Le Monde.fr avec AFP | 14.06.2014 à 11h43 • Mis à jour le 14.06.2014 à 11h50
Les forces irakiennes dans la province de Dilaya, le 13 juin 2014.
Les forces de sécurité irakiennes se préparaient, samedi 14 juin, à une contre-offensive contre les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) au nord de Bagdad, selon un colonel de l'armée, peu après que le premier ministre Nouri Al-Maliki lui a donné des « pouvoirs illimités » pour combattre les insurgés.
Le commandant responsable de la sécurité locale a appelé tous les Irakiens à « participer à cette guerre contre les ennemis de (...) la foi, qui ont récemment essayé de viser le mausolée ». Des renforts de la police et de l'armée fédérales sont arrivées vendredi à Samarra, une ville située à 110 kilomètres au nord de Bagdad, a-t-il précisé.
Voir notre vidéo : Qui sont les djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant ?
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Des renforts pour reprendre Tikrit et protéger Samarra
L'officier a indiqué que les renforts visent à reprendre Tikrit, le chef-lieu de la province de Salaheddine, ainsi que Dour et Baiji, des villes de la même province, dont les djihadistes se sont emparés cette semaine.
Lire notre synthèse : Le nord sunnite de l'Irak aux mains de l'EIIL
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Samarra, une ville majoritairement sunnite, abrite cependant l'un des grands lieux saints chiites d'Irak, le mausolée des imams Ali Al-Hadi et Hassan Al-Askari. En 2006, un attentat contre ce mausolée avait mis le feu aux poudres, déclenchant une guerre confessionnelle meurtrière pendant deux ans. Signe de l'importance de cette ville, le chiite Nouri Al-Maliki s'y est rendu vendredi pour une réunion de sécurité, et a visité le mausolée.
Mercredi, l'armée était parvenue à contrer un assaut aux portes de Samarra, repoussant les djihadistes, qui avaient contourné la ville pour prendre d'autres secteurs de Salaheddine, comme Dhoulouiya. Mais, selon des témoins, les insurgés préparent un nouvel assaut.
Téhéran prêt à une coopération avec Washington
Face à cette menace, l'Iran n'écarte pas une coopération avec les Etats-Unis s'ils décident d'intervenir contre les djihadistes en Irak, a affirmé samedi le président iranien Hassan Rohani.
« Si nous voyons que les Etats-Unis agissent contre les groupes terroristes, alors on peut penser » à une coopération, « mais jusqu'ici nous n'avons vu aucune action de leur part », a-t-il. Cependant, le président américain Barack Obama a pour l'instant exclu d'envoyer des troupes.
Attentat près de la frontière irakienne
Par ailleurs, au moins 30 « terroristes » ont été tués samedi dans une puissante explosion dans un « marché d'armes » à Mayadeen, une ville syrienne proche de la frontière avec l'Irak, a rapporté la télévision d'Etat.
Un responsable rebelle de la région a affirmé de son côté qu'au moins 15 civils avaient péri dans cette ville à la suite d'un attentat à la voiture piégée menée par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), puissant groupe djihadiste qui opère en Syrie et en Irak.