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 Syrie : le ministre russe des Affaires étrangères mardi à Damas

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Jamel
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Jamel


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MessageSujet: Syrie : le ministre russe des Affaires étrangères mardi à Damas   Syrie : le ministre russe des Affaires étrangères mardi à Damas Icon_minitimeDim 5 Fév - 16:14

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Syrie : le ministre russe des Affaires étrangères mardi à Damas

Publié le 05.02.2012, 14h31 | Mise à jour : 16h28

Syrie : le ministre russe des Affaires étrangères mardi à Damas 1846597_manif-syrie_640x280
Daraya (Syrie), samedi. Une manifestation anti-régime dans cette banlieue de Damas. 12 personnes y ont été tuée samedi lors des obsèques de victimes d'affrontements de la veille.

Au lendemain du veto russe et chinois à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé se rendre à Damas le 7 février pour évoquer la mise en place rapide de «réformes démocratiques indispensables», a indiqué dimanche son ministère.

La diplomatie russe.


La Russie «a l'intention de faire tout son possible pour une stabilisation rapide de la situation en Syrie via la mise en place rapide de réformes démocratiques indispensables», a indiqué le ministère dans un communiqué. «C'est dans ce but (...) que Sergueï Lavrov et le chef des services de renseignement extérieurs, Mikhaïl Fradkov, se rendent à Damas le 7 février pour rencontrer le président Bachar al-Assad». «Nous continuons de penser que toutes les parties (...) doivent concentrer leurs efforts pour entamer un large dialogue national entre Syriens et contribuer à mettre un terme le plus vite possible à la violence».
C'est la deuxième fois que Moscou et Pékin empêchent le Conseil de sécurité de sortir de onze mois de silence sur la Syrie, pendant lesquels la répression a fait au moins 6000 morts selon les militants. Un veto des deux pays avait bloqué une précédente résolution en octobre 2011. Le ministère a de nouveau justifié le veto, indiquant que la Russie ne pouvait accepter certaines exigences du texte ressemblant à des «ultimatums», notamment concernant le départ du président syrien. «Nous regrettons profondément l'issue du travail au Conseil de sécurité de l'ONU, qui aurait pu aboutir à un accord sur une position commune de la communauté internationale, si nos partenaires avaient témoigné d'une volonté politique», a-t-il expliqué.

Sanctions, blocage et usage de la force.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton en visite dimanche à Sofia (Bulgarie) a annoncé que les Etats-Unis allaient travailler à renforcer les sanctions existantes contre le pouvoir syrien et à en établir de nouvelles afin de le priver de financements et de livraisons d'armes. «Nous travaillerons pour obtenir des sanctions régionales et nationales contre la Syrie et pour renforcer celles que nous avons. Elles seront appliquées avec la plus grande rigueur pour assécher les sources de financement et les livraisons d'armes qui maintiennent en vie la machine de guerre du régime», a déclaré Mme Clinton.
Le ministre français de la Défense Gérard Longuet a fait valoir dimanche sur RTL que «la Russie ne peut pas tenir indéfininiment» sur sa ligne de blocage sur le dossier syrien. «La Russie, pour des raisons à peu près inavouables, bloque tout (...) Nous avons le devoir, nous européens, de montrer que nous n'accepterons jamais ce régime (syrien). La Russie peut tenir 15 jours, deux mois, mais elle ne peut pas tenir indéfiniment», a déclaré le ministre.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que la force était la seule «garantie de la paix et la seule défense» pour son pays alors que les «incidents sanglants» se multiplient dans la région. «Ces derniers jours (...) nous avons entendu les commentaires du dirigeant de l'Iran sur la destruction d'Israël, nous avons vu l'armée syrienne massacrer son peuple, nous avons assisté à d'autres incidents sanglants dans notre région», a déclaré le Premier ministre israélien. Il faisait allusion aux déclarations du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei qui a qualifié vendredi Israël de «tumeur cancéreuse qui doit être supprimée et grâce à Dieu le sera» et aux bombardements de la ville de Homs (centre de la Syrie) par l'armée syrienne.

Les efforts de la Ligue arabe et la colère des dirigeants arabes.

La Ligue arabe va poursuivre ses efforts pour mettre fin aux violences en Syrie afin d'éviter une intervention militaire étrangère, a déclaré dimanche le chef de la Ligue, Nabil al-Arabi. L'organisation va continuer à travailler avec le régime syrien et l'opposition en vue d'une «solution politique» à la révolte en Syrie réprimée dans le sang depuis près de 11 mois, a assuré M. Arabi, secrétaire général de la Ligue, dans un communiqué.

L'attitude de Moscou et Pékin a provoqué l'indignation des dirigeants arabes réunis à Munich pour la Conférence sur la sécurité de Munich. Le Premier ministre tunisien a appellé la communauté internationale à rompre ses relations diplomatiques avec Damas. «Le peuple syrien attend des actes (...) La moindre des choses est de rompre l'ensemble des relations avec le régime syrien», a déclaré Hamadi Jebali . Et il a appelé «tous les pays» à suivre l'exemple de la Tunisie, qui a annoncé samedi l'expulsion de l'ambassadeur syrien à Tunis.

Pour le Premier ministre du Qatar, Hamed ben Jassem al-Thani, ce vote hostile est «un mauvais signal» envoyé à M. Assad, qui «donne le droit de tuer». «Malheureusement, hier a été un triste jour. C'est exactement ce que nous craignions», a ajouté le dirigeant qatari, qui préside le Comité ministériel de la Ligue arabe sur la Syrie et était présent à New York.

Venus dresser le bilan du Printemps arabe, les responsables de la région ont dénoncé la «tragédie humaine» en Syrie, à laquelle, selon le ministre égyptien Mohamed Amr, la communauté internationale «doit mettre un terme». «Nous avons dit que ce bain de sang est inacceptable», a martelé M. Amr. Ses ministres des Affaires étrangères doivent se réunir samedi au Caire pour faire le point de la situation en Syrie.
Sans attendre, l'appel du Premier ministre tunisien à expulser les ambassadeurs syriens a été relayé par la Yéménite Tawakkol Karman, figure de proue du Printemps arabe, qui exhorte aussi au rappel des ambassadeurs à Damas. La co-lauréate du prix Nobel de la paix 2011 a vivement critiqué Pékin et Moscou qui doivent «assumer la responsabilité morale des massacres» après leur veto.
Pour sortir de l'impasse, des voix s'élèvent pour réclamer une réforme du droit de veto à l'ONU. «C'est un droit dont on abuse. La communauté internationale doit réviser ce genre de mécanisme», s'est exclamé M. Jebali.

Et pour le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, «la Russie et la Chine n'ont pas voté en prenant en compte les réalités, mais contre l'Ouest (...) Nous devons maintenant discuter de l'utilisation du droit de veto».

Pour l'opposition syrienne,


«un permis de tuer dans l'impunité». Le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des courants de l'opposition, a affirmé dimanche que le double veto de Moscou et de Pékin, donnait au régime un «permis de tuer (...) dans l'impunité». Dans un communiqué, le CNS «condamne vivement» le veto et «considère cette décision irresponsable comme un permis donné au régime syrien de tuer dans l'impunité». Le CNS estime Pékin et Moscou «responsables de l'escalade dans les meurtres et le génocide» en Syrie et souligne que «la volonté d'un pays de préserver ses intérêts ne peut se faire en s'alliant avec une junte sanguinaire et corrompue», en référence au régime du président Bachar al-Assad.

Le CNS, qui a envoyé une délégation à New York, indique qu'il poursuivra ses efforts politiques «à tous les niveaux», et qu'il portera l'affaire devant l'Assemblée générale de l'ONU pour «obtenir une résolution soutenant le peuple syrien». Il a aussi appelé «les pays arabes et amis à prendre toutes les mesures économiques et diplomatiques» contre les pays ayant bloqué le texte sur la Syrie.

Dans un autre communiqué, les Frères musulmans en Syrie, qui font partie du CNS, ont de leur côté dénoncé «le soutien complice de la Russie et de la Chine à la dictature» en Syrie et ont appelé au boycottage des produits des deux pays.

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En Syrie, les violences continuent

Neuf militaires syriens ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche lors d'affrontements avec des déserteurs dans le nord-ouest du pays, a rapporté l'OSDH, dans un communiqué. Selon cette organisation basée au Royaume-Uni, les neuf militaires de l'armée régulière ont été abattus lors de trois incidents à Jebel al Zaouia, dans la province d'Idleb (nord-ouest) au cours desquels 21 autres soldats ont été blessés. Selon l'OSDH, de violents combats opposaient dimanche matin des soldats syriens à des déserteurs à Hara, une localité de la province Deraa (sud). Par ailleurs, trois civils, dont un enfant de 14 ans, ont été tués par les forces de sécurité dans trois incidents à Idleb, Homs (centre) et dans la province de Damas.
Les violences en Syrie avaient fait samedi 48 morts, dont 24 civils et 18 soldats de l'armée régulière, selon l'OSDH.

Frayeur en Turquie

D'intenses coups de feu ont été entendus dans la nuit de samedi à dimanche à la frontière entre la Syrie et la Turquie, provoquant un mouvement de frayeur parmi les villageois turcs. Des rafales de fusils mitrailleurs se sont poursuivies jusqu'à tard dans la nuit, a précisé au téléphone à l'AFP un habitant turc du village de Güveççi, situé juste à la frontière dans la province de Hatay (sud). Cet habitant a affirmé que l'armée syrienne avait organisé une opération contre des opposants dans le village de Ain al-Beida, situé côté syrien. «Nous avons eu très peur, des tirs ont endommagé nos antennes paraboliques», a indiqué cette personne sous couvert d'anonymat. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a appelé le gouverneur de Hatay pour s'informer de la situation sur place, rapporte de son côté l'agence de presse Anatolie.
7500 Syriens ont trouvé refuge en Turquie depuis le début des manifestations antigouvernementales, le 15 mars. Ils sont hébergés dans des camps situés à Hatay. La Turquie, pays voisin, a rompu avec son ancien allié syrien du fait de la répression violente des manifestations.
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