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Record historique pour le prix du pétrole
Publié le 17/02/2012 à 19:53 | Mise à jour le 17/02/2012 à 21:36
Le baril de brent est monté vendredi jusqu’à 92 euros. Ce nouveau pic devrait rapidement avoir des répercussions à la pompe. Les tensions avec l’Iran et la faiblesse de l’euro expliquent cette inflation.
Nouveau record pour le prix du pétrole: vendredi à Londres, le baril de brent du Nord a atteint un nouveau sommet en séance, à 92 euros. Le précédent pic remontait au 4 juillet 2008: le brent s’était hissé alors jusqu’à 91,34 euros. En revanche, pour un prix exprimé en dollar, le record absolu reste celui de 2008 - 143,15 dollars contre 120,35 depuis le début de l’année. Mais dans l’intervalle, la monnaie américaine s’est raffermie face à l’euro. À l’été 2008, un euro s’échangeait contre 1,56 dollar contre seulement 1,30 dollar ces jours-ci.
En marge de ces questions de parité, la principale raison de la flambée du brut repose sur les tensions avec l’Iran, sur fond de nucléaire et de risque de guerre avec Israël. Depuis le début du mois de février, le pétrole a pris 10 dollars. La menace de Téhéran de fermer le détroit d’Ormuz pour riposter à un éventuel embargo est prise très au sérieux par les marchés. «Le transit dans cette zone s’élève à 15 millions de barils par jour, soit presque dix fois la consommation de la France, expose Jean-Louis Schilansky, le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). En matière de commerce pétrolier, le moindre blocage dans cette région prend tout de suite des proportions considérables.»
Le brent qui s’envole devrait avoir rapidement des répercussions dans les stations-service de l’Hexagone. La pression est déjà forte sur les automobilistes: la semaine dernière, le litre de super sans plomb 95 (SP 95) a établi un nouveau record, à 1,57 euro en moyenne.
Inflation à la pompeLe prochain relevé de prix du ministère de l’Industrie et de l’Énergie est attendu lundi: le SP 95 pourrait parfaitement continuer à repousser les limites. De son côté, le gazole s’est hissé la semaine dernière jusqu’à 1,41 euro. Il n’est plus très loin de son record absolu de 2008, à 1,45 euro.
Pour Jean-Louis Schilansky, il n’y a aucune raison pour que cette inflation à la pompe soit rapidement freinée: «Les tensions au Moyen-Orient et la crise de l’euro sont des tendances lourdes. Cette année 2012 devrait donc se traduire par des prix du pétrole très élevés.»
Reste à savoir comment les candidats à l’élection présidentielle vont s’accommoder de la situation. De l’avis de nombreux spécialistes, si le gazole devait établir un nouveau record, ils pourraient être tentés de monter au créneau. La «diésélisation» du parc automobile français a connu une forte accélération ces dernières années, au point de représenter désormais 80 % des fournitures de carburants: un pic historique pour le gazole exercerait donc tout de suite un fort impact sur l’opinion. Les marges de manœuvre sont cependant réduites: qu’il s’agisse de contrôles resserrés auprès des stations-service, d’une évolution de la fiscalité des produits pétroliers ou encore d’une révision du barème des indemnités kilométriques, chaque méthode a été envisagée. Il n’y a pas de solution miracle.