Le Monde.fr avec AFP | 24.02.2014 à 11h13
Ce nouvel assaut contre la frontière s'est déroulé alors que la ville est soumise depuis quelques semaines à un regain de pression migratoire — ici des migrants escaladant la frontière grillagée, le 17 février.
Une centaine de migrants venus d'Afrique subsaharienne ont pénétré lundi 24 février au matin dans l'enclave espagnole de Melilla, franchissant depuis le Maroc la triple frontière grillagée qui borde la ville, lors d'une tentative menée par environ 500 clandestins, indique la préfecture de Melilla.
Selon une porte-parole de la préfecture, l'assaut, mené en deux points différents de la frontière, a été « très violent » ; les clandestins utilisant « des bâtons et lançant des pierres contre les forces marocaines et espagnoles ».
Ce nouvel assaut contre la frontière s'est déroulé alors que la ville est soumise depuis quelques semaines à un regain de la pression migratoire. Le dernier en date, à Melilla, s'était produit à l'aube du 17 février, lorsque 150 immigrants subsahariens avaient franchi la frontière, haute de 7 mètres, qui sépare le Maroc de la ville. Melilla, avec l'autre enclave de Ceuta, dans le nord du Maroc, constitue la seule frontière terrestre entre l'Afrique et l'Europe, plaçant l'Espagne en première ligne de la lutte contre l'immigration clandestine.
A Ceuta, une tentative d'entrée en force menée par plusieurs centaines de migrants avait tourné à la tragédie le 6 février, lorsqu'au moins 14 d'entre eux étaient morts noyés en tentant de gagner le territoire espagnol par le littoral.
Ce drame a déclenché une polémique sur l'attitude des forces de l'ordre espagnoles, accusées d'avoir tiré des balles en caoutchouc pour repousser les clandestins. A Melilla, les nombreuses arrivées des dernières semaines ont une nouvelle fois fait gonfler la population du centre d'accueil pour immigrés du gouvernement, qui hébergeait ces derniers jours plus de mille personnes (pour 480 places) et où des tentes de l'armée ont dû être installées.