Le Monde.fr avec AFP | 21.03.2014 à 22h24
A Alger, le 21 mars.
Plusieurs milliers d'opposants au président algérien, Abdelaziz Bouteflika, étaient rassemblés, vendredi 21 mars au soir, à Alger, pour un meeting en faveur du boycott de l'élection présidentielle du 17 avril.
Organisé par une coalition de partis, ce meeting avait été autorisé alors que les autorités avaient empêché auparavant toutes les manifestations de rue hostiles à l'élection et à la candidature du président Abdelaziz Bouteflika. Au pouvoir depuis quinze ans, à 77 ans, M. Bouteflika est candidat à sa propre succession après avoir a été élu à trois reprises, en 1999, en 2004 puis en 2009, à la suite d'une révision partielle de la Constitution pour abolir la limitation des mandats.
« SANS PRÉCÉDENT »
« Boycott, boycott pour l'Algérie », « le peuple veut une période de transition », pouvait-on lire sur des banderoles et des pancartes lors du rassemblement dans une salle omnisport du centre de la capitale. Un important dispositif policier était déployé aux alentours pour éviter tout débordement, mais aucun incident n'a été enregistré.
« La rencontre d'aujourd'hui est le point de départ d'un changement sans précédent » en Algérie, a affirmé dans un discours Mohcine Bellabas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), parti de centre gauche. Le scrutin du 17 avril est « piégé, car le pouvoir est décidé plus que jamais à recourir à la fraude », a-t-il affirmé.
Le représentant de Ennahdha, parti islamiste, Mohamed Douibi, a appelé les Algériens à « boycotter massivement cette élection truquée pour que le monde entier puisse constater que le futur président est l'œuvre de la fraude ».
Depuis l'annonce de la candidature de M. Bouteflika, des rassemblements contre un quatrième mandat et en faveur du boycottage de l'élection présidentielle se sont multipliés un peu partout en Algérie, mais les autorités interviennent systématiquement pour les disperser.