Jamel Administrateur
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| Sujet: L'Egypte plonge dans un nouveau cycle de violences Jeu 21 Nov - 0:28 | |
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L'Égypte plonge dans un nouveau cycle de violences
Mis à jour le 20/11/2013 à 21:22 - Publié le 20/11/2013 à 19:28
Un homme et un enfant passent à côté du cratère provoqué par un attentat suicide contre des soldats, mercredi à al-Arish, dans le Sinaï-Nord. Les deux attentats sanglants de mercredi, dans le Sinaï et au Caire, ravivent la lutte entre l'armée et les Frères musulmans.
Le répit n'aura pas été de longue durée. Une semaine après la fin de l'état d'urgence et du couvre-feu instaurés après la destitution de l'ex-président Morsi, deux attentats quasi simultanés ont frappé l'Égypte ce mercredi matin. Le premier, survenu dans la ville d'al-Arish, dans le Sinaï-Nord, a coûté la vie à au moins dix soldats de l'armée et blessé une trentaine de personnes. Depuis cet été, la très volatile péninsule, proche d'Israël et de la bande de Gaza, connaît un regain de violence quasi quotidien contre les forces de l'ordre égyptiennes. Un peu plus tard, c'est la capitale, Le Caire, qui a été ébranlée par une attaque visant cette fois-ci un poste de contrôle routier de la police. La bombe, lancée par des inconnus, aurait blessé plusieurs personnes dont un major de la police, selon une source sécuritaire. Coïncidence du calendrier ou attentats calculés? Ces attaques interviennent au lendemain d'une commémoration très chahutée des événements dits de «la rue Mohammad Mahmoud».C'était le 19 novembre 2011, quelques mois après la révolution qui mena à la chute de Moubarak. Ce jour-là marqua le début d'une semaine sanglante, durant laquelle une quarantaine de manifestants, hostiles au pouvoir intérimaire de l'armée, furent violemment tués par les forces de l'ordre aux abords de la place Tahrir, en centre-ville. Deux ans plus tard, alors que la junte militaire a repris indirectement les rênes du pays, en remplaçant le président issu des Frères musulmans, Mohammed Morsi, par un gouvernement transitoire choisi par ses soins, l'emblématique «place de la Liberté» s'est retrouvée au cœur d'accrochages violents entre révolutionnaires et supporteurs de l'armée. Les uns s'en sont pris à un mémorial fraîchement érigé par le pouvoir intérimaire, qu'ils considèrent comme une «insulte» à la «mémoire des martyrs», en entonnant des chants hostiles à l'institution militaire et aux Frères musulmans. Les seconds, portraits du général al-Sissi à bout de bras, ont scandé des slogans à la gloire du nouvel homme fort du pays. Le double attentat suit surtout de quelques jours l'assassinat, particulièrement ciblé, du lieutenant-colonel Mohammed Mabrouk, un officier de la police antiterroriste égyptienne connu pour son implication dans la répression des islamistes depuis la destitution du président Morsi, le 3 juillet.
La thèse des Frères musulmans
Mardi, l'attaque a été revendiquée par Ansar Beit al-Maqdes, considéré comme proche du réseau al-Qaida, également à l'origine d'un précédent attentat - raté - contre le convoi du ministre de l'Intérieur. Dans un communiqué, le groupe basé dans le Sinaï affirme avoir voulu riposter contre les services de sécurité «responsables de l'arrestation de femmes libres», en référence au jugement de quinze femmes et sept mineures pro-Morsi à la suite de heurts avec des partisans de l'armée. D'après le politologue égyptien Mohammed ezz el-Arab, «les assaillants profitent actuellement du vacuum sécuritaire pour multiplier leurs attaques au Caire et en dehors du Caire». Ce chercheur au centre al-Ahram est de ceux, nombreux, qui soutiennent aujourd'hui l'armée dans sa «lutte contre le terrorisme». «Sous Morsi, les terroristes ont profité d'un répit dans le Sinaï. L'ex-président les laissait tranquilles. Aujourd'hui, ils sont prêts à tout pour faire échouer l'actuel gouvernement. Leur objectif premier, c'est de perturber la relance économique du pays, et d'entacher son image, pour prouver au monde entier que l'Égypte est pire sans Morsi», fait-il remarquer. D'autres voix, plus timides car rapidement accusées d'être pro-Morsi, voient au contraire dans cette montée de la violence la dangereuse conséquence d'une répression tous azimuts qui frappe les Frères musulmans depuis plus de quatre mois. «Faute de réconciliation nationale entre pro et anti-armée, cette spirale de violence risque d'empirer», souffle un observateur. | |
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