Le Monde.fr avec AFP | 14.04.2014 à 08h10 • Mis à jour le 14.04.2014 à 08h37
Saïf Al-Islam est actuellement détenu par une milice de la ville de Zentane, dans l'ouest de la Libye (photo prise à Tripoli le 23 août 2011).
Le procès de Saadi Kadhafi et de Saïf Al-Islam, deux des fils de l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi, s'ouvre lundi 14 avril à Tripoli, pour crimes de guerre et corruption. Plus de trente autres responsables de l'ex-régime seront jugés également lors de ce procès que la communauté internationale suivra de près, car il fournira des indices sur la mise en place d'un Etat démocratique après la chaotique insurrection de 2011, qui avait fait tomber la dictature.
« S'ils ne bénéficient pas d'un procès équitable, cela laissera penser que la nouvelle Libye pratique une justice sélective », fait remarquer Hanan Salah, spécialiste de la Libye au sein de l'ONG Human Rights Watch. « Jusqu'à présent, il y a eu des problèmes de représentation judiciaire. Nombre de ceux en procès n'ont pas eu droit à un avocat depuis le début – condition essentielle à un procès honnête », a-t-il continué.
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DÉTENU PAR UNE MILICE
Ce procès s'ouvre au lendemain de la démission du premier ministre par intérim Abdoullah Al-Thinni, consécutive à une agression dont a été victime sa famille. Le nouveau chef du gouvernement, qui succédait à Ali Zeidan, n'est resté en fonctions que quelques jours.
Saadi Kadhafi, qui a eu une brève carrière dans le football professionnel, a été extradé début mars du Niger vers la Libye. Quant à Saïf Al-Islam, longtemps considéré comme l'héritier politique de son père, il est détenu par une milice de Zentane, ville de l'ouest du pays, qui refuse de le livrer au gouvernement central. Il pourrait ainsi comparaître par visioconférence.
Seront aussi en procès l'ancien chef des services de renseignement Abdoullah Al-Senoussi de même que l'ancien ministre des affaires étrangères Abdoul Ati Al-Obeïdi. Le ministre de la justice, Salah Al-Merghani, assure que le procès sera ouvert au public, garant de son honnêteté.