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Syrie : situation critique dans Homs bombardée
Publié le 14.02.2012, 09h54 | Mise à jour : 11h44
Les roquettes du régime s'abattent depuis plus de dix jours sur Homs, «capitale de la protestation».
Face à l'aggravation de la crise, les condamnations se succèdent sans qu'une véritable issue ne pointe à l'horizon.Depuis plus d'une semaine, une pluie de roquettes s'abat quotidiennement sur la troisième ville de Syrie, rebaptisée «capitale de la révolution». Selon l'ONU, plus de 300 personnes ont péri depuis le 4 février dans une «attaque sans discernement contre des zones civiles», une offensive du régime qui vise à étouffer la contestation. «La situation est tragique, affirme Hadi Abdallah. Il y a des femmes enceintes, des gens qui souffrent de maladies de coeur, de diabète et surtout des blessés qu'on n'arrive pas à évacuer».
Nouveaux affrontements entre soldats et déserteurs
«Lundi soir, trois militants sont entrés dans la ville à bord d'une voiture transportant du pain, du lait d'enfants et des médicaments. Leur véhicule a été touché par un obus, ils sont tous morts carbonisés, rapporte encore le militant syrien. On leur a dit que c'était dangereux, mais ils ont insisté pour venir en aide aux habitants».
Parallèlement au pilonnage de Homs, les affrontements se poursuivent entre soldats et déserteurs, faisant 11 morts lundi, journée durant laquelle 18 civils ont également été tués, dont deux adolescents. «La révolution continuera jusqu'au dernier nourrisson», proclamait une pancarte lors d'une manifestation lundi dans la province de Deraa (sud). «Bachar, on a encore des comptes à régler, ton dernier jour est arrivé», scandaient des dizaines de personnes à Idleb (nord-ouest).
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Vers un nouveau veto de Moscou et PékinArabes et Occidentaux vont à nouveau tenter cette semaine de faire condamner Damas, cette fois à l'Assemblée générale de l'ONU, organe consultatif où le veto n'existe pas. Moscou et Pékin devraient une fois encore s'opposer à ce projet, préparé par l'Arabie saoudite et le Qatar, très similaire au texte bloqué par leur double veto le 4 février.
Si les condamnations du régime syrien se multiplient, aucune action diplomatique collective ne semble voir le jour. La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, estime que l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à se mettre d'accord sur une action collective a «encouragé le gouvernement syrien à lancer un assaut sans retenue dans le but d'écraser la dissidence». Les Nations unies affirment aussi que les forces syriennes ont «vraisemblablement» commis des crimes contre l'humanité au cours des onze mois de répression qui ont fait plus de 6.000 morts, selon des militants.
La communauté internationale est divisée sur la proposition d'une force de paix avancée dimanche par la Ligue arabe: Paris a mis en garde contre toute action «à caractère militaire», Moscou exigé un cessez-le-feu et Washington souligné qu'en l'absence de paix, une telle initiative était compliquée.