Petroplus : Sarkozy annonce un contrat de 6 mois avec Shell, Hollande ironise

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Petroplus : Sarkozy annonce un contrat de 6 mois avec Shell, Hollande ironise

Publié le 24.02.2012, 10h07 | Mise à jour : 18h28


Nicolas Sarkozy était attendu sur le site de Petroplus, vendredi, François Hollande sur celui d'ArcelorMittal.

[b]Nouveau round ce vendredi dans le match à distance qui oppose le président sortant et son principal adversaire dans la course à l'Elysée. Après un duel via des meetings, jeudi, Nicolas Sarkozy et François Hollande ferraillent aujourd'hui sur le terrain des emplois, le premier à Petroplus, le second chez ArcelorMittal.

«50 millions d'euros» pour redémarrer la raffinerie

Le chef de l'Etat est arrivé vers 12h30 à la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), dont l'avenir est menacé depuis son placement en redressement judiciaire. Après avoir été accueilli par Laurent Fabius, qui s'est invité par surprise sur le site, et des élus locaux, Nicolas Sarkozy a annoncé aux salariés hors caméra : «Je suis quelqu'un de parole. C'est signé» avec Shell. Avant d'ajouter : «Je ne dis pas que ça sauve la raffinerie, mais c'est signé, ça donne du boulot pour 6 mois.» Le contrat entre Petroplus et Shell, d'une durée de six mois, doit permettra à la raffinerie de redémarrer pour les besoins de la compagnie pétrolière qui fournira le brut et paiera le coût de sa transformation. «Il faut maintenant que l'on se batte pour le plus difficile qui est le repreneur», a dit le chef de l'Etat.

«Il y a une deuxième chose qui est faite, c'est l'argent qui a été viré aujourd'hui ou demain pour faire les travaux, pour remettre la raffinerie en état.» La somme débloquée pour ces travaux s'élève à 20 millions d'euros. Le président a affirmé que Shell allait «débloquer 20 millions (d'euros) de trésorerie» et qu'il fallait ajouter les «10 millions d'euros de quotas de CO2», ce qui représente «au total les 50 millions» permettant le redémarrage de la raffinerie. Petit-Couronne, qui emploie 550 personnes, est à l'arrêt depuis début janvier, peu après le gel par les banques des lignes de crédit de Petroplus. La date de dépôt des offres de reprise a été fixée au 15 mars.

Hollande accuse Sarkozy de «parer au plus pressé»

Depuis la Moselle, à Florange, le candidat socialiste a rétorqué au micro d'iTélé : «Le candidat sortant est président de la République, il essaye de parer au plus pressé, de faire dans les quelques jours qui lui restent ce qu’il n’a pas fait pendant cinq ans.» «Ce n'est pas ainsi qu'on mène la politique de la France. La politique de la France, ce n'est pas une campagne électorale, c'est un mandat de cinq ans confié à l'un d'entre nous, qui doit être à la hauteur des engagements qu'il a pris», a également commenté Hollande interrogé par l'AFP.
A son arrivée sur le site d'ArcelorMittal, le député de Corrèze a été pris à partie par les métallurgistes qui craignent la fermeture de ce site où travaillent plus de 2 500 salariés. «On est mort M. Hollande !» ont notamment lancé des ouvriers, dans une bousculade avec les journalistes qu'ils ont repoussés en fulminant : «C'est nous qu'il est venu voir, reculez !»

Sur une tribune improvisée sur le toit d'une camionnette, au milieu de salariés, le candidat a déclaré qu'il était «venu dire sa solidarité». Il a également développé une proposition qu'il avait lancée à Gandrange. «Quand une grande firme ne veut plus d'une unité de production et ne veut pas non plus la céder», il faut qu'elle en ait «l'obligation pour que les repreneurs viennent et puissent donner de l'activité supplémentaire», a-t-il dit. Mais il s'est refusé à des «promesses» qu'il ne pourrait pas tenir. «Ce qui compte, c'est de parler et tenir parole. Il y a ceux qui se présentent comme candidat du peuple et il y a ceux qui veulent servir le peuple», a-t-il déclaré à l'intention de son adversaire Nicolas Sarkozy.

VIDEO. Sarkozy au chevet de la raffinerie Petroplus