Le Monde.fr avec AFP | 26.02.2014 à 07h20 • Mis à jour le 26.02.2014 à 07h29
Le juge Marc Trévidic à l'Assemblée nationale, le 14 février.
Alger a reporté à « fin mai-début juin » la visite en Algérie du juge Marc Trévidic, ont annoncé mardi 25 février des sources proches du dossier. Le magistrat et sa consœur Nathalie Poux avaient obtenu en novembre l'accord des autorités algériennes pour aller exhumer les têtes des moines enterrées à Tibéhirine et procéder à leur autopsie afin de faire la lumière sur leur assassinat.
« C'est pour nous une immense déception, a commenté l'avocat des proches des religieux, Patrick Baudouin. « Le magistrat de liaison algérien en France a indiqué au juge Trévidic que tout n'était pas prêt pour cette visite. Nous espérons que la porte n'est pas définitivement fermée, mais je suis sceptique, car nous sommes menés en bateau depuis si longtemps dans cette affaire. »
Côté français, tout était planifié pour cette visite de plusieurs jours qui aurait dû débuter dimanche. Marc Trévidic devait partir avec une dizaine de personnes, dont des experts légistes.
Sur cette photo de groupe, non datée, figurent les sept moines qui furent enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère de Tibéhirine, au sud d'Alger.
Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé près de Medea, au sud d'Alger, les religieux avaient été assassinés, un acte revendiqué par le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni. Les têtes des moines avaient été retrouvées le 30 mai 1996 au bord d'une route de montagne, mais leurs corps ne l'ont jamais été, soulevant l'hypothèse que cette absence de dépouilles ait été destinée à masquer les causes de la mort.
Après avoir suivi la thèse islamiste, le juge Trévidic a réorienté l'enquête vers une possible bavure de l'armée algérienne, avec le témoignage d'un ancien attaché de défense à l'ambassade de France à Alger. Selon le général François Buchwalter, les moines ont été tués dans un raid d'hélicoptères militaires tandis qu'ils se trouvaient dans ce qui semblait être un bivouac de djihadistes.