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 Les arrière-pensées d'Obama en campagne

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Jamel
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Les arrière-pensées d'Obama en campagne

Publié le 05/02/2012 à 08:24


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Barack Obama avec Jon Favreau, l'homme qui écrit ses discours, dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, le 23 janvier.

Les défis du monde extérieur, de l'Afghanistan à l'Iran contrarient les priorités d'un président en mode électoral.

Toutes les semaines, Barack Obama est sur les routes d'Amérique, promettant meeting après meeting de «rétablir l'équité sociale» et de «reconstruire la nation» ; répondant pied à pied aux critiques virulentes des candidats républicains en campagne. Mais ce passage très net en mode électoral s'accommode mal des turbulences d'un monde où de lourds défis se précipitent, menaçant de contrecarrer les priorités internes du président de la première puissance mondiale. «Nous sommes à un carrefour malheureux, note l'analyste Doug Saunders, dans le Globe and Mail. Alors que le monde est face à une série de crises, certains des pays les plus influents sont entrés dans le temps électoral. Les résultats sont loin d'être idéaux.»

Cette irruption des arrière-pensées de campagne dans la tête de l'occupant de la Maison-Blanche était évidente, la semaine dernière, sur le front de l'Afghanistan, où l'Amérique a décidé à la surprise générale d'entamer le désengagement de ses troupes de combat dès 2013. «La clé pour nous est de ne pas être trop impatients, nous avons trop investi pour nous permettre l'impatience», a réagi l'ancien secrétaire à la Défense d'Obama, Robert Gates. Une poussée de l'insurrection talibane, boostée par la perspective d'un retrait précipité des Occidentaux, pourrait se retourner contre le président sortant, même s'il parie au contraire sur la fatigue de la guerre de la nation américaine…

La politisation du débat iranien

Le lourd dossier du nucléaire iranien pèse aussi, tel un énorme nuage noir qui approcherait à toute vitesse. Visiblement inquiet, le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, a reconnu publiquement qu'Israël envisageait des frappes militaires unilatérales sur les installations atomiques de la République islamique. En avril ou en mai, peut-être. «Les Israéliens ont une ligne rouge… je pense que celle-ci est proche», a confirmé sur CNN le président du comité du renseignement de la Chambre, Mike Rodgers. Face à cette épée de Damoclès, l'Administration Obama semble en désarroi, mesurant les effets d'embrasement dévastateurs qu'aurait une frappe israélienne, mais reconnaissant ne pas avoir nécessairement d'autre choix, en cas d'échec des sanctions. Nous avons, sur l'Iran, «un éventail de choix très difficile et très dangereux», a souligné Robert Gates. «Ceux qui disent que nous ne devrions pas attaquer sous-estiment les dangers d'un Iran obtenant l'arme nucléaire, et ceux qui disent que nous devons attaquer sous-estiment les conséquences de partir en guerre.» La politisation du débat iranien ajoute à la pression sur les décideurs. Sur le nucléaire iranien, les candidats républicains n'ont cessé de dénoncer «la faiblesse» d'Obama.

Washington paraît lâcher Poutine

Au Moyen-Orient, la Maison-Blanche est aussi confrontée à la violence de la répression syrienne. «Je suis dégoûtée, a réagi l'ambassadeur à l'ONU Susan Rice après le veto de Pékin et de Moscou. Le bain de sang qui coule est de leur responsabilité», a-t-elle tonné, dénonçant particulièrement «un des États (comprendre la Russie) qui fournit toujours des armes» au régime d'Assad. Cette sortie américaine contre Moscou semble indiquer que la lune de miel du «reset», ce redémarrage des relations russo-américaines tant vanté par l'Administration Obama, est enterrée. À moins d'un mois d'une élection présidentielle russe qui risque fort d'être contestée dans la rue, Washington paraît lâcher le régime Poutine. Un aveu d'échec de sa politique d'ouverture, diront ses adversaires.

Les choses se dégradent aussi en Égypte, après l'arrestation de ressortissants américains, accusés de financer illégalement des ONG. À la lumière de ces rebondissements, penser que la politique étrangère ne jouera aucun rôle dans une élection centrée sur l'économie revient à aller un peu vite en besogne, en déduit sagement l'expert Richard Fontaine.

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