Le Monde.fr avec AFP | 13.01.2014 à 05h11 • Mis à jour le 13.01.2014 à 08h52
Cinq syndicats de chauffeurs de taxi appellent à une manifestation nationale le 13 janvier à Paris pour défendre leur emploi.
Plusieurs centaines de taxis étaient rassemblés lundi 13 janvier au matin aux aéroports de Roissy et d'Orly, à l'occasion d'une manifestation nationale contre la « concurrence déloyale » des voitures avec chauffeur. Selon une source aéroportuaire, le rassemblement n'empêchait pas la prise en charge des voyageurs. A Orly, plusieurs dizaines de véhicules stationnés en tête des stations de taxi bloquaient, en revanche, la prise en charge des clients.
Les cortèges, réunis à l'appel de cinq syndicats (CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST), devaient quitter les aéroports parisiens vers 8 heures, pour converger vers les Invalides, dans le centre de Paris (7e). Les organisateurs attendent en région parisienne un millier de taxis.
Les cinq syndicats de chauffeurs de taxis ont appelé à une manifestation nationale à Paris et dans plusieurs grandes villes pour défendre leur emploi, menacé selon eux par la « concurrence déloyale » des voitures avec chauffeur. Outre les deux cortèges de Paris, des rassemblements sont annoncés aussi à Marseille, Bordeaux, Montpellier et Lyon.
Lire : L'encadrement de la concurrence des taxis divise
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/12/28/le-gouvernement-encadre-l-activite-des-voitures-de-tourisme-avec-chauffeur_4340987_3234.html
Selon Nordine Dahmane, secrétaire général de FO-Taxis, « la coupe est pleine ». Premier sujet d'« exaspération » : les voitures de tourisme avec chauffeurs (VTC), en pleine croissance. Dans leur tract, ils dénoncent les « multinationales du VTC », « véritable lobby qui détruit nos emplois ». Sans signalétique lumineuse, ces véhicules peuvent être réservés pour une course mais n'ont en théorie pas le droit de prendre des passagers à la volée dans la rue. Les taxis les accusent d'opérer sans réservation et dénoncent une concurrence déloyale.
UN DÉCRET JUGÉ INSUFFISANT
Pour calmer les fédérations patronales de taxis, un décret impose depuis le 1er janvier aux VTC un délai de quinze minutes entre la réservation et la prise en charge. Mais cet arbitrage du gouvernement n'a pas suffi à apaiser les syndicats, qui réclament une réglementation plus stricte (course minimum de 60 euros, délai de trente minutes entre la réservation et la prise en charge, gel des licences).
De l'autre côté, les sociétés de VTC (Uber, Chauffeur-prive.com, etc.) sont vent debout contre le décret. L'une d'elles (Allocab) a d'ailleurs saisi lundi le Conseil d'Etat. L'Autorité de la concurrence, qui considère que le développement des VTC permettrait de « rééquilibrer la demande et l'offre de transports particuliers », notamment en région parisienne où il y a pénurie, s'était elle-même montrée très critique sur le décret. Mi-2013, on recensait dans l'Hexagone près de 5 300 entreprises de VTC exploitant plus de 9 800 véhicules. Le nombre de taxis dépasse les 50 000.
Autre motif de grogne à l'origine de la grève de lundi : le relèvement de la TVA sur les transports de 7 à 10 % au 1er janvier. Les syndicats réclament un retour à une taxation à 5,5 %. L'intersyndicale demande aussi l'ouverture d'une « négociation nationale » sur les conditions tarifaires du transport des malades, en partie opéré par les taxis. M. Dahmane dénonce en particulier un « diktat des caisses d'assurance-maladie » qui « demandent aux taxis un rabais de 15 % ».