Maroc : Un parti ne reconnaît pas au roi le statut de commandeur des croyants
Par Agence | 14/12/2013 | 21:22
“Justice et Bienfaisance”, la plus influente mouvance islamiste du Maroc a marqué samedi le premier anniversaire de la mort de son chef spirituel, Cheikh Yassine, jurant “fidélité” à la doctrine de cet opposant historique au régime monarchique sous Hassan II.Abdessalam Yassine, fondateur de “Al Adl wal Ihsane” (AWI), est décédé le 13 décembre 2012, à 84 ans. Des dizaines de milliers de ses partisans avaient assisté à ses funérailles à Rabat, dans une démonstration de force du mouvement, officiellement interdit mais toléré dans les faits, qui prône l’instauration d’un Etat islamique mais rejette toute violence pour y parvenir.
Pour marquer ce premier anniversaire, plusieurs “rencontres” étaient prévues samedi soir à Rabat autour de “la vie”, “de l’œuvre” et de “l’itinéraire du cheikh”, selon le site de la mouvance.
Contacté par l’AFP, le porte-parole Fathallah Arsalane, qui co-dirige désormais AWI, a évoqué la volonté de “transmettre un message de fidélité à la ligne tracée par notre cheikh”. “Notre mouvement reste un mouvement cohérent, avec des idées et des revendications cohérentes”, a-t-il insisté.
AWI ne reconnaît pas au roi le statut de commandeur des croyants, une des principales divergences avec le parti islamiste Justice et développement (PJD) de l’actuel chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane.
En janvier, le mouvement s’était dit “prêt à constituer un parti”, tout en soulignant qu’il revenait aux autorités d’en accepter le principe.
“Nous croyons à la démocratie et nous sommes un mouvement qui peut devenir un parti politique, mais l’Etat nous l’interdit”, avait expliqué M. Arsalane dans un entretien à l’AFP.
Samedi, il a répété qu’il revenait “aux autres acteurs politiques, et notamment au régime, de changer leurs positions, maintenant que les promesses de réformes ont montré toutes leurs limites”.
La mouvance estime que l’actuel gouvernement du PJD reste “dénué de vraies prérogatives”, en dépit de la nouvelle Constitution adoptée en 2011, en plein Printemps arabe.
“Al Adl wal Ihsane” est toujours très actif socialement dans les quartiers populaires. En août, il a participé à un appel à manifester en soutien aux Frères musulmans égyptiens victimes d’une répression sanglante après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi, qui avait mobilisé 10.000 personnes dans les rues de Rabat. (Afp)