Le Monde.fr | 17.02.2014 à 13h39 • Mis à jour le 17.02.2014 à 15h15
Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, dans l'usine de papier Stora Enso, à Corbehem.
La France est-elle encore attractive pour les entreprises étrangères ? Comment définit-on l'attractivité ? François Hollande a reçu, lundi 17 février, de grands patrons étrangers, sur fond de baisse des investissements étrangers dans l'Hexagone pour formuler une série de mesures. L'occasion de faire le point sur cette question.
1/ LA FRANCE EST-ELLE MOINS ATTRACTIVE ÉCONOMIQUEMENT ?
En général, on mesure l'attractivité au nombre d'implantations de sociétés étrangères dans un pays, ou à travers le montant des investissements directs d'opérateurs étrangers. Ceux-ci, qui étaient restés stables en 2012, sont en chute, selon le dernier rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), de 77 % en 2013. Mais cette institution a pu, par le passé, opérer de spectaculaires redressements chiffrés.
Si on peut donc discuter des chiffres, et si notre pays demeure une destination de choix, où près d'un salarié sur deux travaille pour une multinationale, et où la moitié du CAC 40 est détenue par des capitaux étrangers, reste que la « maison France » attire moins d'investissements qu'il y a quelques années.
Lire le décryptage : Les investissements étrangers en France : biais statistiques et astuces comptables
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/02/03/les-investissements-etrangers-en-france-biais-statistiques-et-astuces-comptables_4359263_3234.html
2/ QUELS SONT LES CRITÈRES DE L'ATTRACTIVITÉ ?
Quelles sont les raisons de cette baisse d'attractivité ? Et quels sont les critères que regarde une entreprise avant de s'implanter dans un pays. On met souvent en avant des éléments conjoncturels, comme le niveau d'imposition ou les cotisations payées par les entreprises. Mais ceux-ci varient, et ne sont pas forcément les premiers critères retenus par les entreprises.
Lire nos explications : Les charges des entreprises ont-elles « augmenté tous les ans » ?
http://decodeurs.blog.lemonde.fr/2014/01/20/les-charges-des-entreprises-ont-elles-augmente-tous-les-ans/
Après s'être maintenue longtemps à son niveau, la France « décroche » de son voisin allemand en matière de compétitivité salariale et de dette, comme le lui reprochent nombre d'instances internationales.
Ce sont les « signaux » négatifs envoyés par le pays qui sont le plus souvent cités : une forme de « désamour » pour l'entreprise, notamment, exprimé au travers de quelques crises médiatiques, par exemple la bagarre entre Arnaud Montebourg et Maurice Taylor, patron de Titan. Ce sont également des « signes » que réclament les patrons à François Hollande.
Lire le décryptage : Compétitivité : l'Allemagne distance toujours plus la France
http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/09/04/competitivite-l-allemagne-distance-toujours-plus-la-france_3470940_3234.html
3/ COMMENT AMÉLIORER CETTE ATTRACTIVITÉ ?
Malgré ce désamour, la France a des beaux restes : infrastructures de qualité, population active bien formée, dispositifs d'aide attractifs…
Et le gouvernement de gauche multiplie les « signes » à l'égard de l'entreprise, notamment avec le « pacte de productivité » ou les baisses de cotisations, mais aussi en « soignant » les investisseurs étrangers. Une politique « de l'offre » qui lui vaut des critiques croissantes d'une partie de la gauche. Paris a aussi relancé la « marque France » pour mieux valoriser les productions nationales.
D'autres questions se posent, par exemple la politique de l'euro fort, qu'une partie du gouvernement juge responsable de la perte de compétivité française.
Lire la synthèse : Huit raisons de ne pas désespérer de la France
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/08/huit-raisons-de-ne-pas-desesperer-de-la-france_4344228_3234.html