Le Monde.fr avec AFP | 24.02.2014 à 10h10 • Mis à jour le 24.02.2014 à 10h24
Au lendemain de la passe d'armes entre Jean-Marc Ayrault et Cécile Duflot au sujet de la contestation de la construction de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le premier ministre a semblé vouloir apaiser la querelle sur la présence des écologistes au sein du gouvernement. « On a besoin de tout le monde », a affirmé le chef du gouvernement à son arrivée au Salon de l'agriculture à Paris, lundi 24 février, assurant que « le week-end a passé ».
Dimanche, après les violences qui ont suivi la manifestation de samedi à Nantes, il avait appelé les ministres Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Cécile Duflot et Pascal Canfin, à « sortir de l'ambiguïté », après que la ministre du logement eut apporté, dans une interview au Monde, son soutien aux contestataires. « Ma contestation de ce projet est ancienne, notre participation à la majorité n'y change rien », avait assuré l'ancienne secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts.
Lire l'interview de Cécile Duflot : Duflot soutient les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes
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MAMÈRE : « PARTIR OU RESTER ÉQUIVAUT À PEU PRÈS À LA MÊME CHOSE »
Un différend qui a conduit plusieurs personnalités politiques à poser la question de la présence des écologistes au sein du gouvernement.
Lundi, Jean-François Copé, a souhaité que le premier ministre tranche. Reprenant les propos de Jean-Marc Ayrault, le président de l'UMP a affirmé sur France Inter que c'était « à lui de sortir de l'ambiguïté. Pour moi, il n'y a qu'une seule solution, c'est que les Verts sortent du gouvernement une bonne fois pour toutes ».
Sur Europe 1, l'ancien écologiste Noël Mamère a fustigé l'action d'EELV au gouvernement. « Nous sommes dans une situation telle que partir ou rester équivaut à peu près à la même chose », a-t-il déclaré.
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« Les écologistes qui sont au gouvernement, vu leur situation de faiblesse, n'ont pas réussi à modifier et infléchir la politique du gouvernement, une politique menée par des socialistes encore très productivistes, très ancienne mode », a ajouté le maire de Bègles.
M. Mamère a estimé que les écologistes devaient leur place au fait que « François Hollande n'a pas de majorité alternative, pas avec le Front de gauche, pas plus qu'avec François Bayrou et les centristes. Donc il est obligé de garder encore quelques temps ces écologistes qui l'embêtent et qui peuvent dire tout et n'importe quoi, pratiquer le grand écart sans se faire mal aux muscles ».
DÉSIR : LES VERTS NE SONT « PAS DANS L'AMBIGUÏTÉ »
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a pour sa part estimé sur BFMTV qu'il ne croyait pas « que les verts soient dans l'ambiguité ». « Sur le dossier de Notre-Dame-des-Landes, il y a un désaccord qui est connu des Verts depuis avant la constitution du gouvernement (...), on le sait qu'ils ne veulent pas de cet aéroport ».
Du côté des membres d'EELV, on plaide également l'apaisement après la querelle du week-end. La coprésidente du groupe EELV à l'Assemblée, Barbara Pompili, a appelé à « prendre de la hauteur ». Sur RTL, l'élue de la Somme a confié que la déclaration de Jean-Marc Ayrault lui avait fait « lever un sourcil ».