Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
| Sujet: Commémoration du 55e anniversaire de l'exécution de Fernand Iveton : Le témoignage émouvant de Annie Steiner Dim 26 Fév - 9:36 | |
| COMMÉMORATION DU 55e ANNIVERSAIRE DE L’EXÉCUTION DE FERNAND IVETON :
Le témoignage émouvant de Annie Steiner
Le 11 février 1957, à l’aube, à la prison de Serkadji, sur les hauteurs d’Alger, Annie Steiner est brusquement tirée de son sommeil par une compagne de cellule. «Réveille-toi, l’heure est arrivée, ils emmènent Fernand Iveton et ses deux jeunes compagnons à la guillotine», lui murmure-t-elle.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Fernand Iveton, ce Français qui a vu dans la guerre de Libération nationale une cause juste et qui a pris les armes aux côtés de ses frères algériens, pour combattre le colonialisme, sait déjà ce qui l’attend. Il embrasse ses deux compagnons de cellule, Mohamed Lakhrach et Mohamed Ouanouri, eux aussi appelés à subir le même sort sur-le-champ. Il traverse le couloir de la mort en chantant. Fernand Iveton brave la mort, raconte Annie Steiner, cette française emprisonnée en 1956 à Serkadji, alors qu’elle avait 28 ans. Mais comment un Européen peut-il aller à cette époque à contre-courant de la logique du colonialisme, surtout qu’il sait qu’un double châtiment l’attend ? Fernand Iveton n’est plus de ce monde pour en donner l’explication, mais Annie Steiner, elle, en connaît un bout. Leur cœur leur a dicté une démarche juste, et ils l’ont entendu et suivi. Le «juste» a pris le dessus sur toutes ces autres considérations qui peuvent amener l’être humain à suivre une voie autre que celle du salut. Fernand Iveton, enfant de Clos- Salembier, a offert sa vie pour une Algérie libre et indépendante. «Je ne l’ai pas connu personnellement, mais ma sœur de prison, qui a reconnu, ce 11 février 1957 à l’aube, sa voix, chantant alors qu’il traversait le couloir de la mort, m’a réveillée, pour compatir et témoigner toutes ensemble du courage et de la bravoure de cet homme extraordinaire», raconte Annie Steiner. Venue hier avec un groupe d’anciens compagnons d’armes, les uns en provenance d’Europe, les autres d’Alger ou d’autres wilayas du pays pour commémorer le 55e anniversaire de l’exécution du chahid Iveton Fernand, elle déposa une gerbe de fleurs au cimetière chrétien de Saint-Eugène (Bologhine) et clama devant l’assistance : «Il avait 30 ans, et ses deux compagnons de cellule qui allaient être guillotinés sur-le-champ avec lui étaient âgés de 20 ans. A l’aube de ce 11 février 1957, il les embrassa et leur dit : que vaut la vie d’un homme, surtout la mienne, ce qui compte c’est l’Algérie, et l’Algérie sera libre demain.»
M. M. | |
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