Fillon crée la polémique sur le halal et le casher

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Fillon crée la polémique sur le halal et le casher

Mis à jour le 06/03/2012 à 10:47 | publié le 06/03/2012 à 09:46


François Fillon, à propos de la viande «halal» et «casher»: «On est dans un pays moderne, il y a des traditions qui sont ancestrales, qui ne correspondent plus à grand-chose».

RÉACTIONS - En affirmant que les abattages selon les rites musulman et juif «ne correspondent plus à grand-chose dans un pays moderne», le premier ministre a suscité la colère des associations juives et d'une secrétaire nationale de l'UMP.

Longtemps, François Fillon sera resté discret sur les polémiques autour du «halal». Un silence que, lundi au micro de la radio Europe 1, il n'a pas manqué de briser. Après avoir soutenu les propos discutés de Claude Guéant, qui a fait un lien entre le droit de vote des étrangers et l'arrivée dans les cantines de viande abattue selon le rite musulman, le premier ministre -s'exprimant à titre personnel- a lancé: «Je pense que les religions devraient réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand-chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé».

Et de poursuivre cette réflexion sur les viandes «halal» et «casher»: «On est dans un pays moderne, il y a des traditions qui sont des traditions ancestrales, qui ne correspondent plus à grand-chose alors qu'elles correspondaient dans le passé à des problèmes d'hygiène». «On pourrait y réfléchir», a enchaîné François Fillon, avant de préciser que ce n'était «pas le jour et pas le moment d'engager ce débat».

«Déclaration stupéfiante», «parole méprisante»

Pas de débat pour l'instant, mais de la polémique. Se disant «choqué», le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, a affirmé avoir trouvé «la déclaration de François Fillon stupéfiante». «Même s'il dit que c'est à titre personnel qu'il s'exprime, quand on est premier ministre, on a une parole officielle. Nous sommes dans un pays de séparation de l'Église et de l'État», a-t-il réagi, précisant qu'il allait écrire à l'élu de la Sarthe pour «lui dire que nous avons été surpris de ses déclarations». Et d'en appeler à l'Élysée: «Il serait normal que le président de la République rappelle ce qu'il en est de la loi à ce sujet».

De son côté, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'est dite «outrée». L'association est «choquée par les considérations dénigrantes que le premier ministre porte sur les traditions religieuses relatives à l'alimentation, est-il écrit dans un communiqué. En affirmant que celles-ci «ne correspondent plus à grand-chose», il porte une parole méprisante à l'égard des Français qui observent ces règles religieuses».

Pour l'heure, le Conseil français du culte musulman (CFCM) n'a pas commenté les propos de François Fillon. Mohamed Moussaoui, son président, a seulement regretté la polémique sur l'étiquetage «halal» et «casher», estimant cette idée «stigmatisante» et créatrice de «tensions dans la société».

«Ces provocations doivent s'arrêter»

La polémique a débordé du cadre de la société civile, pour pénétrer le monde politique. Et les critiques à l'endroit du premier ministre sont, d'abord, venues de son propre camp. Salima Saa, secrétaire nationale de l'UMP chargée du développement urbain, s'est déclarée «attristée de voir s'étaler des jugements négatifs et dévalorisants sur les musulmans de France». Et cette figure montante du parti, par ailleurs présidente du conseil d'administration de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Asce), d'attaquer: «Je ne cautionne pas les propos qui assimilent l'abattage de la viande halal à des «pratiques ancestrales». Au nom de quoi parle-t-on de pratiques ancestrales? Où est le respect de la foi, des pratiques et des individus? [...] De tels propos n'ont pas de place dans le débat». Rappelant que six millions de Français sont musulmans, Salima Saa conclut: «Ce genre de provocations doit s'arrêter. Il faut mettre fin aux discours de préjugés et de stigmatisation».

De son côté, le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, invité de Parole de Français sur TF1, a affirmé que les propos de François Fillon soulignent que «l'extrême-droitisation de la droite a commencé».

Coté PS, François Rebsamen a plutôt répliqué sur le ton de l'ironie. «Il a des propos en général plutôt mesurés, il n'en rajoute pas [...]. C'est Gaston Lagaffe là, lui aussi s'y met!», a commenté, mardi matin, le sénateur PS. Avant de railler la campagne menée par la droite: «Guéant, Fillon, même Juppé qui se met à dire des foutaises: on a l'impression que c'est panique à bord à l'UMP».

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François Fillon s'explique à propos des abattages rituels

Mis à jour le 07/03/2012 à 19:35 | publié le 07/03/2012 à 15:56


François Fillon a reçu Gilles Bernheim et Joël Mergui.

Le premier ministre a reçu le grand rabbin, Gilles Bernheim, et le président du Consistoire central, Joël Mergui, pour revenir sur la polémique liée à sa déclaration à propos du halal et du casher. Ce dernier estime «l'incident clos» mais «reste en alerte».

«L'incident est clos». Au sortir de sa réunion avec François Fillon, le président du Consistoire central, Joël Mergui, a calmé la polémique née des propos du chef du gouvernement concernant l'abattage rituel des animaux. S'exprimant mardi sur Europe 1, le premier ministre avait déclaré que les abattages casher et halal étaient «des traditions ancestrales, qui ne correspondent plus à grand-chose alors qu'elles correspondaient dans le passé à des problèmes d'hygiène».

Face au grand rabbin, Gilles Bernheim, et à Joël Mergui, qu'il a invités à Matignon afin de s'expliquer sur cette polémique, le premier ministre s'est, selon Gilles Bernheim, «défendu d'avoir voulu nous (les juifs) blesser et d'avoir voulu viser la religion et la communauté juives». Cette discussion a également permis à François Fillon d'assurer à ses interlocuteurs que l'abattage rituel «pourra continuer à se faire sans qu'il soit mis en péril».

«En état d'alerte»

Malgré les garanties données par le chef du gouvernement, Joël Mergui a insisté sur le fait que les instances religieuses allaient rester «en état d'alerte». «Nous souhaitons aujourd'hui que tous les partis politiques qui sont en train de débattre des grands sujets pour la France nous laissent un peu tranquilles et, au contraire, qu'ils s'engagent tous à protéger notre liberté de conscience, notre liberté de culte», a-t-il ajouté.

Jeudi midi, François Fillon recevra le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Bourbakeur. Objectif: mettre fin à une polémique gênante qui a même gagné les rangs de la majorité.

Bonjour,

Fillon a beau joué le retour en arrière, mais c'est trop tard, le mal est déjà fait au niveau des populations juives et musulmanes de France. Maintenant, il faut aller jusqu'au bout pour apprécier réellement les propos de M. Fillon dans le cadre d'une république laïque comme la nôtre c'est à dire qui se veut totalement neutre par rapport aux religions, ne concevant celles ci que dans la stricte sphère privée et sans incidence sur la vie sociétale ou étatique, il convient d'en mesurer toute la portée! Toutes les religions sont basées sur des croyances et des coutumes basées sur des héritages des temps anciens. Si l'on accepte l'idée de mettre en cause la pratique de certaines de ces coutumes pour certaines communautés, au nom du respect de la laïcité - et après tout pourquoi pas c'est dans les fondements de notre république- il faut aller jusqu'au bout et n'accepter aucune coutume, d'aucune religion sur le territoire en dehors de la sphère privée. Et là ça coince! À quel titre le 25 décembre par exemple est-il férié? Pas pour un fait républicain ! À quel titre le jour de repos quasi général est-il le dimanche plutôt que le mardi ou le jeudi? Pour ma part je suis pour ce genre de laïcité générale et vraie où chacun fait ce qu'il veut chez lui sans imposer ses choix, ou subir ceux des autres. Quand au problème de la souffrance animale, qui se soucie des poulets entassés dans des cages (même si on va leur donner quelques centimètres de plus), des poussins morts dans les caisses de transport, des porcs entravés dans des enclos où ils ne peuvent bouger pour engraisser plus vite, des bêtes accidentées, maltraitées, pendant leur transport à l'abattoir, des poissons harponnés, dépecés vivants, sectionnés par les filets? Si vraiment c'est là le sujet principal de cette polémique, alors il n'y a qu'une seule solution c'est de devenir végétalien! Comme moi! Et ce n'est surement pas Mme Bardot qui me démentira sur ce point. Par contre, il faudra prévoir un reclassement pour tous ceux qui travaillent dans la filière animale mais on n'a rien sans rien non?

Amicalement,

Younes