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Dopage : «Jeannie Longo ne peut pas être suspectée»
Publié le 10.02.2012, 12h33 | Mise à jour : 14h41
Le mari et entraîneur de la championne cycliste française Jeannie Longo, Patrice Ciprelli, qui a reconnu avoir acheté de l'EPO, officiellement pour son usage personnel, a été mis en examen vendredi, a annoncé à l'AFP son avocat Me Pierre Albert.
Le mari et entraîneur de la championne cycliste française Jeannie Longo, Patrice Ciprelli, qui a reconnu avoir acheté de l'EPO, officiellement pour son usage personnel, a été mis en examen vendredi. «En garde à vue depuis mercredi matin, M. Ciprelli a été libéré sous contrôle judiciaire», a expliqué son avocat Me Albert. Patrice Ciprelli est suspendu de ses fonctions d'entraîneur professionnel et devra demander l'autorisation avant de quitter la France.
M. Ciprelli a été mis en examen pour infraction au code des douanes, car l'EPO achetée venait de Turquie, ainsi que pour infraction au code de la santé, selon son avocat. «En trois ans, il a acheté pour 1500 euros d'EPO. Ce n'est pas comme ça qu'on dope un pur sang ou un sportif de haut niveau», a souligné Me Albert à sa sortie du palais de justice de Grenoble (Alpes françaises).
«Jeannie Longo ne peut pas être suspectée»M. Ciprelli a été présenté vendredi matin à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen. «Jeannie Longo ne peut pas être suspectée», a poursuivi Me Albert. «Dans leur vie privée à cette période-là, je ne crois pas qu'ils vivaient ensemble», a-t-il ajouté. Par ailleurs, l'EPO achetée par M. Ciprelli était de l'EPO «de première génération», selon lui. «C'est la 2 CV du dopage: si vous en prenez, vous êtes immédiatement détecté», a-t-il dit.
Patrice Ciprelli, qui niait les faits en bloc depuis son placement en garde à vue, a reconnu jeudi après-midi posséder de l'EPO «pour son usage personnel car il a fait l'objet d'accidents de vélo répétés ces dernières années» et que l'EPO est «un reconstituant musculaire», avait indiqué son avocat jeudi soir.
«La question centrale est de savoir à qui cette EPO était destinée», interrogeait mercredi soir le président de la Fédération française de cyclisme (FFC), David Lappartient, en n'excluant pas l'hypothèse que Patrice Ciprelli aurait acheté l'EPO pour sa femme.
«Aucun élément dans le dossier ne permet d'affirmer que cet EPO aurait été utilisé par l'épouse de M. Ciprelli», a répondu jeudi le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.
M. Ciprelli suspendu de ses fonctions de cadre techniqueLe ministre des Sports David Douillet a annoncé vendredi dans un communiqué que Patrice Ciprelli avait été suspendu de ses fonctions de cadre technique. «Dans la perspective d’ouvrir une procédure disciplinaire et de déterminer la sanction appropriée, David Douillet a d’ores et déjà diligenté une mission de l’Inspection générale de la jeunesse et des sports», poursuit le ministre des Sports, qui réaffirme sa volonté de combattre le «fléau» du dopage.
Au-delà, l'affaire ne peut qu'assombrir toutefois la fin de carrière de la Grenobloise (53 ans). Sa participation aux JO de Londres est brusquement devenue hypothétique, tant les obstacles s'accumulent désormais sur sa route. Sans même évoquer le niveau sportif à conserver malgré autant de contrariétés, voire de traumatismes, elle devrait se retrouver -si elle décidait de poursuivre sa carrière internationale- privée de l'homme qui l'a guidée depuis ses débuts (1979).
Cette hyper-sensible, qui n'hésitait pas à avouer ses faiblesses dans un livre («Je suis suicidaire, je dis toujours que je n'ai pas eu assez de courage»), faisait part voici deux ans de ses interrogations récurrentes à la sortie de l'hiver: «Vais-je reprendre l'entraînement ou vais-je me laisser aller et tout perdre car, à mon âge, c'est très rapide ? C'est stressant. C'est une petite mort... comme quelqu'un qui part à la retraite du jour au lendemain.» [/b]