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 Présidentielle algérienne : les désillusions des Algériens de France

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Petrus.m

Petrus.m


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MessageSujet: Présidentielle algérienne : les désillusions des Algériens de France   Présidentielle algérienne : les désillusions des Algériens de France Icon_minitimeVen 11 Avr - 9:19

Le Monde.fr | 11.04.2014 à 09h39 • Mis à jour le 11.04.2014 à 11h01 | Par Marine Messina

Deux fois par semaine depuis le mois de janvier, ils sont une douzaine à se retrouver dans le quartier parisien de Barbès, à deux pas de la permanence de leur champion : Ali Benflis, principal rival d'Abdelaziz Bouteflika, président sortant et candidat pour un quatrième mandat à la tête de l'Algérie. Le 12 avril, le vote des Algériens de France débutera, avec cinq jours d'avance sur le scrutin organisé le 17 avril par Alger. Huit cent quinze mille Algériens et binationaux sont inscrits sur les listes électorales des consulats algériens en France, ce qui fait de l'Hexagone la quatrième circonscription la plus importante de l'élection.

« On refuse d'être gouvernés par un mort-vivant, lance Samira, une étudiante de 27 ans. On n'a pas le choix : il faut s'opposer au quatrième mandat. » Victime d'un accident vasculaire cérébral en 2013, M. Bouteflika, 77 ans, laisse ses lieutenants faire campagne pour lui, et son état de santé demeure un mystère. Aux yeux de Samira, Ali Benflis constitue la seule option crédible. Affilié au FLN, le parti au pouvoir depuis l'indépendance, cet homme du sérail se positionne désormais en « homme du changement ».
Présidentielle algérienne : les désillusions des Algériens de France Lsjye45
Ali Benflis, le 4 avril.

Les bénévoles se répartissent sur les points névralgiques de ce marché très fréquenté par les immigrés. Parmi eux, des étudiants et des jeunes travailleurs arrivés en France il y a quelques années, ou des militants plus âgés. Samira et le directeur de la campagne d'Ali Benflis, Saïd Naïli, se placent aux extrémités du métro et saluent les passants en dialecte algérien ou en kabyle. Ceux qui répondent se voient offrir le papier bleu estampillé « Chaque voix compte ».

« DEPUIS QUAND ON VOTE EN ALGÉRIE ? »

Plus frontale, Patricia-Fatima se place directement à l'entrée du marché et alpague les passants à tout va : « Présidentielle algérienne ! Présidentielle algérienne ! » Elle milite depuis vingt-cinq ans, et précise tenir autant à son double prénom, témoin d'une culture duale, qu'à ses droits de citoyenne algérienne. Lancés à la cantonade, ses cris rivalisent avec ceux des vendeurs de fruits et légumes et attirent les curieux, à qui elle place d'autorité un tract entre les mains. « De toute façon, ceux qui votent, je les reconnais de loin. C'est tous ceux qui font la gueule, ils sont dégoûtés », dit-elle.

Difficile de mobiliser : en 2004, seulement 33 % des inscrits sur les listes électorales françaises avaient participé au scrutin présidentiel. A Barbès, des attroupements se forment, le marché devient une agora. L'ambiance est au scepticisme — « Depuis quand on vote en Algérie ? » —, on vilipende un vote inutile face à la « mafia qui mange l'Algérie ». Pour la majorité, Bouteflika ou Benflis, cela fait peu de différence. De toute façon, « c'est déjà passé, c'est passé », répètent en boucle les plus âgés en secouant la tête, visage fermé.

Un ancien policier confie : « Vous savez, moi, j'ai travaillé pour eux en Algérie, j'ai déjà surveillé les élections. C'est sans espoir… Ils ne mettent qu'un seul papier à côté de l'urne… » Un autre : « Je ne vote qu'en France, car il y a des vrais candidats. L'Algérie n'a pas de candidat. Ça me fait mal au cœur, on se moque des Algériens. »

Chiffres à l'appui, Patricia-Fatima croit pourtant sincèrement à la victoire de son favori. « Cette fois, on va gagner, c'est sûr ! Toute l'Algérie est avec Benflis. Il a mandaté 60 000 observateurs pour lutter contre la fraude pendant les élections. On est à l'heure technologique, les urnes à double fond, c'est fini maintenant. » Comme pour lui donner raison, un passant s'arrête et lui prend une vingtaine de tracts, qu'il aimerait distribuer dans son immeuble, convaincu que le 17 avril sera un jour de fête « pour célébrer la victoire ».

Lire : L'Algérie en ébullition avant la présidentielle
http://splashurl.com/lmtjlko
« VOUS AVEZ FORCÉMENT DES INTÉRÊTS DANS CETTE CAMPAGNE »

Ils sont néanmoins minoritaires dans le flot des passants sur le marché. Aussi minoritaires que les partisans d'Abdelaziz Bouteflika. « Je ne prends pas ce papier, lance une femme d'une quarantaine d'années. Je vote Bouteflika, c'est un bon président. Il a beaucoup lutté contre le terrorisme, les autres ne font rien du tout. » Un petit groupe se forme derrière elle. Une jeune femme confie « beaucoup aimer » le président, et précise qu'il aide énormément son peuple. Pour preuve, « il a donné 70 millions à tous les pauvres pour s'acheter un appartement ». Elle en est persuadée, son frère le lui a dit. Pas de doute, elle votera Abdelaziz Bouteflika samedi, et même si c'est « dommage qu'il soit malade ».

Lire : Les déboires du candidat Bouteflika sur Internet
http://splashurl.com/m7gvay5

Le ton des échanges monte parfois, comme lorsqu'un homme s'en prend verbalement aux militants : « Vous avez forcément des intérêts dans cette campagne, personne ne fait rien sans intérêt en Algérie ! » Non loin, quelques policiers français regardent la scène. Les militants pro-Benflis ont l'habitude. Même lorsqu'une passante hostile crache et déchire un de leurs tracts, ils ne réagissent pas.

La séance de tractage terminée, les militants se retrouvent pour déjeuner à la permanence. Le président-candidat, unanimement condamné, hante les conversations. « Il ne faut pas se mentir, on l'a tous aimé. L'Algérie l'a aimé ! », explique Samira. Et Patricia-Fatima de surenchérir : « J'ai voté pour lui la première fois… Mais dès le deuxième mandat j'étais contre. Il n'a rien fait en quinze ans, que va-t-il faire maintenant ? » Samira reprend : « Il n'a pas bougé depuis un an. A peine un geste de la main, et encore, sûrement un trucage des caméras en plus… » Et de conclure doucement : « C'est une poupée maintenant ! »

A partir de samedi et jusqu'au 17, Samira et les autres rejoindront une autre équipe d'une soixantaine de volontaires qui, face aux fraudes qu'ils disent craindre, se sont érigés en « observateurs » dans les bureaux de vote français.

Regarder le portfolio : Avant la présidentielle, l'Algérie sur le vif
http://splashurl.com/kaqvch8
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