Trappes : un policier soupçonné d'incitation à la haine raciale

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Trappes : un policier soupçonné d'incitation à la haine raciale

Le 08 novembre 2013 à 12:08

A Trappes, de violents incidents avaient éclaté en juillet après l'affaire du contrôle policier.

L'annonce de l'ouverture d'une information judiciaire contre un policier intervient le jour de la condamnation à trois mois de prison avec sursis de l'homme qui s'était opposé au contrôle de sa femme voilée, en juillet.

Le 18 juillet dernier, à Trappes (Yvelines), le contrôle de police d’une femme en niqab dégénérait. La femme et son mari s’opposaient au contrôle, contestant la légitimité de la loi anti-burqa de 2011, mais dénonçant aussi «le comportement des policiers» qui, selon eux, les auraient «provoqués». Quelques heures plus tard, Trappes s’enflammait, pour plusieurs jours.

Quatre mois après l’épisode, Michael Khiri, l’époux, vient d’être condamné ce vendredi par le tribunal correctionnel de Versailles à une peine de trois mois de prison avec sursis, pour «rébellion», «outrages» et «violences» contre les trois policiers ayant procédé au fameux contrôle, conformément aux réquisitions du parquet lors du procès qui s’était tenu le 19 septembre.

Le même jour, on apprend que le même parquet, celui de Versailles, a également ouvert lundi dernier une information judiciaire pour «incitation à la haine et à la discrimination raciale» contre un des trois policiers qui avaient participé au contrôle et porté plainte contre le couple musulman pour outrage et rébellion. 

Une photo partagée sur Facebook

Les faits ne sont pas directement liés mais la coïncidence est troublante et met une nouvelle fois en évidence les tensions entre la police et une partie de la population dans ce quartier populaire de Trappes. La coïncidence donne par ailleurs une dimension plus crédible aux accusations du couple qui reprochait aux policiers un comportement islamophobe. 

Le policier du commissariat de Trappes visé par l’information judiciaire avait partagé sur son compte Facebook une photo du groupe «Les femmes blanches sont les plus belles», photo représentant une femme en niqab devant une mosquée avec le slogan sur la «douceur de vivre» de la ville de Trappes. Après les événements de cet été, l’IGPN avait ouvert une enquête sur plusieurs dérapages de policiers sur Internet. C’est dans ce cadre que le policier du commissariat de Trappes avait été placé quelques heures en garde à vue en septembre. Contexte qui n’avait pas du tout été évoqué lors du procès de Michael Khiri.

La femme jugée le 11 décembre

Parallèlement, un adolescent de 14 ans ayant perdu un œil lors des soirs de violences suites à un tir de flash-ball, a lui porté plainte contre X, après avoir découvert sur un forum de policiers ce commentaire : «Oh merde, il lui reste un œil pour pleurer.» 

Cassandra Belin, l’épouse de Michael Khiri, comparaîtra pour les mêmes faits que son mari le 11 décembre prochain. Son procès aura dû avoir lieu le 23 octobre dernier mais avait été renvoyé pour permettre l’examen d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). La jeune femme ne s’était pas présentée à l’audience, seul son mari était là.