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 Egypte : la victoire du oui assurée au référendum constitutionnel

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Petrus.m

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MessageSujet: Egypte : la victoire du oui assurée au référendum constitutionnel   Egypte : la victoire du oui assurée au référendum constitutionnel Icon_minitimeJeu 16 Jan - 10:38

Le Monde.fr avec AFP | 15.01.2014 à 22h15 • Mis à jour le 16.01.2014 à 09h54
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Une Egyptienne montre son doigt couvert d'encre après avoir voté lors du référendum constitutionnel, le 15 janvier à Alexandrie.

Le référendum constitutionnel en Egypte s'est achevé, mercredi 15 janvier, après deux jours de scrutin. Si les résultats officiels n'ont pas encore été transmis, le oui devrait remporter une majorité écrasante, d'après les résultats préliminaires. Le ministère de l'intérieur estimait mercredi soir que « le taux de participation pourrait dépasser les 55 % » et que « 95 % » des votants auraient approuvé la Constitution, soit un plébiscite massif pour le chef de l'armée, le général Abdel Fattah Al-Sissi. L'homme fort du pays a annoncé son intention de se présenter à la présidentielle si « le peuple le réclame ».
De son côté, le quotidien gouvernemental Al-Ahram affirmait jeudi que le oui atteignait « 90 % », sans toutefois donner le chiffre de la participation. Les résultats officiels finaux doivent être annoncés dans les soixante-douze heures, ont annoncé les autorités. Les Frères musulmans avaient appelé au boycott du référendum, facteur qui donnera toute son importance au chiffre de la participation.

   Un plébiscite pour le pouvoir en place ?

La victoire du « oui » ne fait pas l'ombre d'un doute, tant une vaste majorité d'Egyptiens semblent s'être rangés ces six derniers mois – au diapason des médias quasi unanimes – derrière le gouvernement intérimaire au pouvoir, de facto dirigé par les militaires. Dans les files d'attente des bureaux de vote du Caire mardi et mercredi, une très grande majorité des électeurs interrogés par l'Agence France-Presse affichaient fièrement leur intention de voter « pour le général Sissi »  et « contre les Frères musulmans », qui ont remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011. Les islamistes, Frères musulmans en tête, n'ont pas fait campagne pour le « non », mais ont appelé à boycotter le vote.


   Que dit la nouvelle Constitution égyptienne ?

Le texte a été rédigé par une commission dont étaient exclus les islamistes, sur fond de répression implacable contre les Frères musulmans, déclarés « organisation terroriste » le 25 décembre. Si elle est adoptée, elle renforcera le poids de l'armée dans la vie politique, s'affranchira des ajouts d'inspiration islamiste figurant dans le texte actuel et interdira, entre autres, les partis politiques formés sur des bases religieuses.
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Les 53 millions d'électeurs égyptiens sont appelés à voter pour le référendum constitutionnel.

Plus précisément, la Constitution précédente, rédigée après la révolte populaire de 2011, instituait un régime parlementaire. Le nouveau projet tend de son côté vers un équilibre théorique entre les pouvoirs du Parlement et ceux du président, penchant plutôt en faveur de ce dernier. Elle lui réserve ainsi la prérogative d'attribuer les portefeuilles de quatre ministères régaliens. Le Parlement a cependant le droit de lui retirer sa confiance.

Un article prévoit qu'« aucun civil ne peut comparaître devant des juges militaires, sauf en cas d'attaque directe contre les forces armées, leurs équipements et leur personnel » – une formulation trop vague, selon les défenseurs des droits de l'homme. Le ministre de la défense doit être obligatoirement un militaire et ne peut être nommé qu'« en accord » avec l'état-major, du moins pour les deux prochains mandats présidentiels. En outre, le Parlement et le gouvernement n'ont toujours aucun droit de regard sur le budget de l'armée.

L'article 2 fait toujours de la charia (loi islamique) la source de la législation, mais l'article 219 de la Constitution précédente, qui ouvrait la voie à une islamisation de la législation selon ses détracteurs, a été supprimé. La Constitution stipule la « stricte égalité entre l'homme et la femme dans tous les domaines : civils, politiques, économiques, sociaux et culturels ». Par ailleurs, une multitude d'articles très détaillés fixent, de manière assez inhabituelle, les droits et devoirs de catégories spécifiques, comme les pêcheurs, les nains, les scientifiques, les artistes...

   Climat de peur et de répression

Durant les deux jours de scrutin, plus de 350 personnes ont été arrêtées pour avoir perturbé les opérations de vote, selon le ministère de l'intérieur. Mardi, neuf personnes ont péri en marge de manifestations pro-Morsi, tandis qu'une bombe de faible puissance explosait au Caire avant l'ouverture des bureaux de vote. Pour assurer la sécurité du scrutin, le gouvernement avait annoncé le déploiement de 160 000 soldats et de 200 000 policiers.

Pour assurer la sécurité du scrutin, le gouvernement avait annoncé le déploiement de 160 000 soldats et de 200 000 policiers.

Certaines organisations internationales de défense des droits de l'homme ont dénoncé un climat de peur et de répression entourant le référendum. Depuis le 3 juillet, date de la destitution de M. Morsi, les attentats contre les forces de l'ordre se sont multipliés, quasiment tous revendiqués par des mouvements djihadistes liés à Al-Qaida, mais que le pouvoir a attribués aux Frères musulmans.

Depuis cette date aussi, plus d'un millier de manifestants pro-Morsi ont été tués par les forces de l'ordre, et plusieurs milliers de Frères musulmans arrêtés, dont la quasi-totalité de leurs dirigeants. Ces derniers, qui dénoncent des procès « politiques », encourent, à l'instar de M. Morsi, la peine de mort.
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Petrus.m

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MessageSujet: Re: Egypte : la victoire du oui assurée au référendum constitutionnel   Egypte : la victoire du oui assurée au référendum constitutionnel Icon_minitimeJeu 16 Jan - 10:40

En Egypte, le référendum vire au test de popularité pour le général Al-Sissi

LE MONDE | 13.01.2014 à 15h04 • Mis à jour le 14.01.2014 à 09h50 | Marion Guénard (Le Caire, correspondance)

Pour ou contre le général Al-Sissi ? Compte tenu de la tension qui règne en Egypte, le référendum sur la Constitution, organisé mardi 14 et mercredi 15 janvier, s'apparente à un vote sur l'action du nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah Al-Sissi, ministre de la défense. Confronté à la contestation des milieux islamistes et à une multiplication des attaques contre ses forces de sécurité, le pouvoir égyptien, issu du coup d'Etat du 3 juillet, espère, à la faveur de ce scrutin, obtenir un blanc-seing.
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Transport des bulletins de vote pour le référendum des 14 et 15 janvier, lundi 13 janvier au Caire.

Un « oui » massif marquerait non seulement l'adhésion de la population à la répression en cours contre les Frères musulmans, mais signalerait aussi son soutien à une candidature de M. Al-Sissi à la prochaine présidentielle. « Il fait du référendum un plébiscite personnel », résume Mostafa Kamel Al-Sayyid, professeur de sciences politiques au Caire.

Six mois après le renversement par l'armée du président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans – destitution accompagnée d'une suspension de la Constitution en vigueur –, 53 millions de citoyens sont invités à s'exprimer sur une version modifiée du texte constitutionnel adopté il y a un an, alors que les islamistes étaient à la tête du pays.

Conformément à la feuille de route établie par les militaires en juillet 2013, le document a été élaboré par un panel de 50 personnalités représentant les différentes composantes de la société égyptienne. A la différence de l'assemblée constituante sous les Frères musulmans, qui était formée en majorité d'islamistes, ce comité n'en comptait que deux dans ses rangs : un ex-Frère musulman et un salafiste du parti El-Nour.

LES TRIBUNAUX MILITAIRES MAINTENUS

Bien que moins islamisante dans son esprit, cette nouvelle version reste largement inspirée de la Constitution de 2012. L'article 2 faisant de la charia (la loi islamique) la principale source du droit a été conservé. La nouvelle mouture ne s'attaque pas plus aux prérogatives des militaires que le texte voté sous M. Morsi. Le budget de l'armée demeure hors du contrôle du Parlement. L'article 234 confère au Conseil suprême des forces armées le pouvoir de nommer le ministre de la défense durant les deux prochains mandats présidentiels. Les tribunaux militaires sont maintenus sous certaines conditions.

Durant les quatre semaines de campagne, le nouveau régime n'a pas économisé ses efforts. Un immense panneau vert surplombe la place Tahrir, au centre du Caire, avec un seul mot d'ordre : « nââm », oui en arabe. Dans le reste de la capitale, il n'est pas une rue sans affiche rappelant au citoyen cette consigne de vote. Les médias – tous ou presque acquis à l'armée, qu'ils soient gouvernementaux ou privés – ont relayé le message, avec un argument simple : voter oui, c'est voter pour la stabilité politique et économique.

« Je me fous de savoir qui a écrit la Constitution, explique Akram Maher, un bawab (gardien d'immeuble) de 48 ans. Je veux juste que la situation du pays s'améliore. Il paraît que le texte se préoccupe du sort des plus pauvres. Je vais voter oui. » Analphabète, comme plus d'un quart de la population en Egypte, il n'a pas lu la Constitution mais s'est tenu informé en regardant la télévision.

La campagne référendaire a également surfé sur la diabolisation des Frères musulmans, à l'oeuvre depuis la destitution de Mohamed Morsi. Classés « organisation terroriste » depuis la fin décembre, ils sont présentés comme l'ennemi intérieur, à l'origine de tous les maux auxquels le pays est confronté.

« ON A BESOIN D'UN MILITAIRE POUR TENIR LE PAYS »

Sauf surprise, le oui devrait donc l'emporter. Mais à quelle hauteur ? C'est la question de la légitimité d'un régime issu d'un coup d'Etat militaire qui est en jeu. « La Constitution des Frères musulmans avait obtenu 63 % des voix, avec un taux de participation à 32 %. Le pouvoir actuel est dans l'obligation de faire autant si ce n'est plus s'il veut asseoir sa légitimité », souligne le professeur Mostafa Kamel Al-Sayyid.

Depuis plusieurs semaines, la presse alimente les rumeurs sur une éventuelle candidature à la présidentielle du général Abdel Fattah Al-Sissi, présenté comme le sauveur de la nation depuis le renversement des Frères musulmans. Des allusions systématiquement démenties par l'armée jusqu'à ce que l'intéressé, samedi 11 janvier, lève un peu le voile sur ses ambitions. Répondant à une question sur la présidentielle, en marge d'une conférence, il a déclaré : « Quand les Egyptiens disent quelque chose, nous obéissons, et je ne tournerai jamais le dos à l'Egypte. Si je participe, ce sera à la demande du peuple et avec un mandat de mon armée. Nous sommes en démocratie. »

Après des semaines de spéculations, la petite phrase a été reprise en boucle dans les médias égyptiens. Pour la plupart des observateurs, le message est clair : Sissi veut être candidat mais sa candidature reste conditionnée à un taux de participation élevé. L'argument porte dans l'opinion publique. « Ce n'est pas tant la Constitution qui importe que le président qu'on aura ensuite. Morsi n'était pas à la hauteur. On a besoin d'un militaire pour tenir le pays », assure Abdel Halim, un chauffeur de taxi.

Dans le sillage de l'armée, l'écrasante majorité de la classe politique appelle à voter oui au référendum. Les Frères musulmans ont choisi le boycott, ne reconnaissant pas la légitimité du régime militaire. Certaines voix au sein de l'alliance anti-coup, emmenée par la confrérie, ont menacé de perturber le scrutin, en manifestant devant les bureaux de vote.

Le nouveau régime a prévenu tout risque de débordement. 160 000 soldats et 100 000 policiers devraient être déployés pour sécuriser le scrutin. Soucieuse de montrer son attachement à la démocratie, la Haute Commission électorale a affecté 16 000 juges à la surveillance des opérations de vote. Les magistrats affiliés aux Frères musulmans ont été d'emblée écartés.

   Marion Guénard (Le Caire, correspondance)
   Journaliste au Monde Suivre Aller sur la page de ce journaliste

Gaz lacrymogènes contre les manifestants pro-Morsi

La police égyptienne a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser trois manifestations d’étudiants organisées, dimanche 12 janvier au Caire, en soutien au président islamiste destitué par l’armée en juillet 2013, Mohamed Morsi. Des heurts ont eu lieu devant l’université du Caire, de même que devant les universités Al-Azhar et Ain Shams, ont indiqué des responsables de la sécurité, en précisant que 19 étudiants, dont quatre femmes, avaient été arrêtés.
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