Hollande banalise l'annonce de Sarkozy

WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > Politique

Hollande banalise l'annonce de Sarkozy

Mis à jour le 14/02/2012 à 22:23 | publié le 14/02/2012 à 19:54


Mardi, en route vers Saint-Étienne, François Hollande a fait une pause à l'extérieur de la gare de Lyon Part-Dieu.

En déplacement mardi à Saint-Étienne, François Hollande, apparemment imperturbable, affirme que l'entrée en campagne imminente du chef de l'État «ne change rien».

En campagne, comme si de rien n'était. Alors que l'annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy est imminente, François Hollande s'efforce de minimiser la portée de l'événement. À la gare de Lyon où il embarque mardi pour Saint-Étienne, où il doit parler de politique de transports, le candidat socialiste serre la main aux passants, qui le reconnaissent ou pas. Dans les wagons aussi. Pareil dans la brasserie de Lyon où il attend sa correspondance pour Saint-Étienne. Rebelote sur le quai de la gare.

Parfois, il prend la pose pour une photo. Imperturbable en apparence. Pourtant, autour de lui, la tension monte. Les nouvelles en provenance du camp adverse se font de plus en plus précises. Ce sera mercredi soir au journal télévisé de 20 heures de TF1. «Ça ne change rien, évacue le candidat socialiste. Chacun savait depuis longtemps qu'il serait candidat. Ma propre campagne n'a pas à être modifiée.»

Une entrée en campagne «précoce»

D'ailleurs, il ne la modifie pas. Il avait prévu de consacrer sa visite de mardi aux transports, il la consacre aux transports. Comme prévu aussi, il visite une entreprise d'insertion. Et comme prévu toujours, il rencontre des militants dans une brasserie de la ville. Le tout au pas de charge habituel. Tout juste prend-il le temps, à son arrivée à Saint-Étienne, de s'arrêter pour écouter des salariés qui manifestent contre des licenciements dans leur entreprise. Et d'écouter quelques apprentis qui l'interpellent sur l'état de leur Centre de formation.

Comme si de rien n'était donc, mais tout de même avec un soupçon d'attentisme sur ce que lui réserve Nicolas Sarkozy. Rappelant que des bruits avaient couru sur une déclaration du chef de l'État en mars, il juge cette entrée en campagne «précoce». «Sans doute a-t-il considéré qu'il était urgent de se déclarer», glisse-t-il.

Alors qu'il s'attardait moins avec les journalistes ces derniers temps, François Hollande prend cette fois un petit moment pour discuter. Et commenter à l'envi la bataille qu'il s'apprête à engager avec Nicolas Sarkozy. Ce qu'il attend? «Chaque jour, il peut y avoir des coups d'éclat. C'était son mode de communication quand il a été élu, le coup d'éclat permanent…» La formule fait référence au livre que François Mitterrand avait écrit contre le général de Gaulle, Le Coup d'État permanent.

Un nouvel environnement

François Hollande dresse la liste des «coups d'éclat»: TVA sociale, référendum sur les droits des chômeurs, changement du statut des fonctionnaires… «Tout cela est en train de tourner au fiasco… Mais Nicolas Sarkozy n'échappera pas à son propre bilan», dit-il. Avant d'exprimer un espoir secret? Il assure que le risque couru par le chef de l'État serait de multiplier les annonces «jusqu'à s'épuiser lui-même».

Il n'empêche, l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy change la donne. À tout le moins, elle crée un nouvel environnement. Autour de François Hollande, ce n'est pas tant l'annonce de la candidature que l'on redoute, que son impact sur l'opinion dans les semaines à venir. «S'il ne prend pas deux ou trois points dans les sondages, c'est qu'il aura complètement raté son entrée», assure Régis Juanico, le trésorier du PS, qui accompagnait François Hollande à Saint-Étienne. Dès lors, la fin février tourne à l'heure de vérité pour la campagne présidentielle.