Jamel Administrateur
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| Sujet: Belounis est rentré, «détruit» Sam 30 Nov - 18:12 | |
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Belounis est rentré, «détruit»
Publié le 29/11/2013 à 11:15
Zahir Belounis à son arrivée à Roissy Bloqué pendant près d'un an au Qatar, Zahir Belounis est enfin rentré à Paris jeudi soir. Le footballeur franco-algérien s'est dit «détruit» par l'épreuve qu'il a traversée mais déterminé à ne pas laisser l'affaire en l'état.« En partie, ils m'ont détruit.» Les mots sont lourds de sens et disent bien le calvaire qu'a vécu Zahir Belounis, footballeur franco-algérien bloqué au Qatar depuis près d'un an en raison d'un conflit avec son club. Un calvaire qui a pris fin jeudi soir lorsque le footballeur francilien a posé le pied à l'aéroport de Roissy Charles De Gaulle. La fin d'un long voyage, plus long que prévu pour ce jeune homme de 33 ans, parti chercher fortune au soleil des Emirats en 2008. A cette époque, il s'engage en faveur du club d'Al-Jaish, en deuxième division qatarie. Les débuts sont idylliques et Belounis, naturalisé, participe même en 2010 à la Coupe du monde militaire au Brésil. Mais en 2012, son club cesse de lui verser son salaire. Après de longs mois sans toucher un centime, le joueur se décide à porter plainte contre son club et ses dirigeants en février 2013. C'est le début du cauchemar. « Quand j'ai voulu porter plainte, on m'a dit : "tu vas le regretter ", expliquait-il jeudi à son retour à Paris où un comité de soutien et de nombreux journalistes l'attendaient. Dès la plainte déposée, Belounis s'est vu refuser tout visa de sortie du Qatar, en vertu du système du Kafala en vigueur dans les pays du Golfe. « Ici, vous êtes parrainé par une personne ou une entreprise, et grâce à cet exit visa, ils ont le droit de vous donner l'autorisation de quitter le pays ou non», expliquait Belounis en octobre, quand il a commencé à médiatiser son cas. Le club d'Al-Jaish, qui est, en quelque sorte, propriétaire de Belounis, le bloque donc au Qatar, avec sa femme et ses deux enfants. Après avoir alerté François Hollande lors d'une visite du président de la République au Qatar en juin dernier puis s'être adressé à la Fifa et à d'anciens grands joueurs, comme Zinedine Zidane et Pep Guardiola, soutiens de la candidature du Qatar pour la Coupe du monde 2022, sans succès, Belounis est désespéré. « J'ai envie de me suicider», affirme-t-il le 12 novembre à un journaliste de CNN. Pourtant, en début de semaine, le Franco-algérien a enfin reçu le précieux sésame et donc le droit de quitter son enfer qatari, dans lequel il vivait ces dernières semaines sans ses meubles après les avoir vendus quand on lui avait fait espérer un dénouement heureux. L'annonce d'une prochaine visite de la Fifpro, le syndicat des joueurs internationaux, au Qatar n'est sans doute pas étrangère à ce revirement. « C'est bon de rentrer, a glissé Zahir Belounis à son arrivée à Roissy. Je suis en France aujourd'hui, je suis rentré chez moi, je suis fière d'être français.» « C'est une victoire pour l'instant sur le Qatar, a réagi Abdeslam Ouaddou, ancien joueur de Valenciennes et de Nancy, qui a vécu la même mésaventure lorsqu'il portait les couleurs de Lekhwiya. Mais il reste 1,3 million de travailleurs qui subissent les même sévices, à cause de ce système esclavagiste, et on ne sera vraiment content que le jour où ce système sera vraiment réformé, car n'oublions pas qu'ils doivent organiser une coupe du monde.» « Aujourd'hui, c'est le temps des retrouvailles mais les choses ne vont pas en rester là», promettait ainsi Stéphane Saint-Raymond, responsable à la Fifpro, lui aussi présent jeudi soir à Roissy. Zahir Belounis est en colère, pas contre le Qatar mais contre Al-Jaish. « C'est important de le dire, je n'ai aucun souci avec le Qatar. Mon problème c'était avec le club», précise-t-il. Aidé de son avocat, Maitre Frank Berton, le footballeur entend maintenant contre-attaquer. « En partie, ils m'ont détruit mais ce n'est pas fini, annonçait-il jeudi soir. Avec le club, l'affaire est en justice. Certaines personnes du club vont payer pour ce qu'elles ont fait.» | |
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