Le “pôle national” dénonce la visite du Premier ministre français et la considère comme un soutien au pouvoir
Par Lila Ghali | 17/12/2013 | 17:46
Les partis dits du « pôle national » ont rendu public mardi un communiqué dans lequel ils ont fait un compte rendu de leur réunion de lundi, consacrée, pour l’essentiel, à la visite en Algérie du Premier ministre français Jean Marc Ayrault.Le groupe note d’abord le nombre important de ministres et de chefs d’entreprises qui font partie de la délégation venue dans la foulée de la visite du président Hollande l’année dernière.
Les signataires du communiqué, jugeant négativement cette visite, estiment que « la France nous a habitué à profiter de conjonctures particulière en Algérie pour exprimer sa disponibilité à promouvoir un partenariat économique avec l’Algérie, mais en vérité elle vient pour s’accaparer des richesses du pays profitant de la faiblesse du système politique en place, dénué toute légitimité populaire qui lui permet de se maintenir en place ».
Pour les partis et personnalités qui composent ce pôle, « le régime a aujourd’hui besoin du soutien de la France et du maintien du statut quo actuel ». Raison pour laquelle ils mettent en garde contre « les contrats et accords douteux » qui seront conclus entre les deux parties.
L’Algérie se trouvant actuellement à la veille d’un grand rendez-vous électoral, les signataires soulignent que « le peuple algérien aspire au changement et la rupture avec la situation dramatique actuelle qui est à l’origine du gaspillage des richesses du pays pour des fins de propagande et une quête de paix sociale pour le maintien du système ».
Eu égard à touts ces aspects « le gouvernement français aurait du surseoir à cette visite pour après la présidentielle si son objectif était réellement le partenariat économique » estiment les membres de ce pôle politique qui rappellent à l’appui de leur propos que «le régime a perdu toute légitimité et par conséquent nous refusons la dilapidation des ressources nationales et la ruine de l’économie nationale pour sauver l’économie française qui vit une crise de liquidités en échange d’un deal politique qui représente une menace pour l’avenir de l’Algérie ».
Tout en exprimant leur refus de voir « l’avenir des futures générations hypothéqué avec des projets qui ne servent pas les intérêts du pays », le groupe dénonce ce qu’il qualifie aussi de « politique de deux poids et deux mesures et d’ambiguïtés des critères consistant à ouvrir les portes aux investisseurs français tout en multipliant les obstacles bureaucratiques devant les porteurs de projets algériens.”
Enfin , les signataires considèrent que cette visite « n’est qu’un pacte entre le gouvernement français et le régime algérien dans le cadre d’un troc qui se décline ainsi +prends ce que tu veux et laisse moi faire ce que je veux +».
En conclusion les membres du groupe rappellent que « les contrats signés ne reposent sur aucun fondement juridique et pourraient constituer à l’avenir un obstacle sur la voie de la promotion des relations bilatérales dans un véritable esprit de coopération au service des deux peuples ».
Pour rappel, la création des “Partis du pôle national” a été faite le 16 mars 2013. Le pôle est composé du parti national algérien (PNA), du parti national libre (PNL), du MJD, du mouvement national d’espérance (MNE), du Parti du renouveau algérien (PRA), du Front du militantisme national (FMN), du parti Ennour El djazairi (PED), du parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), du parti algérien vert pour le développement (PAVD) et du mouvement El-Infitah (ME). D’autres partis ont, par la suite, rejoint ce rassemblement qui compte à ce jour 19 formations politiques. Ce pôle , selon ses initiateurs, se veut une sorte de contre poids aux partis du système et des islamistes.