Le Monde.fr avec AFP | 22.01.2014 à 11h56 • Mis à jour le 22.01.2014 à 14h46
Des soldats de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, fidèle au président Salva Kiir), mardi 21 janvier, à Malakal.
L'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui regroupe sept pays d'Afrique de l'Est, a approuvé l'envoi de troupes au Soudan du Sud, où un conflit fait rage depuis la mi-décembre, a annoncé mercredi 22 janvier la ministre kényane des affaires étrangères, Amina Mohammed.
« L'IGAD a déjà adopté une résolution autorisant l'envoi de 5 500 soldats au Soudan du Sud. Certains pays ont déjà accepté d'envoyer des troupes, d'autres y réfléchissent. Le Kenya a été approché et si la résolution (…) est mise en œuvre, alors nous enverrons des troupes », a déclaré Mme Mohammed à des journalistes.
Après avoir initialement indiqué que le Kenya avait été « approché » et était prêt à envoyer des militaires au Soudan du Sud, la chef de la diplomatie est finalement revenue sur ses propos. La ministre kényane des affaires étrangères n'a pas donné de détails sur d'éventuels délais ou sur les modalités de déploiement de ces troupes est-africaines.
L'UNION AFRICAINE SE PENCHERA SUR LA CRISE
Selon Mme Mohammed, cette force est censée surveiller un éventuel futur cessez-le-feu entre l'armée sud-soudanaise loyale au président, Salva Kiir, et les troupes fidèles à son ancien vice-président Riek Machar, limogé en juillet, qui s'affrontent depuis le 15 décembre au Soudan du Sud.
Mais, a-t-elle ajouté, des troupes seront quand même envoyées si les belligérants ne parviennent pas à s'entendre pour déposer les armes. Des négociations, sous l'égide de l'IGAD, sont en cours à Addis Abeba et les médiateurs ont récemment soumis deux projets de texte aux parties en vue d'un cessez-le-feu, mais les affrontements continuent à travers le pays.
L'Ouganda – membre de l'IGAD – a officiellement admis mi-janvier que des soldats ougandais participaient aux combats au côté de l'armée sud-soudanaise contre les forces pro-Machar, sans préciser leur nombre. Un sommet extraordinaire de l'IGAD, prévu jeudi à Juba, a finalement été annulé quarante-huit heures avant. La diplomatie sud-soudanaise a expliqué cette annulation par la proximité du sommet de l'Union africaine fin janvier, qui se penchera sur la crise en cours au Soudan du Sud.