WEB - GOOGLE - Actualité > International
Centrafrique : des civils tchadiens fuient Bangui
Publié le 28.12.2013, 08h59 | Mise à jour : 10h08
Le 28 décembre 2013. Un convoi de plusieurs dizaines de voitures remplies de ressortissants tchadiens s'apprêtait samedi matin à quitter Bangui pour prendre la direction du Tchad sous les huées d'habitants de la capitale centrafricaine
Des soldats français de l'opération Sangaris ont contenu des manifestants qui voulaient s'en prendre à ces civils rassemblés au carrefour du PK-4 dans un convoi formé de voitures particulières et de taxis chargés de leurs effets personnels.
Vendredi déjà un convoi de civils tchadiens avait pris la route menant à leur pays pour fuir les violences meurtrières qui ensanglantent la ville. Au moins un civil avait été tué et plusieurs enfants blessés par des grenades lancées par des soldats tchadiens de la force africaine (Misca) qui protégeaient ce convoi fuyant la ville sous les injures de la foule.
Depuis le début de l'intervention française le 5 décembre, les violences interconfessionnelles se sont multipliées entre les milices chrétiennes «anti-balaka» (anti-machette, en langue sango) et la Séléka, l'ex-rébellion majoritairement musulmane qui a chassé le président François Bozizé en mars 2013. Beaucoup de chrétiens, victimes pendant des mois des exactions des Séléka, ont soif de vengeance contre les ex-rebelles et les civils musulmans qui leur sont désormais associés.
Hollande appelle l'ONU à jouer un rôle plus important
Les Tchadiens notamment sont accusés par une majorité de la population de soutenir les ex-rebelles Séléka, dont certains sont originaires du Tchad. Après des journées et des nuits de tirs, la capitale centrafricaine a retrouvé une relative quiétude samedi matin. Seuls quelques tirs sporadiques ont été entendus durant la nuit de vendredi à samedi. Comme les jours précédents, l'armée française était largement déployée dans la ville, dans laquelle patrouillent également des détachements de la Misca.
Vendredi, François Hollande qui s'entretenait avec le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, a demandé à ce que l'ONU «joue un rôle plus important encore dans la période de transition en Centrafrique». Cette opération dispose désormais de 4 500 hommes d'Afrique, dont 850 soldats du Burundi et 850 du Tchad. Les effectifs devraient s'élever à 6 000 hommes d'ici février prochain. François Hollande a également rappelé à Ban Ki Moon que l'action de la France avait pour but «de protéger l'ensemble de la population centrafricaine des exactions commises à son encontre, sans discrimination». Selon des diplomates, M. Ban Ki Moon pourrait envoyer une force de maintien de la paix «d'urgence», dont les effectifs seraient prélevés sur d'autres missions pour aider les troupes françaises et africaines à contenir les violences qui ont déjà fait plus de 1.000 morts.