Le Monde.fr | 24.02.2014 à 19h25 • Mis à jour le 25.02.2014 à 10h41 | Par Thomas Sotinel
Harold Ramis à Chicago en décembre 2009.
Il avait chassé les fantômes aux côtés de Bill Murray avant de diriger ce dernier dans l'une des meilleures comédies de la fin du XXe siècle, Un jour sans fin. Harold Ramis est mort à Chicago, lundi 24 février, des suites d'une longue maladie, annoncent plusieurs sites d'information américains, dont celui du Chicago Tribune. Il avait 69 ans.
Harold Ramis, né dans la métropole de l'Illinois le 21 novembre 1944, y fait son apprentissage de la comédie au sein de la troupe de Second City, des rangs de laquelle sont aussi sortis John Belushi, Dan Aykroyd et Bill Murray. Parallèlement, il mène une carrière de journaliste, qui le conduit à éditer la page d'histoires drôles de Playboy, une autre grande entreprise culturelle de Chicago.
« CADDYSHACK », « SOS FANTÔMES », « UN JOUR SANS FIN »
Avec ses camarades de Second City, il se rapproche de la revue satirique National Lampoon, une union qui donne naissance à l'un des films fondateurs du cinéma américain contemporain, American College (1978), portrait d'une génération hédoniste et débauchée qui enterre joyeusement les utopies des années 1960. Harold Ramis en coécrit le scénario.
En 1980, il passe à la réalisation avec Le Golf en folie, l'un des premiers grands rôles de Bill Murray. Suivent Bonjour les vacances, avec Chevy Chase (1983), et Club paradis (1986).
Bill Murray, Dan Aykroyd et Harold Ramis dans "SOS fantômes", d'Ivan Reitman (1984).
Entre-temps, Harold Ramis devient un visage familier dans le monde entier grâce au succès de SOS fantômes (1984). Il coécrit le scénario avec Dan Aykroyd et partage la vedette avec ce dernier, Bill Murray, Ernie Hudson et Sigourney Weaver. Le mélange d'humour collégien et d'effets spéciaux est alors inédit et fait du film un succès mondial, qui générera une suite en 1986.
Rien de tout ça ne prépare à la surprise d'Un jour sans fin, comédie mélancolique portée par Bill Murray, sortie en 1993. Le scénario au mécanisme parfait (coécrit avec Danny Rubin) jette Murray dans la répétition éternelle de la même journée, à charge pour lui de transformer un moment d'échec et d'égoïsme en instant de perfection. Le film mérite l'appellation galvaudée de « culte ». Non seulement il est révéré par de nombreux fans, mais il a aussi fait l'objet d'innombrable études dans diverses disciplines.
Après avoir atteint ce sommet, Harold Ramis propose encore Mes doubles, ma femme et moi (1996) avec Michael Keaton, qui se clone, et surtout les deux épisodes de Mafia Blues, qui opposent le truand Robert De Niro au psychanalyste Billy Crystal.
En 2009, il réalise son ultime long-métrage, L'An 1, des débuts difficiles, comédie préhistorique avec Jack Black, qui ne rencontre pas le succès. Harold Ramis apparaît dans En cloque, mode d'emploi, de Judd Apatow, manière pour le nouveau maître de la comédie américaine de rendre hommage à un précurseur.