Le Monde.fr | 14.02.2014 à 10h14 • Mis à jour le 14.02.2014 à 10h19
Des musulmans de nationalité tchadienne fuyant la Centrafrique, le 17 janvier.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) s'est dit « horrifié » par « la cruauté des auteurs des meurtres et des mutilations d'enfants » en Centrafrique et indigné « par l'impunité dont ils jouissent ».
« Ces dernières semaines ont été marquées par des niveaux de violence sans précédent contre les enfants lors d'attaques sectaires et de représailles menées par les milices [majoritairement chrétiennes] anti-balaka et d'ex-combattants Séléka [à dominante musulmane]».
Lire notre reportage La Centrafrique à l'heure de l'épuration ethnique
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/02/11/le-grand-exode-des-musulmans-de-centrafrique_4364118_3212.html
« TOUS LES GROUPES ONT COMMIS DES ACTES DE VIOLENCE »
Le directeur régional de l'Unicef pour l'Afrique de l'Ouest et centrale, Manuel Fontaine, précise que :
« Les enfants sont de plus en plus ciblés en raison de leur religion, ou en raison de la communauté à laquelle ils appartiennent. Un pays où des adultes peuvent, en toute impunité, cibler cruellement des enfants innocents, n'a pas d'avenir. Il est impératif de mettre fin à l'impunité. »
« Au moins 133 enfants ont été tués et mutilés, certains d'une manière particulièrement horrible, alors que la violence ethno-religieuse ne cesse de s'intensifier depuis deux mois. L'Unicef a ainsi vérifié les cas d'enfants décapités et mutilés intentionnellement et sait que des enfants blessés lors de fusillades ont dû se faire amputer parce que l'insécurité les a empêchés de se rendre à l'hôpital à temps pour un traitement ».
« Tous les groupes ont commis des actes de violence mais le ciblage tout récent des populations musulmanes a entraîné l'évacuation de communautés entières et une augmentation significative du nombre d'enfants non accompagnés, séparés de leur famille dans la tourmente. Ces enfants sont particulièrement vulnérables ».
Regarder notre reportage en images
http://www.lemonde.fr/afrique/portfolio/2014/01/24/a-bangui-la-mecanique-de-la-vengeance-n-est-pas-encore-enrayee_4353751_3212.html