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Les trois agresseurs présumés du préfet de Haute-Savoie écroués
Mis à jour le 16/11/2013 à 18:00 - Publié le 16/11/2013 à 16:50
Les trois jeunes hommes seront jugés lundi en comparution immédiate à Thonon-les-Bains pour avoir aspergé le représentant de l'État de gaz lacrymogène lors d'un contrôle dans un quartier sensible.
Un contrôle d'identité qui a mal tourné. Jeudi soir, le préfet de Haute-Savoie Georges-François Leclerc a accompagné un équipage de la Bac dans un quartier de Thonon-les-Bains réputé sensible, lorsque la situation a dégénéré. Selon le Dauphiné Libéré qui a révélé l'affaire, les policiers ont voulu contrôler un homme de 19 ans connu comme revendeur de stupéfiants et porteur de cannabis, mais celui-ci a refusé de monter dans la voiture de la BAC et alerté le quartier en criant. Une trentaine de jeunes ont alors fondu sur les policiers et roué de coups un des fonctionnaires alors qu'il était à terre. Les émeutiers ont même tenté d'extraire l'autre agent de la voiture, sans y parvenir. C'est à ce moment qu'un individu a projeté du gaz lacrymogène qui a atteint le préfet. Ce dernier se refuse pour l'instant à tout commentaire, «s'agissant d'une affaire judiciaire», faisant état de son «estime et son admiration pour les policiers du commissariat du Léman». Selon une source proche de l'enquête, le préfet «n'a pas été visé en tant que préfet mais parce qu'il accompagnait des policiers et qu'il a pu être pris pour l'un d'entre eux». «Les préfets se livrent très régulièrement à ce genre d'exercice d'accompagner des policiers, des gendarmes et d'autres représentants des services de l'Etat dans leurs missions pour s'imprégner encore mieux de la réalité du terrain. C'est un exercice habituel», a-t-on ajouté de même source.
Placés en garde à vue après les faits, dont l'auteur du gazage interpellé vendredi matin, puis présentés à un juge de la liberté et de la détention, les trois agresseurs présumés ont été écroués vendredi soir à la maison d'arrêt de Bonneville (Haute-Savoie) et seront jugés lundi.
Les politiques silencieux
À part la présidente du Front national Marine Le Pen, aucun responsable politique n'a encore réagi face à cette affaire, qui concerne pourtant un représentant de l'État. Pour la dirigeante frontiste, «un nouveau seuil a en effet été franchi dans le remplacement de la loi de République par la loi des caïds». «C'est l'État et la République qui sont défiés, c'est le bilan désastreux de Manuel Valls qui est mis en cause, grand ministre dans la parole et le mensonge mais tout petit ministre dans l'action», a-t-elle ajouté. «La spirale de la violence qui frappe notre pays depuis des années n'a jusqu'ici trouvé face à elle que le laxisme et les effets de manche de l'UMP et du PS», a poursuivi Marine Le Pen, en estimant qu'il était «plus que temps de tourner le dos à ces années de mollesse pour choisir la tolérance zéro, la réhabilitation de la sanction et le rétablissement de l'ordre républicain partout en France».