WEB - GOOGLE - ECONOMIE > Sociétés
Le groupe d'électroménager FagorBrandt dépose le bilan
Mis à jour le 06/11/2013 à 16:55 - Publié le 06/11/2013 à 06:00
Les quatre usines de FagorBrandt (ici celle de Vendôme), qui produit les marques Vedette, Brandt, Sauter et De Dietrich, ont cessé le travail car les fournisseurs, non réglés faute de trésorerie, ne les livrent plus
INFOGRAPHIE - Le groupe d'électroménager qui produit les marques Vedette, Brandt, Sauter et De Dietrich, a demandé sa mise en redressement judiciaire. Sa maison-mère espagnole va elle aussi déposer le bilan.Les salariés de FagorBrandt manifestaient mardi à Vendôme. Ses syndicats redoutaient le pire, pour le groupe électroménager qui emploie près de 1900 personnes en France. Entre renflouement improbable et cessation de paiement, les dirigeants de FagorBrandt se sont prononcés lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire (CCE). Et comme on pouvait s'y attendre le groupe a déposé le bilan et demandé sa mise en redressement judiciaire.
Les quatre usines de FagorBrandt, qui produit les marques Vedette, Brandt, Sauter et De Dietrich, ont cessé le travail car les fournisseurs, non réglés faute de trésorerie, ne les livrent plus. La société mère espagnole Fagor, qui emploie 5700 salariés dans cinq pays en Espagne, France, Pologne, Maroc et Chine, ne se porte pas mieux. Son dépôt de bilan a lui aussi été annoncé, peu de temps après celui de sa filiale française. Fagor est asphyxiée par une dette de plus de 800 millions d'euros dont 250 millions pour la France. Et est elle-même à court de trésorerie et de solutions. La filiale polonaise a également déposé le bilan. Sa propre société mère, le groupe coopératif Mondragon, basé au Pays basque espagnol, a renoncé le 30 octobre à renflouer une nouvelle fois sa filiale.
«C'est terminé»Le groupe Mondragon, créé dans les années 1950 par un curé soucieux de donner du travail à ses ouailles, est devenu un conglomérat international présent aussi dans les machines industrielles et les équipements sportifs et pour l'automobile.
Sa filiale d'électroménager Fagor s'est retrouvée en difficulté avec la crise de 2008. L'immobilier espagnol s'est alors effondré, entraînant la chute de l'électroménager (- 50 % en quatre ans), étroitement lié à ce marché. Fagor a, en parallèle, investi en Pologne où la main-d'œuvre est moins chère. Ce qui a doublement pénalisé sa filiale française, Brandt, rachetée en 2005 à l'israélien Elco.
Les débouchés de FagorBrandt en Espagne se sont réduits et une partie de sa production a été supprimée. Mais le groupe coopératif espagnol a tardé à réagir. «Avec ses salariés actionnaires en Espagne et sa vision sociale de l'entreprise, Fagor s'est révélé incapable de prendre des décisions rapides et de tailler dans la masse salariale quand c'était nécessaire», expliquent des représentants syndicaux.
Résultat, les effectifs de sites comme celui de La Roche-sur-Yon (Vendée) n'ont pas été ajustés aux besoins de la production. Pis, alors que le marché français faiblit à son tour, Fagor n'a pas proposé de plan stratégique à la France depuis deux ans. Brandt, ex-numéro un dans l'Hexagone, a donc perdu des parts de marché. Et la filiale française, qui doit 40 millions d'euros à ses fournisseurs, est rattrapée par les problèmes financiers de sa société mère espagnole.
Les conseillers d'Arnaud Montebourg, qui devait discuter mardi avec son homologue espagnol, recevront jeudi les responsables des collectivités locales qui hébergent les usines de FagorBrandt. «Le groupe Fagor, c'est terminé», estime le président UMP du conseil général de Vendée, Bruno Retailleau, qui espère une réindustrialisation avec l'aide de l'État. Soit dans l'électroménager, où la filiale française FagorBrandt affiche encore des commandes (62 millions d'euros fin octobre), des marques réputées et une capacité à produire des produits moyen ou haut de gamme. Soit, pour les sites trop anciens et vastes, comme celui de La Roche, dans d'autres activités.