Le Monde.fr avec AFP | 29.04.2014 à 05h38 • Mis à jour le 29.04.2014 à 11h41
Une femme montre le portrait d'un condamné à mort en Egypte.
Les Etats-Unis ont dénoncé avec force, lundi 28 avril, les condamnations à mort de près de 700 militants pro-Morsi en Egypte. Ils appellent Le Caire à annuler ces peines ainsi que celles imposées à la fin de mars contre plus de 500 autres.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a dénoncé « le verdict d'aujourd'hui, comme celui du mois dernier » comme « un défi aux règles les plus élémentaires de la justice internationale ». Il a fustigé un « précédent dangereux ».
Lire notre éclairage : La peine de mort en Egypte expliquée en 6 points
http://splashurl.com/ma6pctq
« Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par le recours continuel aux procès et aux condamnations de masse en Egypte, et particulièrement les condamnations à mort de 683 accusés aujourd'hui », a écrit M. Carney.
« Ce verdict est totalement incompatible avec les obligations de l'Egypte en termes de droits de l'homme. Les dirigeants égyptiens doivent prendre position contre ces mesures illogiques (...) et reconnaître que la répression de la contestation pacifique ne fera que nourrir l'instabilité et les radicalisations que l'Egypte dit vouloir empêcher. Nous pressons le gouvernement égyptien de mettre fin aux procès de masse, d'annuler les condamnations et de faire en sorte que tous les citoyens bénéficient d'un procès équitable ».
Le département d'Etat américain a lui aussi dénoncé ces nouvelles condamnations « insensées » visant les partisans des Frères musulmans du président islamiste destitué Mohamed Morsi. Le Royaume-Uni, la France et l'ONU ont également fait part de leur inquiétude.
« PAS DE PRESSION EXTÉRIEURE »
Lundi soir, l'ambassade d'Egypte à Washington a répondu à ces « déclarations critiques des Etats-Unis » que la justice était indépendante et que ces condamnations étaient susceptibles d'être interjetées en appel.
Simultanément, le ministre des affaires étrangères égyptien Nabil Fahmy, en visite à Washington, a prévenu que les relations de son pays avec les Etats-Unis allaient demeurer difficiles.
Les Américains ont partiellement levé la semaine dernière le gel de leur aide militaire au Caire de 1,3 milliard de dollars par an, imposé après le renversement du président Morsi et la répression de ses partisans. Washington a invoqué la nécessaire lutte commune contre le « terrorisme », mais a assuré qu'il continuerait à tancer l'Egypte pour son mauvais bilan en matière de droits de l'homme.