Jamel Administrateur
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| Sujet: « Sans les Restos du coeur, mon fils et moi serions morts de faim » Lun 25 Nov - 20:20 | |
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« Sans les Restos du cœur, mon fils et moi serions morts de faim »
Mis à jour le 25/11/2013 à 17:15 - Publié le 25/11/2013 à 16:51
REPORTAGE - Près de la moitié des personnes aidées par les Restos du cœur sont des mères célibataires. Et leurs situations sont de plus en plus difficiles à gérer, selon les bénévoles.
Ses grands yeux sont ouverts sur le monde, qu'il découvre avec le même appétit que tous les jeunes enfants. C'est dans le regard de sa mère, Antoinette, 32 ans, qu'on lit une immense fatigue. «Je me rends au Restos-bébé du cœur toutes les deux semaines environ», explique la jeune femme. Les Restos du cœur ont créé cette branche réservée aux mères célibataires en grande précarité en 2008. Ces dernières sont en effet les premières victimes de la pauvreté: selon une étude menée par le Secours populaire, 62% des mères seules en France rencontrent des difficultés pour financer leur alimentation et celle de leurs enfants. C'est donc pour répondre à cette situation spécifique de précarité que les Restos du cœur ont créé ces lieux d'accueil, d'aide et d'écoute réservés aux mères en difficulté. Il y a soixante-deux Restos-bébé du cœur dans toute la France, dont un à Paris. Couches, lait en poudre, petits pots, mais aussi jouets et vêtements, les jeunes mamans y trouvent de quoi alléger leurs dépenses. «C'est impossible pour moi de dépenser 20 euros en lait tous les quatre jours, 40 euros en couches», regrette Antoinette, sans emploi. «Sans les Restos du cœur, mon fils et moi serions morts de faim», affirme la jeune mère de famille. Quant au père de l'enfant, les femmes rencontrées au centre parisien ont toutes la même réponse évasive: «Il n'y a pas de papa.» Des situations de plus en plus difficiles à gérer «Nous mettons aussi en place un suivi personnalisé, nous essayons d'aiguiller ces femmes vers des structures sociales, un hébergement pérenne», explique la responsable du point d'accueil, Danielle Relave. De nombreuses mères sont prises en charge par le 115 ou vivent dans des hôtels sociaux. Si le nombre de femmes accueillies reste stable, environ 600 par an, «leurs situations sont de plus en plus graves», poursuit la responsable. Chaque année, 300.000 mères environ et leurs bébés sont aidés en France. Café, thé, petits biscuits, le lieu se veut aussi convivial et les jeunes mères en galère discutent, rigolent et s'émerveillent devant leur bébé comme d'autres le font à la sortie de la crèche. «Nous avons beaucoup de grands-mères parmi les bénévoles et c'est une bonne chose car nous pouvons leur donner des conseils, les rassurer, elles sont angoissées comme on l'était nous aussi», sourit Danielle Relave. Un groupe de mamys du quartier organise aussi des ateliers tricots pour offrir les vêtements aux jeunes enfants. «Ici, on nous aide beaucoup matériellement, mais c'est aussi comme une grande famille africaine où tout le monde élève l'enfant collectivement», résume Antoinette. | |
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