MSP, EL ISLAH ET EN NAHDHALes islamistes scellent leur union verte
Jeudi 08 Mars 2012Par Karim AIMEUR
Les islamistes font bloc pour les prochaines élections législatives
Les trois partis islamistes ont baptisé leur coalition par Algérie Verte. Ça rappelle la vague verte en Tunisie en Egypte et au Maroc.
La coalition des partis islamistes, le MSP, les mouvements El Islah et En nahdha, baptisée Algérie Verte, est devenue effective et officielle à partir d'hier. La charte de cette union a été signée lors d'une cérémonie qui s'est déroulée à l'hôtel Safir (Alger) par les trois premiers responsables de ces partis, respectivement Bouguerra Soltani, Hamlaoui Akkouchi et Fateh Rebaï.
Les initiateurs de ce projet ne se sont pas encombrés de formules pour qualifier leur union. Et l'honneur d'ouvrir la cérémonie a échu au coordinateur de la coalition, Azzedine Djerrafa.
«Cette coalition est une position audacieuse et un choix judicieux. C'est le plus beau exemple dans l'histoire politique contemporaine de l'Algérie», a-t-il déclaré.
Premier dérapage verbal, l'orateur a estimé que cette union est l'un des résultats de Novembre.
Ce dérapage n'est pas le seul enregistré hier. Lors de la cérémonie, les élections du 10 mai prochain étaient comparées au 1er-Novembre 1954.
M.Djerrafa a énoncé le principe et l'objectif de cette coalition contractée dans la perspective des élections législatives du 10 mai prochain: présenter des listes communes pour défendre un programme commun.
Et pour s'inscrire dans la marche de l'histoire, les initiateurs de cette union ont baptisé leur coalition d'Algérie Verte.
Ces trois partis veulent se mettre sur le chemin de la vague verte qui s'est emparée des pays berbères de l'Afrique du Nord et l'accompagner dans son tumulte. Seulement, cette vague verte a de fortes chances de les épargner pour être emportés par une autre vague beaucoup plus humiliante qu'on ne le pense.
Lors de son intervention, le président du MSP, Bouguerra Soltani, a indiqué que cette coalition est un appel à la mise en place d'une nouvelle cartographie politique basée sur les courants et non sur les partis.
Pour M.Soltani, il faut sortir de la vision partisane pour s'inscrire dans une autre démarche s'inscrivant dans la construction de pôles politiques où les partis de la même mouvance forment des coalitions.
Le président du MSP a estimé aussi qu'il faut en finir avec la légitimité historique et donner plein sens au concept de la citoyenneté.
Pour sa part, le secrétaire général du Mouvement En Nahda, Fateh Rebaï, a qualifié cette coalition de «réalisation historique». «C'est un projet exceptionnel dans un contexte exceptionnel aussi bien sur le plan national qu'international», a-t-il indiqué.
M.Rebai a expliqué que cette union vise à recadrer les réformes politiques et les remettre sur la bonne voie. Il ajoutera, sur sa lancée, que cette coalition ouvrira une nouvelle étape dans la vie politique nationale.
De son côté, le secrétaire général du mouvement El Islah, Hamlaoui Akkouchi, a axé son intervention sur les législatives du 10 mai prochain. Souhaitant que cette date soit le jour de la démocratie, M.Akkouchi a indiqué que le 10 mai sera un rendez-vous entre l'indépendance et la liberté. Pour ce faire, l'orateur a appelé les Algériens à boycotter le...boycott «encouragé par le pouvoir via la fraude».
«La fraude c'est la peste. La peste c'est la fraude», a-t-il lancé. Le SG d'El Islah a indiqué que la coalition des islamistes militera pour un système parlementaire, la poursuite de la réconciliation nationale et la lutte contre la corruption.
Estimant que Satan ne sera plus en Algérie après le 10 mai prochain, M.Akkouchi en appelle à Dieu pour préserver cette coalition.
Les trois responsables des partis islamistes ont indiqué que le projet de leur union est la construction d'une République démocratique et sociale basée sur les principe de l'Islam comme stipulé dans la proclamation du 1er-Nvembre 1954.
Pour ajouter du punch à la cérémonie, les membres d'Algérie Verte ont invité le président de l'Association des Ouléma musulmans algériens. En intervenant, Lalmi Saihi a commis un impair. Il a exclu l'amazighité en citant les constantes de l'Algérie, qualifiant la nouvelle alliance de «rempart pour la protection des constantes arabes et islamiques du pays.» Une atteinte à la Constitution?