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Pollution à Paris : passe d'armes entre Anne Hidalgo et NKM
Mis à jour le 13/12/2013 à 12:00 - Publié le 13/12/2013 à 09:38
Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet.
Alors que la candidate socialiste accuse son adversaire d'être la «ministre du diesel», l'UMP estime que le pic de pollution que connaît actuellement la capitale est lié à une politique municipale «incohérente».
NKM, «ministre du diesel». C'est ainsi qu'Anne Hidalgo a dépeint son adversaire aux municipales à Paris et ex-ministre de l'Ecologie de Nicolas Sarkozy, jeudi, alors que la capitale traverse actuellement un épisode de forte pollution. «La droite a fait une fiscalité qui a incité les Français et les constructeurs (...) à favoriser le diesel là où partout en Europe on était en train de revenir sur cette politique», a-t-elle accusé sur France Info, soulignant l'existence d'une «directive européenne de 2008 qui imposait des mesures de réduction des pollutions aux particules et donc du diesel» dont «la France n'a pas tenu compte.» «Aujourd'hui, nous sommes environ à 70% du parc automobile français au diesel», a affirmé la candidate socialiste, citant le chiffre de «40.000 morts prématurés par an en France, liés notamment à la pollution atmosphérique».
Pour Hidalgo, le pic de pollution ne serait donc «pas un échec de la ville de Paris» mais plutôt la «conséquence d'une politique totalement inconsciente, irresponsable, du gouvernement précédent, qui a tout misé sur le diesel». «Les mesures d'Airparif (...) ont indiqué dans leur dernier rapport qu'à Paris, on avait fait diminuer la pollution mais que les efforts entrepris pour réduire la circulation, pour pousser vers les transports en commun ou les véhicules propres ou électriques ont été en partie atténués par une politique de 'diésélisation' du parc automobile français qui a été la politique poursuivie par Mme Kosciusko-Morizet lorsqu'elle était ministre de l'Environnement».
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«Les deux candidates ne font que se renvoyer la balle mais ne proposent rien !»
Christophe Najdovski, candidat écologiste à la mairie de Paris______________________________________________________________________________
Autant de «mensonges insupportables» que le président du groupe UMP au Conseil de Paris, Jean-François Legaret, s'est employé à démonter en produisant un document comptable de la ville montrant un quasi triplement, entre 2008 et 2012, des quantités de gazole utilisées pour les véhicules des services municipaux. Un argumentaire immédiatement repris par l'UDI: «Depuis 2001, la municipalité sortante a axé sa politique de déplacement sur l'offre de bus dans une logique de développement durable, mais dans le même temps elle achetait avec le Stif (Syndicat des transports d'Ile-de-France, ndlr) quasi exclusivement des bus roulant au diesel, qui sont très fortement polluant. Il a fallu attendre le mercredi 11 décembre 2013 pour que soit votée la sortie du gazole des 4.500 bus de la RATP d'ici 2025», regrette Edith Gallois, candidate UDI au Conseil de Paris.
Le candidat écologiste Christophe Najdovski, pour sa part, renvoie dos à dos l'UMP et son «bonus malus» instauré par NKM, qui a «renforcé la diésélisation», et les socialistes, accusés d'«immobilisme» sur le sujet. «Les deux candidates ne font que se renvoyer la balle mais ne proposent rien!», regrette-t-il, promettant de son côté «un plan métropolitain de sortie du diesel à l'horizon 2020».
En réalité, les deux candidates ont proposé dans leurs programmes un certain nombre de mesures pour développer des modes de transports «propres» et sortir de l'ère du diesel à Paris. Anne Hidalgo promet d'offrir une année d'abonnement Autolib' aux jeunes conducteurs et souhaite développer le réseau de tramways électriques. Reprenant l'idée de ses alliés du parti radical de gauche, la socialiste promet également «des scooters électriques en libre-service», sur le modèle des Vélib'. Pour sa part, NKM veut interdire l'entrée des poids lourds et des cars de tourisme dans Paris d'ici 2017 et plaide pour la mise en place dans la capitale d'une zone d'actions prioritaires pour l'air, qui permettrait d'écarter les véhicules diesel les plus polluants.