jeunes, se traduira par des pathologies sociales, telles que le chômage ou la délinquance, d'un coût infiniment plus élevé et que nous paierons dans dix ou quinze ans. L'enjeu est notre cohésion nationale en considérant nos banlieues comme des forces vives à part entière.

Quel bilan tirez-vous de la politique de Nicolas Sarkozy sur les banlieues ?

Le "plan Marshall" des banlieues, dont Nicolas Sarkozy n'était d'ailleurs pas l'inspirateur, a été une erreur. Penser régler le problème des quartiers avec des politiques d'exception et des plans ponctuels est une vue de l'esprit. Et toute politique dans ce domaine se heurte à des résistances persistantes.

Avec le discours de Palaiseau de décembre 2008, Nicolas Sarkozy a mis en oeuvre une stratégie volontariste pour que l'égalité des chances soit un déterminant des politiques de droit commun. Les objectifs ambitieux qui étaient fixés n'ont pas tous été atteints mais des choses ont avancé.

La rénovation urbaine est une réalité alors que le Budget bloquait son financement. La lutte contre les discriminations piétine mais la mesure de la diversité est désormais possible. La réussite éducative progresse, les internats ont vu le jour, le nombre des boursiers dans les classes préparatoires s'est fortement accru, l'ouverture sociale des grandes écoles n'a pas beaucoup progressé et la réforme du lycée n'a rien prévu pour les filières à fort enjeu sociologique, telles que les sections technologiques ou pro. Tout le monde a aussi pris conscience des limites d'une politique de l'emploi spécifique pour les jeunes des quartiers. L'emploi est une problématique plus large qui requiert une action globale en faveur de tous les jeunes, même s'il faut certainement un accompagnement renforcé pour ceux des quartiers.

L'Etat sera-t-il en mesure de financer un plan de rénovation urbaine 2 (PRU 2) alors qu'il ne finance déjà plus le PRU 1 ?

Des investissements importants ont déjà été consentis et l'engagement de l'Etat pour les prochaines années est effectif. Les crédits de paiement dépensés à ce jour sont de 1,3 milliard d'euros (y compris plan de relance et Grand Paris). En 2012, c'est 1,6 milliard d'euros qui seront payés. Toutefois, l'Etat, depuis deux ans, n'est plus le financeur direct. Le 1 % logement et les bailleurs sociaux se sont substitués à lui. De 2012 à 2019, pour clôturer le PRU1, ce sont 7 milliards d'euros, dont 2 milliards de crédits d'Etat et 5 milliards d'euros du 1 % logement qui seront nécessaires. Le coût global du PRU1 de Jean-Louis Borloo s'établira au final à 42 milliards d'euros.

Pour le PRU2 que le président de la République se propose d'engager au cours des huit à dix prochaines années et à raison de 800 millions annuels, dont 300 millions de crédits d'Etat et 500 millions de crédits action logement (1 % logement), il s'agira de renouveler l'urbanisme et l'habitat de 200 quartiers. Il faudra trouver de nouveaux modes de financement, notamment privés. Des grands groupes de BTP ou des fonds d'investissement sont intéressés à investir dans les cités.

L'objectif prioritaire de la rénovation urbaine était de favoriser la mixité sociale dans les quartiers en difficulté. Estimez-vous que le but a été atteint ?

Non, on est clairement passé à côté de l'objectif. On a essentiellement refait du ghetto mais en plus propre. Auparavant, on repoussait les pauvres et les migrants toujours plus loin ; là, on les a maintenus sur place mais sans diversifier la population. Il aurait fallu reconstruire 75 % de logements sociaux hors des zones urbaines sensibles (ZUS) alors que nous n'en avons reconstruit, hors site, que 40 % à peine et moins encore en Ile-de-France.

Nous avons commis une erreur en pensant la rénovation urbaine à l'échelle du quartier alors que c'est au niveau des agglomérations et des intercommunalités, voire même des départements, que le sujet doit être traité. Il n'y a pas de solidarité intercommunale suffisante pour équilibrer la distribution des logements sociaux. C'est l'échec de la loi SRU. Il aurait aussi fallu que la rénovation urbaine soit un projet plus global, qui considère les transports et l'école et pas seulement le logement.

Ces échecs sont à méditer. Mais la volonté demeure. En tout cas, Nicolas Sarkozy, qui est encore aux affaires, a la possibilité de placer la dimension sociale de la banlieue au coeur du débat politique. Il faut sortir des généralités et prendre la mesure de la gravité de la situation. Déclarer que "la République va revenir dans les quartiers" pour tout régler ne constitue en réalité qu'un simple avatar !

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