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 Kad Merad raconte la guerre d'Algérie

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Jamel
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MessageSujet: Kad Merad raconte la guerre d'Algérie   Kad Merad raconte la guerre d'Algérie Icon_minitimeDim 11 Mar - 20:01

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Kad Merad raconte la guerre d’Algérie

Publié le 11.03.2012, 08h26

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Le comédien, né à Sidi Bel Abbès, prête sa voix au premier documentaire (France 2, 20h45) qui retrace toute l’histoire du conflit.

Pour Kad Merad, né d’un père algérien et d’une mère berrichonne, ce conflit n’est pas sa guerre, mais il fait partie malgré tout de ses racines. C’est le récit chronologique d’une guerre qui n’a, très longtemps, pas dit son nom. Elle aura pourtant duré près de huit ans, de 1954 à 1962. Ce n’est pas sa guerre, mais elle fait partie malgré tout de ses racines. Kad Merad est en effet né en Algérie, d’un père algérien et d’une mère berrichonne, deux ans après les accords d’Evian du 19 mars 1962. Aussi a-t-il accepté à l’occasion du cinquantenaire de la fin des hostilités, pour la première fois, de prêter sa voix à un documentaire. Même s’il a grandi en France, où sa famille est venue s’installer alors qu’il avait à peine plus d’un an, il considère que c’est l’occasion de rendre hommage à sa double culture.

« J’ai grandi dans l’apaisement de cette appartenance mixte, dit-il dans la présentation du documentaire. Ni mon père, ni ma mère n’ont essayé de m’entraîner d’un côté ou de l’autre ». C’est si vrai qu’il n’a appréhendé vraiment cette guerre qu’en enregistrant le texte qui accompagne les images d’archives. Celles-ci restituent l’ensemble des points de vue sur les événements.

A l’occasion de la sortie, en 2010, du film « l’Italien », dans lequel il interprétait un personnage qui reniait ses origines maghrébines, Kad Merad s’était déjà confié sur ses racines algériennes. Dans un entretien à « l’Express », il racontait comment ses parents, en métropole au moment du conflit, avaient tenté de s’installer en Algérie après l’indépendance en 1963. Et indiquait qu’ils étaient rentrés vivre en France après avoir constaté « qu’il était impossible de vivre dans ce pays pour un Algérien marié à une Française ».

Il se souvenait aussi y être retourné en vacances dans les années 1970. « On prenait l’Ami 8 avec la remorque, on traversait la France (NDLR : sa famille habitait à Ris-Orangis, en Essonne), l’Espagne, on dormait sur le parking du port avant d’embarquer, ma sœur, mes deux frères et moi derrière, ma mère devant, avec mon père qui fumait. On prenait le bateau le matin, on arrivait au Maroc et pour passer la frontière algérienne, on attendait sept heures en plein cagnard, avant de remonter jusqu’à un petit village où mes grands parents avaient une ferme familiale. Je n’y ai que des souvenirs extraordinaires. Mais là-bas on était considérés comme des petits blancs. Heureusement , on avait des prénoms algériens. »

Une volonté de sa mère qui avait choisi Kaddour, prénom qu’il a gardé mais raccourci lorsqu’il a débuté sa carrière « parce qu’alors mes origines pouvaient faire peur », avouait-il.

Kad Merad figure parmi les personnalités invitées à débattre en direct après la diffusion en compagnie notamment des deux coauteurs du film, l’historien Benjamin Stora et le documentariste Gabriel Le Bomin, ou encore le père Guy Gilbert qui avait achevé ses études au séminaire en Algérie pendant la guerre.

Le conflit sur les autres chaînes

D’autres chaînes marqueront les 50 ans de la fin de la guerre d’Algérie. Arte proposera, demain à 20 h 35, le film de Gillo Pontecorvo longtemps censuré « la Bataille d’Alger » (1965), puis mardi à 20 h 35 le documentaire « Algérie, notre histoire », de Jean-Michel Meurice et Benjamin Stora. France 5 a programmé le dimanche 18 mars à 22 heures le documentaire du cinéaste et journaliste kabyle Ben Salama « Une histoire algérienne ». France 3 a choisi, le mardi 20 mars à 20 h 35, de diffuser un téléfilm inédit de Caroline Huppert. « Pour Djamila », l’histoire vraie de Djamila Boupacha, militante du Front de libération nationale, torturée par les parachutistes français avant d’être condamnée à mort au terme d’un procès médiatisé par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, puis amnistiée lors de la signature des accords d’Evian. Projection suivie par un débat animé en direct par Frédéric Taddéi.

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MessageSujet: Révisez votre cours M. Pujadas !   Kad Merad raconte la guerre d'Algérie Icon_minitimeVen 16 Mar - 4:38

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Révisez votre cours M. Pujadas !

Jeudi 15 Mars 2012

Par Badr Edine Mili, écrivain et journaliste

Avec votre air de naïf curieux, un ange à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession, vous pensiez, ce soir du 12 mars, jouer sur du velours, et réussir un sacré buzz sur le PAF. Eh bien, votre émission a fait «pschitt», selon le bon mot de votre ancien président ! Tout simplement parce qu’on ne traite pas, sans risques, un sujet aussi délicat que «la Guerre d’Algérie, comme vous ne l’aviez jamais vu», comme le laissait entendre votre annonce, avec le machiavélisme et la mauvaise foi que vous avez choisis en guise de ligne éditoriale.


Alors que les téléspectateurs algériens que nous sommes s’attendaient, avec, toutefois, quelque scepticisme, à ce que vous proposiez, en ouverture, un film inédit, puis, un débat équilibré et représentatif, ne voilà-t-il pas que le documentaire, plein de «déjà vu», puis le débat tournèrent, carrément, au procès du FLN et de la Révolution algérienne, en lieu et place de celui, plus légitimement espéré, de la colonisation. Il s’en est, d’ailleurs, fallu de peu pour que vous et certains de vos invités ne défériez, séance tenante, notre gentil Ali Haroun, pourtant bien policé, compatissant même, devant le TPI, pour crimes de guerre contre les Européens et les harkis, une ritournelle archi-usée, alors que votre chaîne ne cesse de diffuser et, par conséquent, de légitimer, en des circonstances ciblées, d’affreuses scènes de lynchage de collaborateurs pétainistes, de prostituées et de policiers pro-nazis auxquelles s’adonnèrent, au nom de la vengeance et de la justice expéditive, les FFL et la population française à la Libération en 1945.

Vous harceliez votre invité algérien avec tant d’irrévérence, cherchiez à le pousser à la faute et le sommiez de reconnaître que ce fut le FLN qui donna les ordres pour «massacrer les harkis», qu’il dut chercher une échappatoire, tout à fait déplacée, et lâcher que le FLN authentique s’était dispersé dans la nature, en juin 1962, une affirmation hâtive, étrange et de peu de crédit. Mais que pouvait-il faire d’autre, le pauvre, acculé aux cordes, face à un plateau trié sur le volet, animé par les tenants de l’école de l’Histoire revancharde, l’un martelant que l’Algérie était, en 1830, une terra nullus, un bien vacant, ouvert à n’importe quel conquérant, en l’occurrence le Français, quand l’autre faisait la part belle à Messali Hadj, parce que sa thèse favorite est que le seul mal de l’Algérie venait du FLN et que le peuple algérien aurait été mieux inspiré s’il avait suivi la ligne du fondateur de l’Etoile nord-africaine et, ainsi, économiser le coût exorbitant de la guerre, recyclant, avec nostalgie, le rêve, évanoui, de conserver l’Algérie sous la domination de l’élite européenne, une sorte d’Afrique du Sud dirigée par un De Clerk local ! Ajoutez à cette recette un Kad Merad- alibi, gêné, et l’ingrédient de l’émotion que devait susciter le drame individuel de Mme Chiche qui reconnut honnêtement — et ce fut tout à son honneur — que l’attentat du Milk-Bar répliquait à la provocation de la rue des Abderames, commise par la police et la boucle sera bouclée. L’honnêteté des concepteurs de l’émission aurait été préservée si, à côté de la dame handicapée, ils avaient accueilli un enfant algérien, estropié sur les champs de mines laissées par les troupes d’occupation du côté de Tébessa, ou encore un irradié de la bombe atomique, du côté de Reggane. La distance déontologique et éthique, par rapport au thème, aurait été sauve, mais visiblement, les auteurs de la story board avaient privilégié les chemins de traverse en choisissant de vider le sujet de son potentiel d’objectivité et de le prédéterminer par un scénario ficelé à l’avance. Le ton imprimé à la démonstration avait été donné, dès le départ, par le titre du documentaire, lui-même, «La déchirure».

Sans s’interroger sur le bienfondé du colonialisme et sans en référer à la nature d’un système sécrété par le capitalisme mondial, les auteurs, faisant du Louis Bertrand tout en le sachant, n’avaient rien trouvé de mieux que de se désoler de ce que le greffon de la colonisation de peuplement, «un modèle » en la matière, n’ait pas pris et qu’il ait été, au contraire, rejeté par la force, un certain 1er Novembre 1954. Au-delà de ce préalable épistémologique, le fond de la question jetée par l’animateur et ses «historiens» à la face des téléspectateurs — Camus appelé à la rescousse pour disqualifier Jean-Paul Sartre — renvoyait à la morale dont les Algériens auraient dû s’armer en mettant des gants et en tendant, avec masochisme, la joue gauche lorsque la joue droite était souffletée, au lieu de recourir aux couffins pour se défendre contre les chars et les avions, la fameuse réplique de Larbi Ben M’hidi, rappelée par Ali Haroun mais noyée dans le brouhaha de la galerie.

Cette partialité criante leur a, bien évidemment, fait perdre de vue que les colonialistes français — Etat, armée, Eglise et école confondus — ne se sont jamais souciés de morale dans leur œuvre prédatrice qui a transformé l’Algérie en butin et les Algériens en ombres faméliques, montrés dans le film, campant le rôle de figurants fantomatiques En dehors de quelques plans répétés montrant des unités de l’ALN conduites par un DAF, point d’Algériens et pas un mot sur Borgeaud, Raynaud, Laquierre, Schiaffino, Blachère, la Compagnie algérienne, les banquiers, les armateurs, les Cent familles et leurs alliés, les fils de grandes tentes, sénateurs et autres féodaux, les Sid Cara, les Bengana et les Chekkal qui faisaient suer le burnous sur les terres expropriées de la Mitidja et des Hauts-Plateaux soumis à la loi d’airain du sénatus consulte scélérat. Pour eux, les Européens étaient de modestes et honnêtes travailleurs qui vivaient de la sueur de leur front. Juste qu’ils étaient les seuls à profiter du soleil du pays sur les plages déclarées interdites aux indigènes.

La violence que vous reprochez aux Algériens en compagnie de Mlle Kerchouche, une Française, fille de harki, profondément blessée par son passé, vous a fait oublier l’autre violence, l’originelle. Pourquoi avez-vous omis de parler des enfumades perpétrées par St Arnaud dans le Dahra après l’invasion, des défenestrations de femmes et d’enfants par-dessus sur le Rhummel, ordonnées par Lamoricière, lors de la conquête de Constantine en 1837, des fours à chaux, remplis à rasbord, par Achiari à Guelma en 1945 ? Des camps de concentration de Larzac, Bossuet, Djorf et Paul Cazelles et des QHS du Coudiat, de La Casbah, de Barberousse, de la Santé et de la Timone ? De la conscription forcée destinée à fournir la chair à canon aux batailles de Verdun et de Monté Cassino ? Et qu’avez-vous fait de l’interdiction d’enseigner la langue arabe et de pratiquer la religion musulmane, «un génocide culturel » passé sous silence ? Et de la torture à laquelle fut soumis Larbi Ben M’hidi, furtivement montré dans le film sans que vous le nommiez, pas plus que ses tortionnaires, Aussaresses et Bigeard ?. Prononcer son nom vous aurait-il offusqué à ce point ? Et des femmes de ménage et des cireurs tirés comme des lapins par les snipers de l’OAS et de Jeune Nation et des richesses du pays pillées selon les règles les plus oppressantes du pacte colonial et de l’économie de traite pendant 132 ans ? Votre stratagème qui n’est passé inaperçu aux yeux d’aucun observateur attentif consistait à faire croire que la première violence venait toujours des Algériens, que les massacres du 8 Mai 1945 étaient précédés de la mort de quelques dizaines d’Européens et que ceux du 20 Août 1955 l’étaient par l’attaque de quelques colons et administrateurs de communes mixtes.

En optant pour cette logique à l’envers, vous mimez vos maîtres israéliens et reprenez à votre compte leurs sophismes et leur cynique arithmétique qui veut qu’un mort israélien égale 10 00 morts palestiniens et qu’un Shalit vaut 10 000 prisonniers. Et puis pour bien masquer les enjeux réels de la guerre, vous avez transformé la dernière partie du film en une empoignade entre Français ; une guerre dans la guerre, laissant sous-entendre que c’est le général de Gaulle qui a décidé, dans le mystère d’un cabinet noir, d’accorder d’indépendance à l’Algérie. Heureusement que vous avez reconnu que le pic de la répression avait été atteint durant son mandat et que de toute façon, le processus universel de décolonisation avait été bel et bien entamé avec l’indépendance de l’Inde, sans préciser, quand même, que l’Algérie a payé le tribut le plus élevé pour l’émancipation pacifique des autres peuples du Tiers-Monde.

Bref, vous avez manqué de lucidité et de courage. Vous avez encore les yeux bandés et pas du tout prêts à écrire l’histoire vraie de la guerre d’Algérie. Sinon vous auriez pu, parfaitement, inviter, pour en parler sérieusement, Rédha Malek, Jacques Vergès, Djamila Bouhired, Roland Dumas et de nombreux autres acteurs survivants et historiens objectifs comme Olivier Le Cour Grand-maison, sans attaches avec la droite qui a fait voter une loi glorifiant la colonisation que vous vous êtes bien gardé de citer. En fin de compte, tant que vous ne vous êtes pas départis de cette vision et de ce paternalisme qu’on a eu, malheureusement, de nouveau, à vérifier avec Jean-Pierre El Kabbach, dans un numéro de la Bibliothèque Medicis, enregistré récemment à Alger, rabaissant le débat intellectuel national à une dispute sur le prix du ticket du métro d’Alger, vous n’aboutirez qu’à semer des mirages dans le désert. Mais sachez une chose : l’Histoire est écrite par les vainqueurs, pas par les vaincus. César a écrit La Guerre des Gaulles après avoir vaincu Vercingétorix. Il viendra, bientôt, le temps où ce seront les Algériens, dépassant leurs épreuves et divisions actuelles, qui l’écriront avec les archives de leurs combattants et celles que vous leur avez subtilisées et vous laisseront radoter sur l’Algérie de papa qui vous a été arrachée alors que vous la croyiez dévolue à votre souveraineté ad vitam aeternam.

En tout cas, vous avez beau faire et beau dire, le match, vous l’avez perdu en 1962 et il n’est pas près d’être rejoué…

B. M.,

N. B. 1 : une seule image a fait monter les larmes aux yeux de beaucoup d’Algériens : la levée de l’emblème national sur le fronton de Manhattan en présence de U. Thant, le secrétaire général de l’Onu ; une image, que l’Education nationale devrait projeter, régulièrement, dans nos écoles.

N. B. 2 : les numéros spéciaux consacrés à la guerre d’Algérie par L’Express, Le Monde, Le Nouvel Observateur et L’Humanité sont à créditer d’une mention particulière. Ils montrent que le peuple français et beaucoup de ses intellectuels et journalistes n’ont rien à voir, ni avec l’Etat colonial ni avec l’instrumentalisation électoraliste actuelle du sujet.

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MessageSujet: Re: Kad Merad raconte la guerre d'Algérie   Kad Merad raconte la guerre d'Algérie Icon_minitimeVen 16 Mar - 11:00

Bonjour,
Comme quoi le débat sur la guerre d'Algérie est très loin d'être clos. Il est vrai que le débat était faussé ce soir là par le manque de contradicteurs, soyons justes.
Monsieur Mili, auteur des ces lignes, a écrit plusieurs ouvrages sur les errements de l'Algérie officielle de l'après indépendance, a un peu tendance à occulter ce qu'a été le FLN à l'égard des populations algériennes de 1954 à 1962. Pour le reste........
Quant à sa phrase sur l'interdiction de l'enseignement de la langue arabe de quelle période parle-t-il? Mon père né en 1922 avait appris l'arabe au collège......
Amicalement
Pierre
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Fatiha




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MessageSujet: Re: Kad Merad raconte la guerre d'Algérie   Kad Merad raconte la guerre d'Algérie Icon_minitimeVen 16 Mar - 17:26

Bonsoir,

Monsieur Pierre, comprenez bien que les Algériens ne sont pas contre la France et les Français, mais sont contre le colonialisme français. Bien sûr, les blessures entre Algériens et Français PN sont encore béantes et risquent de mettre beaucoup de temps à se cicatriser. L'Histoire de la Guerre d'Algérie reste un sujet sensible, même 50 ans plus tard et les esprits des uns et des autres ne semblent pas s'apaiser. Le 18 mars 1962 étaient signés les accords d'Evian, entérinant l’indépendance de l'Algérie après huit années de conflit. Un demi-siècle et deux générations plus tard, presque rien n'a changé par exemple l’enseignement de cette page douloureuse de l’Histoire de France reste pourtant compliqué pour les enseignants français. Dans les livres, les Français minimisent un peu ce qu’ils ont fait : ils ne parlent pas des exécutions sommaires, des femmes violées, des maisons brûlées avec leurs occupants. De l'autre côté de la Méditerranée, on aborde la guerre d'Algérie d’une toute autre manière. A Alger, la guerre d'indépendance est l'équivalent de la Révolution française, elle est donc largement étudiée : une année entière y est consacrée en primaire, puis une autre au collège et à nouveau au lycée. Du côté français, on s’intéresse essentiellement au départ de la France d’Algérie, qui est considéré comme une cassure. Les Algériens, pour eux, la cassure remonte au début du système colonial. Pourtant, historiens et chercheurs des deux pays ne doutent pas qu'un jour la même Histoire sera enseignée sur les deux rives. Mais cela prendra du temps : à titre de comparaison, il a fallu près de 60 ans à la France et l'Allemagne pour rédiger un manuel d'Histoire franco-allemand.

Bien cordialement,

Fatiha

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MessageSujet: Re: Kad Merad raconte la guerre d'Algérie   Kad Merad raconte la guerre d'Algérie Icon_minitimeVen 16 Mar - 19:43

Bonsoir,
Fatiha, je comprends bien et vous avez raison mais, il faudra bien mettre tout sur la table pour solder cette période. Je dis bien tout. Les blessures, comme vous dites, ne concernent pas seulement les Algériens et les Français PN qui ont trouvé leur place dans la mère patrie depuis 50 ans, à part des nostalgiques qui militent au FN. Nous vivons une période délétère où chaque peuple essaie d'enjoliver son histoire. Il y a les arguments, mais il y a aussi les non dits qui conduisent à tous les fantasmes. Les PN ont plus de ressentiment pour les dirigeants de la France de l'époque que pour le peuple algérien, j'en suis convaincu. L'indépendance de l'Algérie était inéluctable. Le pouvoir central en France aurait du éviter des souffrances de part et d'autre. Il n'y a pas eu que de la barbarie du coté français et de l'angélisme du coté algérien. Une guerre provoque des dommages collatéraux, des abus, des manipulations et des outrances, nous le voyons tous les jours.
Amicalement
Pierre
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Jamel
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MessageSujet: Re: Kad Merad raconte la guerre d'Algérie   Kad Merad raconte la guerre d'Algérie Icon_minitimeVen 16 Mar - 22:32

Salam,

On a beau dire, on a beau faire, les points de vue des deux camps sur ce qu'a été la Guerre d'Algérie sont irréconciliables. Les traumatismes qu'elle a engendrés de part et d'autre sont loin d'être oubliés. Commémoration ou pas, une fois de plus, cette page noire de l'Histoire de France ne sera pas ouverte. La France a honte de son Histoire et s'indigne de celle des autres ! Qu'on laisse les historiens travailler en paix ! La réécriture de l'Histoire est une manoeuvre totalitaire ! La colonisation de l'Algérie par la France restera dans l'esprit des Algériens comme une période noire pleine d'injustices et de brimades. En effet, les Indigènes n'étaient pas du tout respectés et on les a traités comme des esclaves, on leur a volé leurs terres et leurs biens, on a toujours refusé, côté Français comme PN, tout rapprochement avec eux politiquement, socialement et humainement, ils se sont vengés quand l'occasion s'est présentée, et chaque homme bafoué dans son amour propre et sur la terre de ses ancétres fera pareil. Il ne faut pas oublier que la torture a été instituée par le gouvernement socialiste d'alors comme méthode d'extorsion d'aveux et que François Mitterrand, ministre de la Justice de celui-ci, a été le Garde des Sceaux avec le plus grand nombre de guillotinés à mettre à son crédit personnel. Le FLN a certes commis des exactions peu recommandables mais l'OAS n'était pas en marge dans ce genre de méfaits. En quelques mois, l'OAS a fait un très grand nombre de victimes civiles algériennes parce qu'elles étaient tout simplement indigènes sans véritablement se soucier dans quel camp elles se situaient, de l'aveuglement dans les assassinats. Et puis, dans les derniers mois avant l'indépendance, l'OAS a pratiqué la politique de la " terre brulée " avec un slogan ravageur à faire peur le commun des mortels : " La valise ou le cerceuil ". À mon avis, le chemin de la repentance ou de la reconciliation est bien loin et n'est donc pas à l'ordre du jour. Un jour peut être...

Amicalement,

JAMEL
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