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Le camp d'Eva Joly veut faire naître le désir d'écologie
Publié le 11/02/2012 à 11:36
Eva Joly en meeting à Caen le 3 février.
La candidate écologiste présente ce samedi à Roubaix ses propositions pour l'élection présidentielle. «Un projet de réconciliation», selon elle, après «un quinquennat de division».
En berne dans les sondages, mal perçue par l'opinion, Eva Joly cherche à redorer son image. À moins de 80 jours de la présidentielle, la candidate d'Europe Écologie-Les Verts détaille ce samedi à Roubaix son programme, un «projet de réconciliation» après un «quinquennat de division» accompli par Nicolas Sarkozy. Une bataille dans la bataille donc pour l'ancienne magistrate créditée de seulement 2 à 3% des intentions de vote.
Dès l'introduction de son «projet présidentiel», que plusieurs médias se sont procurés, Eva Joly affiche ses ambitions: «réconcilier les Françaises et les Français entre eux», «la France avec la nature et l'environnement», «la France avec l'Europe» et «réconcilier enfin les Français avec l'avenir par une transition écologique qui prépare le monde de demain». Dans ce programme - fondé sur le projet du parti adopté en décembre -, l'ex-magistrate fait «une synthèse en s'appropriant les thèmes écologistes et en apportant sa touche sur la ‘République exemplaire'», a expliqué à l'AFP son directeur de campagne, Stéphane Sitbon-Gomez.
Pas de référence aux 32 heures hebdomadairesParmi ses principales mesures: la création d'un million d'emplois notamment par l'économie verte, une sortie du nucléaire en 20 ans, la taxe carbone avec «chèque vert» pour les moins favorisés, la création de nouvelles tranches d'imposition - dont une à 70% au-delà de 500.000 euros annuels -, la retraite à 60 ans sans décote, une tarification progressive de l'électricité, l'augmentation de 50% des minima sociaux ou encore la «traque» de la délinquance financière. La candidate EELV se démarque en outre de François Hollande, le candidat du Parti socialiste avec lequel les Verts ont conclu un accord en vu des législatives de juin, en prônant notamment le remplacement du quotient familial par un crédit d'impôt forfaitaire.
Aucune référence n'est faite en revanche sur l'objectif des 32 heures hebdomadaires prônées par EELV. À la place, Eva Joly propose une «conférence nationale» sur le temps de travail. Côté financement, l'ancienne juge table essentiellement sur un nouveau modèle économique global traduisant la conversion écologique et sur la fiscalité.
Eva Joly pense avoir été «prise en grippe»La candidate détaillera son projet en fin d'après-midi lors d'un meeting avec Cécile Duflot. Elle devrait y tenir un «discours plus personnel et politique» durant lequel elle cherchera à imprimer son style, selon son entourage. Celle qui se dit «timide» et pense que «le petit monde politico-médiatique l'a prise en grippe», assure essayer «d'apparaître plus chaleureuse» malgré un ton parfois péremptoire. «Il y a un total décalage entre ce qu'elle est et comment elle est perçue», juge ainsi Stéphane Sitbon-Gomez, qui, optimiste, veut croire que «rien n'est joué». Il nous faut «démonter la mécanique du vote utile et faire naître le désir d'écologie» même s'il est «de bon ton de cogner sur Eva chez les éditorialistes et dans les dîners en ville», insiste-t-il.
Même tonalité chez Yannick Jadot, son ancien porte-parole, qui estime qu'«il y a un espace pour arriver à 5%» avec un vote de conviction écologiste. Jusqu'ici, François Hollande «prend 42% des électeurs d'EELV des dernières régionales», souligne de son côté Frédéric Dabi, le directeur du Pôle opinion de l'Ifop. «Au-delà de la personnalité atypique d'Eva Joly, les préoccupations environnementales sont en vrai retrait dans l'opinion publique» avec la crise, les gens étant polarisés sur l'emploi et le pouvoir d'achat, note encore le sondeur.