Le Monde.fr | 06.02.2014 à 20h13 • Mis à jour le 07.02.2014 à 08h38
Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch à Hyères en novembre 2013.
Comment Jean-Marie Le Pen s'est-il enrichi ? C'est la question à laquelle la Commission pour la transparence financière de la vie politique n'a pas su répondre, et celle qui a poussé le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire sur la fortune de l'eurodéputé, selon Mediapart.
D'après le site d'information, des policiers de la brigade financière seraient en train d'éplucher le patrimoine de l'ancien chef du Front national, répondant ainsi au signalement fait en novembre dernier par cette commission indépendante — devenue à la fin de décembre la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
En comparant les déclarations de patrimoine remplies par M. Le Pen au début et à la fin de son premier mandat de député européen, en 2004 et 2009, la commission aurait estimé, selon Mediapart, « que ses revenus officiels semblaient insuffisants pour expliquer la variation des actifs », posant ainsi la question d'un éventuel enrichissement illicite.
Lire notre décryptage sur le fonctionnement de la commission : Comment les comptes des ministres sont-ils surveillés ?
http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/04/03/cahuzac-est-passe-entre-les-mailles-de-la-commission-pour-la-transparence_3153203_823448.html
UNE AUTRE ENQUÊTE SUR LES MICROPARTIS
L'enquête, qui devra vérifier les conditions de l'enrichissement du président d'honneur du Front national, a été confiée à la brigade financière de la police judiciaire parisienne. Elle est distincte de celle qui avait été ouverte, déjà à Paris, sur Jeanne, le microparti de Marine Le Pen, et sur Cotelec, celui de son père.
En marge des grandes organisations, de nombreux dirigeants politiques disposent de leurs propres structures, appelées « micropartis », utilisées notamment pour le financement de campagnes électorales. Dans cette enquête, les investigations concernent notamment les prêts accordés par ces deux structures à des candidats FN lors des cantonales de 2011 et des législatives de 2012.
Jean-Marie Le Pen est devenu millionnaire après avoir hérité en 1976 de la fortune de son ami Hubert Lambert, héritage d'abord contesté avant un accord à l'amiable avec la famille.