Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 24.03.2014 à 09h29 • Mis à jour le 24.03.2014 à 10h16
Le procès de masse s'est déroulé à Minya, en Moyenne-Egypte, théâtre de violences contre les forces de sécurité et la minorité chrétienne copte après la dispersion sanglante des sit-in de manifestants pro-Morsi au Caire en août 2013.
Un tribunal égyptien a condamné à mort lundi 24 mars en première instance plusieurs centaines de partisans du président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l'armée, pour des violences commises durant l'été, ont déclaré des sources judiciaires. « Seize autres ont été acquittés », selon l'avocat Ahmed Al-Charif. Les condamnés peuvent faire appel, mais il s'agit déjà du plus important procès depuis le début de la répression des pro-Morsi.
Seuls 153 des condamnés sont détenus, les autres sont en fuite, ont précisé ces sources. Mardi, 700 autres personnes sont citées à comparaître. Parmi les accusés figurent de nombreux dirigeants des Frères musulmans de Mohamed Morsi, dont leur Guide suprême, Mohammed Badie, accusés de violences ayant causé la mort de deux policiers et d'attaques contre des biens publics et privés. Là aussi, la majorité des accusés sont en fuite.
Lire notre reportage sur les milliers d'opposants qui croupissent en prison : En Egypte, « un état d'urgence qui ne dit pas son nom »
http://splashurl.com/q3h3qgy
DES MILLIERS DE PRO-MORSI ARRÊTÉS
Ce procès de masse s'est déroulé à Minya, une ville de Moyenne-Egypte qui avait été le théâtre de nombreuses violences contre les forces de sécurité et la minorité chrétienne copte après la dispersion sanglante des sit-in de manifestants pro-Morsi au Caire en août 2013. L'intervention des forces de l'ordre avait fait plus d'un millier de morts dans les rangs des manifestants.
Depuis que l'armée a destitué M. Morsi, le 3 juillet 2013, une répression implacable s'est depuis abattue sur la confrérie, classée comme organisation terroriste en décembre. Selon Amnesty International, 1 400 de ses partisans ont été tués dans la répression, et des milliers d'islamistes ont été arrêtés et sont désormais jugés, à l'image de M. Morsi et de la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans, qui encourent la peine de mort.