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Les forces françaises traquent les tueurs de Kidal
Mis à jour le 04/11/2013 à 21:02 - Publié le 04/11/2013 à 20:16À l'appel des journalistes maliens, une marche s'est déroulée lundi à Bamako, en hommage aux reporters de RFI assassinés.
Au moins cinq suspects dans l'assassinat des deux journalistes de RFI étaient retenus lundi par l'armée française.
Au moins cinq personnes ont été arrêtées lundi soir dans la région de Kidal. Ces suspects sont soupçonnés de liens avec l'enlèvement puis l'exécution des deux envoyés spéciaux de RFI à Kidal, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, tués de plusieurs balles samedi après-midi.
Plusieurs témoignages à Kidal, dont ceux d'un responsable des services d'investigation judiciaire de la gendarmerie nationale malienne ainsi que d'un haut gradé de l'armée malienne, le confirment. «Ils ont été arrêtés en pleine brousse», confie une autre source, qui occupe un poste de commandement au sein de la gendarmerie de Kidal. Celle-là même qui a participé aux arrestations. «Cela s'est passé loin, à l'extérieur de la ville», poursuit cette source, qui précise qu'un groupe de militaires aurait suivi des indices laissés sur le lieu des meurtres. Paris refuse de commenter ces informations. «Il y a des gens qui sont interrogés. Il faut rester très mesuré», souligne un proche de l'enquête. Deux des personnes appréhendées seraient des civils, dont le campement se trouve non loin du site de la tuerie, et qui pourraient avoir été témoins de la fuite des ravisseurs.
Ces hommes seraient aujourd'hui entre les mains des militaires français. Paris a signé en avril dernier une convention avec l'État malien, permettant aux forces françaises de détenir et d'interroger des suspects de terrorisme durant 96 heures avant de les remettre aux autorités locales. Ce texte a été renouvelé en septembre par le nouveau président, Ibrahim Boubacar Keïta. Les justices malienne et française ont ouvert des enquêtes. Dans ce cadre, des enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la Sous-Direction antiterroriste (Sdat) et des spécialistes de l'Identité judiciaire devaient arriver lundi soir au Mali.
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«On va tout faire pour retrouver les assassins, les punir, les châtier»
Laurent Fabius ______________________________________________________________________________________________
Ces suspects sont-ils toujours à Kidal? Ont-ils été transférés à Gao, première base militaire du nord du Mali, ou à Bamako, la capitale? Généralement, les lieux de détention des personnes soupçonnées d'appartenir à des groupes islamistes armés sont tenus secrets, le plus longtemps possible, afin de prévenir tout risque d'attaque visant à libérer ou, au contraire, à faire taire les prisonniers. «Les choses avancent très bien», dit un officier malien. Lundi, tant les forces françaises que maliennes continuaient de ratisser le terrain.
Des «opérations pour identifier un certain nombre de personnes dans des campements» sont encore «en cours», a déclaré lundi le ministre français des Affaires étrangères. «À l'heure actuelle, on n'a pas de certitude sur qui a commis cet assassinat, a poursuivi Laurent Fabius, on va tout faire pour retrouver les assassins, les punir, les châtier.»
Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) affirme participer aux investigations. Ce groupe touareg laïque, déjà très affaibli par des dissensions internes et la concurrence d'autres rébellions, est le grand perdant de cette sinistre histoire. L'enlèvement de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, en pleine ville, et la fuite des ravisseurs ont dramatiquement illustré à quel point le MNLA ne contrôlait pas une cité censée être son fief.