L'Afrique du Sud enterre Nelson Mandela

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L'Afrique du Sud enterre Nelson Mandela

Mis à jour le 15/12/2013 à 11:27 - Publié le 15/12/2013 à 09:54


Les dirigeants africains appelés au pupitre sont sortis des hommages convenus.

Les obsèques du héros de la lutte anti-apartheid ont eu lieu dimanche matin. Il sera inhumé dans le village de son enfance.

Après dix jours de deuil national, l'Afrique du Sud rend un ultime hommage à Nelson Mandela. Ses obsèques ont commencé dimanche matin dans le village de son enfance, Qunu, où il sera inhumé à midi au moment où le soleil sera à son zénith. La cérémonie a débuté peu après 7 heures par l'hymne national «Nkosi Sikelel'iAfrika» (Dieu bénisse l'Afrique). Ce sont les premières funérailles d'Etat de l'histoire de l'Afrique du Sud. Plus de 4000 personnalités, dont le prince Charles, le révérend américain Jesse Jackson ou la star de la télévision Oprah Winfrey, participent à la cérémonie, qui mêle honneurs militaires et rites traditionnels Xhosa.

Le président sud-africain Jacob Zuma est au premier rang de la cérémonie, encadré par Graca Machel, la veuve du premier président noir de l'Afrique du Sud, décédé le 5 décembre à l'âge de 95 ans, et par son ancienne épouse Winnie Madikizela-Mandela. Mgr Desmond Tutu a finalement été convié. L'archevêque très critique envers le gouvernement sud-africain actuel et son président n'avait au départ pas reçu d'invitation, ce qui avait provoqué un début de polémique. La France est représentée par Lionel Jospin et Alain Juppé.


Le cercueil de Nelson Mandela, recouvert d'un drapeau sud-africain, a été déposé sur des peaux de vache Nguni.

Transporté sur un châssis de canon, le cercueil de Nelson Mandela, recouvert d'un drapeau sud-africain, a été déposé sur des peaux de vache Nguni. Son vieil ami et camarade de lutte contre l'apartheid Ahmed Kathrada a bouleversé l'assemblée en évoquant «un grand frère». «Ma vie est face à un vide, et je ne sais plus vers qui me tourner», a poursuivi le camarade de détention de Mandela à Robben Island. Le compagnon d'armes a raconté: «J'avais vu à l'hôpital un homme réduit à l'ombre de lui-même. Il m'a tenu la main, c'était déchirant».

«Tatamkhulu, ta voix sévère va nous manquer...»

Les dirigeants africains appelés au pupitre sont sortis des hommages convenus, la présidente du Malawi Joyce Banda évoquant notamment la manière dont «tout le monde tombait amoureux de Mandela», provoquant une salve d'applaudissements. L'une des petites-filles du défunt, Nandi Mandela, a détendu l'atmosphère en revenant sur les qualités de conteur de son «tatamkhulu» (grand-père). «Il préférait les histoires qui lui permettaient de se moquer de lui-même», a-t-elle rappelé, «Tatamkhulu, ta voix sévère quand tu n'étais pas content de nous va nous manquer...»

Peu avant midi heure française, le cercueil a quitté le chapiteau où se déroulait la cérémonie pour l'inhumation dans l'intimité. La famille de Nelson Mandela a souhaité le mettre en terre à l'écart de la furie médiatique. Seules 450 proches assisteront à l'inhumation, dans un coin du domaine familial, où sont déjà enterrés les parents et trois des enfants de Nelson Mandela.