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Drame de Berck : la mère a des remords, son compagnon se dit «effondré»
Mis à jour le 01/12/2013 à 16:48 - Publié le 01/12/2013 à 09:44
Le tribunal de Boulogne-sur-Mer, où est instruite l'affaire
Placée en détention, la mère de la petite Adélaïde a expliqué aux enquêteurs souffrir de sérieux problèmes de couple depuis la naissance de son enfant, qui n'a jamais été reconnu par son conjoint.
Il n'avait rien vu venir. Le compagnon de Fabienne K., mise en examen pour l'assassinat de sa petite fille de 15 mois sur une plage de Berck, se dit «effondré» auprès du Parisien . Selon toute vraisemblance, l'homme de 63 ans, artiste à Saint-Mandé (Val-de-Marne), est le père de la petite Adélaïde, bien qu'il ne l'ait jamais reconnue auprès de l'état civil. Des tests ADN sont en cours pour établir cette paternité.
Le couple s'était installé il y a une douzaine d'années en région parisienne, dans un vaste atelier d'artiste. Leurs relations n'étaient plus au beau fixe depuis quelque temps et tenaient plus de la colocation que de la vie de couple. Le sexagénaire réfute cependant les accusations de sa compagne, qui a expliqué aux enquêteurs l'extrême solitude dans laquelle elle se trouvait. «Je ne l'ai jamais abandonnée. Je promenais Adélaïde au parc», se défend-il. Il explique également que Fabienne K. était «une mère magnifique» qui «nourrissait sa fille au sein». Un ami de l'artiste, interrogé par LeParisien, se dit cependant surpris, l'homme ne lui ayant «jamais parlé de ce bébé».
La naissance d'Adélaïde, en août 2012, n'avait pas été prévue par le couple. «Ma cliente a expliqué que c'était une surprise. Bonne pour elle, mais mauvaise pour son compagnon», explique son avocate, Me Roy-Nansion. L'enfant aurait été «un obstacle à la relation intime et artistique du couple», d'après une source proche du dossier.
«Elle était dans un isolement total»
Le père d'Adélaïde n'avait vu ni les appels à témoins, ni la diffusion de la photo de sa compagne dans les médias ces derniers jours. «Je ne regarde pas la télévision et, quand c'est le cas, seulement des chaînes internationales.» L'homme avait bien noté que sa fillette était absente, mais «sa mère m'avait expliqué qu'elle l'avait confiée pour quelques jours à sa propre mère au Sénégal. Je l'ai crue. Aujourd'hui, je m'en veux de ne pas l'avoir accompagnée pour m'en assurer.»
Le 19 novembre, la mère de la petite Adélaïde a pris le train avec son enfant depuis Paris pour Berck-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. «Elle ne s'était jamais rendue dans cette ville, dont seul le nom a retenu son attention», a expliqué le parquet de Boulogne. Elle a alors abandonné sa fillette sur la plage, pendant que la marée montait. L'enfant avait été retrouvée noyée au petit matin par des pêcheurs de crevettes.
La mère d'Adélaïde a expliqué aux enquêteurs être dans une grande solitude. «Elle était dans un isolement total. Il y avait des difficultés dans son couple, et elle n'avait plus aucun lien avec sa famille», explique son avocate. «Son père est en France mais ils étaient fâchés et ne s'étaient pas vus depuis environ dix ans. Quant à sa mère, elle n'est même pas certaine du pays dans lequel elle se trouve. Au final, elle ne connaissait personne, elle n'avait aucun ami.» Sa discrétion est telle qu'aucun de ses voisins ne l'avait reconnue dans l'appel à témoins diffusé dans les médias.
Cette femme, décrite comme extrêmement intelligente et cultivée, était sans travail et se consacrait à des études supérieures de philosophie à l'université de Paris-VIII. Elle a été placée en détention samedi soir.
Selon son avocate, elle a exprimé des «remords»: «Elle ne cherche pas à se trouver des excuses. Au contraire, elle dit n'être pas défendable.»