Le Monde.fr | 25.02.2014 à 09h31 • Mis à jour le 25.02.2014 à 11h19
Bruno Odos et Pascal Fauret, deux pilotes français soupçonnés de trafic de drogue emprisonnés depuis trois cent quarante-deux jours en République dominicaine, attendent toujours d'être jugés. Alors que l'audience préliminaire prévue mardi 25 février a été reportée pour la sixième fois, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) français appelle ses adhérents à ne plus atterrir en République dominicaine, rapporte France Info.
Pour le président du SNPL, Yves Deshaye, la confiance est rompue avec les autorités de l'île : « On constate que dans ce pays on peut être victime de l'arbitraire. Pour la sécurité de nos pilotes, on va leur demander de ne plus desservir cette destination. »
« JE SUIS TOMBÉ DU QUATRIÈME ÉTAGE »
Les deux Français ont été interpellés le 20 mars 2013 alors qu'ils s'apprêtaient à faire décoller leur Falcon 50 de l'aéroport international de Punta Cana. Cet avion d'affaires était la propriété d'Alain Afflelou, qui a été rapidement mis hors de cause. Lorsqu'il ne l'utilisait pas, le lunetier en avait confié l'exploitation à la Société nouvelle trans-hélicoptère services (SNTHS), basée à Lyon.
Le jour du coup de filet mené par la brigade dominicaine des stupéfiants, deux autres hommes se trouvaient à bord : Nicolas Pisapia, client de SNTHS, et Alain Castany, connu dans le milieu de l'aviation d'affaires pour son carnet d'adresses « glamour », qui aurait servi d'intermédiaire entre l'unique passager du vol et l'employeur de Pascal Fauret et Bruno Odos.
Des 25 valises transportées par le triréacteur, les autorités locales ont extrait 682 kilogrammes de cocaïne. « Je suis tombé du quatrième étage, a déclaré Bruno Odos aux enquêteurs. On s'est fait couillonner. Pour nous, le responsable, c'est Nicolas Pisapia. On est des pères de famille. » L'argument n'a pas convaincu la justice dominicaine. Les quatre hommes, qui clament leur innocence, ont été immédiatement placés en détention provisoire.
Un comité de soutien s'est créé en France et fait circuler une pétition sur Internet qui a déjà recueilli plus de 6 300 signatures.
Lire : A Punta Cana, les pilotes du jet d’Afflelou crient leur innocence
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